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Bilan sériephile 2007

Publié le 31 décembre 2007 par Melimelo

Que restera-t-il de 2007 dans la mémoire du sériephile ?
Les évènements marquants de l'année pour moi...

I- Avant tout, j'aurais comme premier réflexe d'établir une liste de R.I.P.
Traitez-moi de nostalgique, mais c'est une certaine époque qui a achevé de se terminer cette année.
Beaucoup de pages se sont tournées, certaines plus douloureusement que d'autres :

Une étape dans la vie de Lorelai et Rory s'est achevée, elles continueront sans nous - Gilmore Girls (saison 7)
Les Palladino étaient partis, confiant le soin à David Rosenthal de conclure leur série. La saison précédente avait fâché un certain nombre de fans. Cette saison 7 répara, posa de nouvelles bases. Le livre se referme logiquement, sur une Rory diplômée, bouclant la boucle de sept années de cris et de joies.
On s'est quitté un peu fâché. Mais merci pour toutes ces années de rires et de larmes.
Il est temps de commencer à être nostalgique et de se replonger devant l'intégrale en DVD.

   

- La République romaine est tombée - Rome (saison 2)
On savait comme l'Histoire se terminait. Si Octave a remporté la mise, l'homme de la saison fut pourtant incontestablement Marc-Antoine (et l'interprétation de James Purefoy). Les personnages de la "vieille" génération conservèrent une dimension bien plus forte et convaincante que le nouveau cercle qui fut introduit. Cicéron prit sa réelle dimension, Atia continua de marquer les esprits dans sa lente déchéance. Parallèlement, la froide rigidité d'Octave (James Wood) n'avait pas l'attrait charismatique des excès hédonistes de Marc-Antoine, et les flirts adolescents d'Agrippa et Octavie n'eurent ni la force, ni la passion, d'autres relations de la saison 1. Mécène ne fut pas exploité, et Livie justement détestée...

    

- Un fond noir pour clôturer la saga des Sopranos - Les Sopranos (saison 6)
Une des séries symboliques de l'âge d'or de HBO que l'on ne présente plus. Elle n'aura finalement jamais laissé le téléspectateur indifférent, s'offrant une fin controversée, frustrante, mais qui constitue peut-être la métaphore ultime de ce chef d'oeuvre du petit écran. Cette dernière saison fut sans doute en demie teinte, clôturant une à une les storylines, refermant chaque page entamée. 
Finalement, prédomine sur cette saison une amertume omniprésente, la fin d'une ère.
L'écran est devenu noir. Le rideau est tombé. Il n'y aura pas de rappel.

 

- Veronica est partie, seule, pour Quantico - Veronica Mars (saison 3)
Veronica Mars a souffert du syndrome malheureux, mais fréquent, du passage du lycée à l'université, laissant son atmosphère particulière, ses dialogues enlevés, et ses mystères obscurs (et donc, les Fitzpatrick... ?!?) pour des stand-alones UPN-iens soporifiques, des personnages de plus en plus stéréotypés, devenus des caricatures d'eux-mêmes.
Tout ne fut pas à oublier, mais je ne veux pas repenser à cette dernière saison quand je me rappellerai Veronica Mars.

- La Porte des Etoiles s'est définitivement refermée - Stargate SG1 (saison 10)
Dix ans qu'elle nous accompagnait à travers la galaxie. On a pu la couvrir de critiques, pointer sans relâche ses faiblesses, elle était devenue une composante immuable du paysage sériephile. Elle restait un rendez-vous quotidien.
Certes, elle avait beaucoup changé, notamment en ayant pris des couleurs très Farscape-iennes dernièrement. Cette saison 10 fut sympathique dans l'ensemble, nous laissant notamment un épisode culte de second degré : le 200ème. Hilarant.

- Le mystère des 4400 restera obscur - Les 4400 (saison 4)
Certains argumenteront que la fin de la saison 4 constitue une fin... ouverte, certes, mais une fin quand même. Pour moi, elle soulève tellement d'interrogations sur le futur en passe d'être créé, que je ne peux considérer cette fin cliffhangeresque dans la lignée des précédentes saisons, comme une véritable "fin".
Et voilà, une frustration sériephile type supplémentaire.

- Il n'y a plus de vie sur Mars - Life on Mars (saison 2)
En attendant Ashes to Ashes, spin-off qui se déroulera dans les années 80, Life on Mars s'en est allée après seulement deux saisons.
C'était nostalgique, britannique et excentrique.

