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Pendant les pourparlers, Israël continue de tuer

Publié le 27 septembre 2010 par Tanjaawi
Alors que les pourparlers reprennent de façon précaire, les forces israéliennes attaquent et tuent les Palestiniens désarmés, écrit Khaled Amayreh depuis la Cisjordanie occupée.
Khaled Amayreh
Pendant les pourparlers, Israël continue de tuer

Photo : La semaine dernière, dans la ville de Naplouse en Cisjordanie, des Palestiniens protestent contre les négociations israélo-palestiniennes.


Les forces d'occupation israéliennes ont tué un Palestinien au nord la Cisjordanie dans ce que les témoins directs et les voisins ont décrit comme « un meurtre de sang-froid » et une exécution « sommaire ».
Le meurtre a eu lieu le 17 septembre dans le camp de réfugié de Noor Shams dans un secteur censé être sous lea contrôle de l'autorité palestinienne (AP de Ramallah).
La famille d'Eyad Abu Shilbaneh a indiqué que les soldats israéliens ont arrosé de balles le militant politique islamique âgé de 38 ans, bien qu'il ne représentait aucune menace pour les soldats.
« Il venait juste de se réveiller, il était sans armes et il n'a montré aucune résistance ; ils auraient pu se saisir de lui si c'était ce qu'ils avaient voulu, » a dit son épouse. « Ils sont venus pour l'assassiner, pas pour l'arrêter. »
Les autorités israéliennes n'ont pas totalement nié le récit de Mme Abu Shilbaneh. Un porte-parole de l'armée d'occupation a reconnu que l'homme était sans armes et qu'il ne représentait aucune menace pour les soldats. Mais le porte-parole a prétendu que Shilbaneh tenait ses mains derrière son dos, ce qui a provoqué le soupçon des soldats. Le même porte-parole est resté silencieux lorsqu'il lui a été demandé pourquoi les soldats ne l'ont pas simplement « neutralisé » au lieu de l'assassiner.
Le Hamas [mouvement de la résistance palestinienne] a condamné en termes violents « le meurtre exécrable, » disant que la victime était une victime de la reprise des futiles entretiens pour la paix entre Israël et l'AP [de Ramallah]. « Ce crime vise à supprimer la résistance contre l'occupation israélienne afin de paver la voie à une large conspiration contre le peuple palestinien, » a dit Sami Abu Zuhri, principal porte-parole du Hamas dans la bande de Gaza.
Abu Zuhri a dit aussi que le Hamas répondrait « à ce crime horrible » qui, pourtant, ne parviendra jamais à briser la volonté de la résistance palestinienne.
Tandis que les officiels de l'AP, y compris Salam Fayyad, le premier ministre [palestinien] soutenu par l'Occident, dénonçaient l'assassinat comme contre-productif pour « le processus de paix », le mouvement Hamas a accusé le gouvernement basé à Ramallah et dominé par le Fatah de s'être entendu avec Israël pour qu'ait lieu le meurtre.
« L'assassinat de Shelbaneh dévoile également le visage repoussant de l'autorité du Fatah qui a collaboré avec l'occupant dans ce meurtre, » a fait savoir le Hamas dans un communiqué.
De la même façon, l'organisation du Jihad [Islamique] a émis la même accusation, disant que l'assassinat « a été commis sous la couverture des négociations avec Israël et au milieu des efforts de l'AP pour harceler les résistants. »
Des milliers de personnes de la zone de Tulkarem ont suivi l'enterrement d'Abu Shelbaneh, ce qui prouve, selon les observateurs, que le Hamas était toujours un mouvement populaire en Cisjordanie. Pour leur part, les agences de sécurité de l'AP ont déployé des dizaines d'agents afin de photographier et filmer les participants au cortège, probablement pour les arrêter et les interroger plus tard.
Lundi 20 septembre, les milices de l'AP de Ramallah ont détenu et maltraité Abdel-Rahman Zeidan, un député palestinien appartenant au bras politique du mouvement Hamas. Selon des sources fiables, les miliciens de l'AP ont pillé la maison de Zeidan, détruit son mobilier et usé d'un langage ordurier lors de l'incursion.
Selon la loi palestinienne, le députés sont censés bénéficier d'une « immunité » face aux arrestations et aux abus des agences de sécurité. Un porte-parole de l'AP a admis que « aucun mandat d'arrêt n'avait été émis contre le député Zeidan. » « L'enlèvement » de Zeidan a été vigoureusement condamné par Aziz Duweik, porte-parole du Conseil Législatif, qui a invité les parlementaires arabes à condamner le dur traitement appliqué à leurs collègues en Cisjordanie aux mains de l'AP [de Ramallah], laquelle reçoit des centaines de millions de dollars d'aide en provenance des états arabes.
L'AP a récemment aggravé la persécution à l'encontre des députés islamistes, principalement comme représailles suite au renforcement du mouvement Hamas dans la bande de Gaza. Les organisations locales de défense des droits civiques ont parlé « d'incursions provocatrices » dans des maisons de députés islamistes et d'arrestations injustifiées de certains de leurs proches parents.
Un incident de cette nature, et particulièrement laid, s'est produit récemment dans la petite ville de Shoyokh près de Hébron quand les troupes de l'AP ont pillé la maison de la députée Samira Halayqa, arrêtant son fils et plus tard son mari qui ont été tous les deux placés en isolement cellulaire pendant plusieurs semaines.
Les citoyens en Cisjordanie se demandent pourquoi les agences de sécurité palestiniennes ne s'opposent pas à l'armée israélienne d'occupation ou même ne les protègent pas lorsqu'ils sont attaquées par les troupes israéliennes. Le dernier meurtre à Noor Shams est le plus récent dans une série de crimes commis par l'armée israélienne contre les civils palestiniens. La semaine dernière, l'armée israélienne a assassiné un habitant de Gaza âgé de 90 ans ainsi que son neveu, un adolescent, alors qu'ils labouraient leur terre pas loin de la barrière frontalière entre Israël et la bande de Gaza.
En effet, des milliers de Palestiniens, la plupart du temps des civils innocents, ont sciemment et délibérément été tués par l'armée israélienne durant ces dernières années. Seulement quelques soldats ont été punis pour les meurtres. L'ex-chef d'état-major israélien, Gabi Ashkenazi, a averti que des « affrontements » violents pourraient éclater entre les forces d'occupation israéliennes et les militants de la résistance palestinienne si les entretiens de paix échouaient.
Ashkenazi, parlant devant la commission des affaires étrangères de la Knesset et le comité de défense, a déclaré devant les députés : « nous devons être prêt pour chaque éventualité. Les Palestiniens ont des espérances très réduites concernant les progrès [possibles], tandis qu'en Israël, les tensions existent dans la population juive dans l'attente d'en finir avec le gel de la construction dans les colonies. »
info-palestine

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