(la générosité existe encore)
Dans mon canapé, triste et perturbée,
Je retourne dans tous les sens
Le problème actuel de cette société.
Je suis une « nouvelle pauvre » en errance,
Selon la formule contemporaine.
C’est à dire que malgré mon travail honorable,
Je ne peux pas vivre correctement.
Il est difficile d’assurer la table,
De nourrir les enfants.
Et demain je dois aller usiner.
Comment faire sans essence ?
Sans même un ticket de bus pouvoir acheter.
Cela frôle l’insouciance…
J’y vais quand même.
Je ne peux pas perdre une journée.
J’ai exactement 2 euro 70 pour ma voiture alimenter.
Le caissier acceptera t-il cet affront ?
Je tente le coup, je pose la question
Devant le regard hagard d’une cliente bien née
J’obtiens l’accord du grand black en caisse
Et part guillerette pomper 3 gouttes.
Ouf ! Sauvée !
La cliente heureusement chapeautée s’approche de ma vieille caisse
Et tendrement me tend un billet qui me déroute.
J’ai la gorge serrée !
« Comment vous rembourser ? où et quand ? »
« Là n’est pas le sujet. Passez une bonne journée »
Puis remettant ses gants,
Elle disparaît.
Je suis restée pantoise,
Je pensais que c’était chacun pour soi !
Et bien non, la générosité ça existe encore.
Bravo Madame qui méritez bien votre Majuscule si noble.
J’espère qu’un jour vous me lirez
Car vous m’avez réconfortée aux larmes.
Pour une fois, je pleurais de joie. Je n’oublierai jamais
Que vous êtes une grande âme.