L'adieu au chaud soleil californien d'Orange County - The OC (saison 4)
Je n'ai jamais été une fan au sens noble du terme. J'avoue, j'ai souvent suivi par intermittence. J'ai effectué un rattrapage de quasiment trois saisons en une seule année.
Mais, pourtant, j'ai le sentiment, avec toute la candeur de mon approche néophyte, que cette saison 4 a permis à la série de renouer avec ses heures les plus convaincantes, avec des storylines dignes d'une réputation convaincante qui s'était bâtie lors de la première saison, pour ensuite se diluer dans les controverses.
De quoi regretter d'anciens errements peut-être...
Une façon quand même de tirer son chapeau à cette série que je n'ai peut-être pas vraiment comprise.

II- Heureusement, au milieu de tous ces faire-parts de décès, il y eut quand même quelques nouveautés à ne pas rater :

- La schizophrénie glaçante so british de Jekyll
Steven Moffat (le créateur) est brillant. James Nesbitt est impressionnant. On s'incline et on applaudit.
Jekyllmanie habilement les genres : série fantastique qui se complaît dans cet humour noir que les britanniques maîtrisent si bien, elle sait aussi assumer sa part de drama qui verse plus dans l'émotion. Réjouissante sur le fond, admirablement finalisée sur la forme, elle restera mon coup de coeur de l'été 2007.

- L'atmosphère enfumée et surchargée de testostérone des publicitaires de Madison AvenueMad Men (saison 1)
Une immersion chez les publicistes de Madison Avenue, au début des années 60, ne pouvait que toucher ma fibre nostalgique, en traitant d'une époque qui a toujours exercé une véritable fascination sur moi.
Il flotte un air de cigare sur cette série ambitieuse qui parvient à pleinement réussir à exploiter le décalage qu'offrent les sixties. Elle nous décrit avec un souci du détail omni-présent les moeurs de la société ainsi que les exigences du milieu professionnel mis en scène. Car, dans ce New York urbain, on devine une société en pleine mutation, étirée entre deux époques, hésitant encore sur la direction vers laquelle s'orienter, sur les certitudes à consacrer.
Mad Men nous dépeint un portrait très convaincant, complexe et teinté de subtilités, d'une époque charnière du XXe siècle.  

- La vitalité sucrée de Pushing Daisies (saison 1)
Cette dernière création de Bryan Fuller a pour le moment tenu ses promesses, même si son destin est suspendu à la grève des scénaristes. Cette fable curieuse aux faux airs burton-iens, assaisonnée d'une touche d'enquêtes policières aux péripéties encore plus étranges, constitue la nouveauté marquante du dernier semestre 2007.
Comédie légère, roman à l'eau de rose, série policière improbable, voire hommage aux comédies musicales, la série alterne les genres, marie délicieusement les tons et bouscule les références pour le plus grand plaisir du téléspectateur, qui s'offre à chaque épisode une bouffée rafraîchissante d'images chatoyantes et de dialogues ciselés qui font mouche.  

III- Parallèlement, au milieu de nombreuses déceptions et des naufrages de séries sombrant dans un triste ridicule (sur lesquelles je ne veux même pas m'arrêter), il y eut quelques grandes confirmations :

- Les doutes de Dexter ont joué avec les nerfs des téléspectateurs pour une saison encore plus convaincante - Dexter (saison 2)
Elle était sans doute la série sur laquelle reposait le plus d'attentes cet automne. Elle n'a pas déçue. Explorant et complexifiant la psychologie du serial killer le plus célèbre du petit écran, ce fut la saison de la maturité, réussissant le tour de force de prendre une dimension supplémentaire après la réussite de la première saison.
La seule interrogation qui subsiste dans l'esprit des téléspectateurs : comment les scénaristes parviendront-ils à nous surprendre avec la prochaine saison ?

- Les lumières ne se sont pas éteintes le vendredi soir - Friday Night Lights (saison 2)
Incontestable belle surprise de la saison 2006-2007, c'est une série qui s'est affranchie de son concept de base pour prendre une toute autre dimension. Chronique humaine et sociale d'une petite ville au fin fond du Texas, avec du football US en toile de fond, elle met en scène, avec un ton juste et rafraîchissant, des personnages terriblement ordinaires, avec leurs failles et leurs certitudes.

