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Enfin un début d’intérêt médiatique pour l’accueil des étrangers dans les préfectures?

Publié le 19 septembre 2010 par Elawords

Enfin un début d’intérêt médiatique pour l’accueil des étrangers dans les préfectures?

« On est là depuis deux heures du matin, et on n’est même pas sûrs d’êtres reçus… », « les guichets sont supposés être ouverts sans interruption, mais entre midi et deux personne n’est là pour (nous) recevoir. Pas le choix, on s’assoit par terre et on attend ». A côté de ces plaintes et de ce traitement lourd d’un mépris sans nom, des échauffourées avec les forces de police ne se font pas attendre. « Respectez-vous! » crie un policier à la foule (eh oui, LA foule en lieu et place d’une file d’attente). Oui, mais comment demander de façon totalement objective à un vieil homme de revivre une longue attente nocturne et glaciale, ceci à cause d’une photocopie manquante à son dossier?

Enfin un début d’intérêt médiatique pour l’accueil des étrangers dans les préfectures?

Lorsqu’on n’a pas été étranger en France (peut-être est-ce aussi le cas dans d’autres lieux d’accueil pour étrangers en Europe?), ou qu’on n’a pas d’ami ou de relation « venue d’ailleurs », il est impossible de mesurer à quel point cet accueil peut parfois être tendancieusement humiliant.

Accueil à l’amabilité douteuse, regards et orientations dignes d’un traitement carcéral… Vendredi, le JT de France 2 a consacré son grand format à l’accueil des étrangers à la préfecture de Bobigny. Une préfecture située en Seine St Denis où se trouve l’une des plus importantes concentrations de population immigrée, et qui délivre à elle seule 50 000 titres de séjour par an.

Mais voilà, la préfecture est débordée. Il y aurait eu trois nouvelles créations d’emploi afin de palier au problème. Pour des résultats tout aussi risibles. Pourquoi ne pas créer de nouveaux lieux d’accueil, par exemple? Ou penser à mettre en place un système de rendez-vous plus efficace comme il en existe désormais dans de nombreuses autres préfectures et sous-préfectures de police? A moins que cette situation ne crée pas une gêne suffisante nécessitant de se pencher sérieusement sur la question. En outre, il existe une solution aussi efficace que radicale: les expulsions massives.

Imaginez, après une nuit froide et génératrice de courbatures ponctuée par la perte d’une journée de travail (parce que oui, la très grande majorité ont un emploi ou sont étudiants, seul un dixième d’immigrés sont en situation irrégulière), après une  cuisante sensation de mépris (oui, je me répète) grossièrement diffusée par votre interlocutrice, vous aspirez enfin à un peu de tranquillité paresseuse devant votre télévision. Et là patatras, ce sentiment d’injustice qui refait surface à l’écoute de propos généralistes et faciles diffusés par les médias: « voyous », « ils volent nos emplois », « on ne peut pas prendre soin de toute la misère du monde »…Vous réalisez que oui, ils parlent de vous.

Et vous vous dites, elle n’est pas belle, la vie d’immigré?


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