La vision de la classe politique française sur le question de la sécurité est en train de déboucher sur une double impasse, d’un côté un discours angélique
qui ne comprend pas que la sanction ne doit pas être une question tabou de l’autre un discours de vengeance aveugle.
Le discours de Grenoble n’a plus rien de surprenant et valide les thèses lepenistes. La brutalité est devenue le fond de commerce d’une droite qui veut
rassurer son électorat.
Plus grave, les mesures annoncées dans un panel de réformes déjà antidémocratiques posent maintenant le problème de la légalité républicaine.
Déréglementation, désengagement de l’Etat, l’anarchie néolibérale conduit à ce désordre. L’Etat ne fait plus respecter la loi sur l’ensemble du territoire, pire il
encourage les communautarismes de toute sorte. La loi républicaine doit être la même partout et pour tous. Des zones de non droit existent : des banlieues, comme
celles des nantis, ceux qui s’approprient par exemple le domaine maritime public.
Quand des spéculateurs poussent à la rue des habitants ou louent à des prix prohibitifs des dépotoirs, quand on déménage dans la nuit des machines outils et jette à
la rue des travailleurs, tout cela est aussi grave et condamnable qu’une voiture qui brûle ou une agression.
La droite bombe le torse mais n’agit pas, la gauche fait du charitabilisme mais n’agit pas.
Chaque jour, un peu plus se créent des ghettos : ghettos de riches qui échappent aux règles de la république ( on peut le voir avec M. Drucker qui se fait
construire illégalement une maison dans les Alpilles) quartiers sécurisés aux frais des contribuables pour les riches. Et de l’autre des banlieues livrées à l’arbitraires de mafieux et
d’intégristes .
Le discours de Grenoble n’est rien de plus que la dérive poujadiste de la nouvelle droite occidentale : de Bush, à Tony Blair, en passant par Aznar et
Berlusconni…
Rétablir la légalité des les banlieues ne consiste pas à remplir les prisons aveuglément, mais remettre partout les services de l’Etat qui assurent
normalement la cohésion nationale. C’est effectivement sanctionner quand il le faut, mais faut-il pour cela que la loi soit impartiale et appliquée de manière impartiale. Faut-il aussi qu’une
certaine gauche rompt avec une certaine forme d’angélisme. la charitabilisme n’est pas la justice, la sanction n’est pas non plus la dictature.
Le premières victimes de la délinquance ce sont les classes populaires ( travailleurs, chômeurs, qu’ils soient citoyens français ou étrangers, ils aspirent à
une vie quotidienne débarrassée de la violence).
La Gauche doit prendre en main le thème de la sûreté républicaine sans angélisme, ni sécuritarisme. Elle doit s’appuyer sur le travail quotidien des maires de
gauche de banlieue. La réponse à l’insécurité sociale, l’insécurité liée à la délinquance doit être l’axe majeur d’une gauche républicaine laïque.
Malheureusement, les outrances de la droite condamnent toute prise en main future du problème.