IV- Autres pensées diverses et anarchiques :

- Battlestar Galactica (saison 3) : *WTF ?!*
Je ne me suis toujours pas remise du final de la saison 3 et des interrogations multiples soulevées. Dans mes cauchemars, résonne encore (en boucle) cette chanson, 'All Along the Watchtower' de Bob Dylan.
La saison 3 fut celle des controverses, des scissions au sein des fans de la série... Je pense qu'on ne saura véritablement la juger que lorsque la série se sera achevée, avec du recul et une vision d'ensemble.
J'attends la saison 4. Pour des réponses. Pour comprendre où les scénaristes veulent en venir. Parce que je veux croire que "they have a plan".

- ReGenesis (saison 3) : *WTF ?!* bis
Encore un final perturbant, cliffhanger excessif, saupoudré d'effets que, si j'osais les jeux de mots, je pourrais qualifier d'Alias-esques (parallèle encouragé par la présence "machiavélique" de Victor Garber). Mais le téléspectateur reste un brin perplexe devant le tournant pris par l'intrigue et l'évolution de certains personnages au cours de ces derniers épisodes.
Une saison 4 (la dernière pour elle aussi) est attendue au printemps pour remettre les choses en place.

- House MD (saison 4) : Version Real-TV
House en version Survivor ou Bachelor, le fantasme du téléspectateur compulsif ?
Une année 2007 qui marque un tournant pour la série. Une évolution qui fut osée, peut-être nécessaire, mais relativement bien négociée. Reste à savoir si le redémarrage, avec cette nouvelle distribution des cartes, sera aussi convaincant.

- Doctor Who (saison 3) : Rose est irremplaçable
Cette saison 3 aura laissé un léger goût d'inachevé. Martha ne m'aura pas convaincue, ne réussissant pas à confirmer ses premiers pas sympathiques dans l'univers who-esque.
Cependant, je retiendrai de cette saison une réunion mémorable : David Tennant, John Barrowman, John Simm = Un alignement de planètes pour la sériephile fan que je suis. Et sur cette remarque d'une grande objectivité...

  

V- Dans la dernière catégorie, de façon plus personnelle, il y a les séries visionnées avec trois trains de décalage. J'ai pourtant fait de grandes découvertes "en retard", profondément marquante, cette année :

"To be, or not to be: that is the question : Whether 'tis nobler in the mind to suffer the Slings and Arrows of outrageous fortune" - Slings & Arrows (saisons 1 à 3)
Un vrai coup de coeur et une réussite attachante dont il faut espérer qu'elle traversera un jour l'Atlantique.
Suivant le principe largement éprouvé que les coulisses sont tout autant, si ce n'est plus, passionnantes que le show lui-même, Slings & Arrows nous immerge dans des coulisses d'un théâtre, où les évènements y sont tout aussi théâtrals. Brillamment écrite, servie par des dialogues percurants, cette série est une comédie qui, au cours de ses trois saisons, vous fit rire, vous émut aux larmes et vous toucha profondément. Résolument sombre, sarcastique et légère à la fois, son ton réussit l'équilibre savant entre un cynisme pragmatique et la pureté de la passion pour le théâtre.
A savourer. 

- It was our last best hope for peace... - Babylon 5 (saisons 1 à 5)
Epopée de Science-Fiction à la mythologie dense qui nous immerge dans les coulisses de la diplomatie galactique, c'est une série indémodable, prenante et plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord, qu'il faut avoir vue. Un grand cycle tragique où l'Histoire dépasse le destin des protagonistes.

Une ode universelle à l'amitié - Nobuta wo Produce (saison 1)
C'est tout d'abord une fable sur l'amitié. Au-delà des différences, au-delà des idées préconçues, c'est l'introspection, la recherche et l'évolution des trois personnages principaux. Ces adolescents mûrissent, découvrent des vérités et acquièrent des certitudes, grâce au processus déclenché par cette idée qui sonnait a priori comme un jeu : 'rendre la plus impopulaire du lycée, populaire'. Une aventure humaine, servie par un trio de personnages attachants, dans les doutes desquels il est si facile, pour le téléspectateur, de trouver un écho.

   

2007, c'était ça... et bien plus... dans mon petit écran sériephile.
Un bilan de circonstance guère exhaustif, mais qui, à mon avis, reprend les grandes lignes qui m'ont marquée.


Et vous, que retiendrez-vous dans le monde des séries pour cette année 2007 qui s'achève ?

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