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Pourvu qu’elles soient douces

Publié le 17 décembre 2007 par Nicolas Koenig

Paroles : Mylène Farmer, 1988
Musique : Laurent Boutonnat, 1988

Pourvu qu’elles soient douces : extrait des paroles

Hé Mec !
Ton regard oblique
En rien n’est lubrique
Ta maman t’a trop fessê
Ton goût tu revers
N’a rien de pervers
Et ton bébé n’est pas faché

Ton kamasutra
A bien cent ans d’âge
Mon Dieu que c’est démodé
Le nec plus ultra
En ce paysage
C’est d’aimer les deux cotés…

L’intégralité des paroles de Pourvu qu’elles soient douces sur paroles.net

Clip de Mylène Farmer - Pourvu qu’elles soient douces Pourvu qu’elles soient douces : analyse

En 1984 Mylène déclarait “aimer l’infirmière”, en 85 qu’”on est tous des imbéciles”, en 86 qu’elle était “une catin“, en 88 qu’elle était “un garçon”, on aurait pu penser que la chanteuse “se calmerait” et s’attacherait désormais à écrire des textes moins sulfureux. C’est mal connaître Mylène visiblement puisque, en 1988, sur l’album Ainsi Soit Je.., le public découvre le titre Pourvu qu’elles soient douces. Et que l’on ne pense pas que la douceur évoquée soit celle des femmes, non il s’agit des fesses ! Mylène livre donc ici un texte faisant l’apologie de la sodomie. Il fallait oser d’autant que, jusqu’en 1988, seul Serge Gainsbourg avait osé provoquer le public avec le même thème (la décadanse en 1971, Love on the beat en 1984)…

Cette chanson bénéficie d’une musique très musclée et efficace de Laurent Boutonnat ce qui sans doute permettra de faire oublier le texte de Mylène.
Quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que Mylène écrit un texte très osé où elle n’hésite pas à dire dans les couplets : “Ton goût du revers (soit son goût pour les fesses et donc la pratique de la sodomie) / N’a rien de pervers” (cette pratique est considérée encore une fois comme absolument normale), “Le nec plus ultra / En ce paysage / C’est d’aimer les deux côtés” ou encore : “Muse au égérie (elle l’inspire par ses fesses douces, objet du délit et de tous les fantasmes pour lui. Elle devient tout pour lui grâce à cette partie de son anatomie) / Mes petites fesses / Ne cessent de t’inspirer (il commence à apprécier de plus en plus cette pratique)” . Les refrains ne sont pas en reste puisque la chanteuse s’adresse directement à son ami (on l’imagine comme tel) qui ne pense qu’aux fesses de la chanteuse : “Tu t’entêtes à te foutre de tout / Mais pourvu qu’elles soient douces”…

Au début de la chanson, Mylène évoque également le célèbre livre indien qui précise toutes les positions sexuelles, le Kamasutra, celui de l’homme de la chanson semble vieillot car il n’en utilise que quelques-unes : “Ton Kama-sutra / A bien cent ans d’âge / Mon Dieu que c’est démodé (Mylène propose d’autres positions encore afin que le sexe soit encore plus débridé)”.
Une façon amusante de balayer d’un revers le livre pourtant réputé comme le plus sulfureux de l’histoire de la littérature érotique. Pas assez pour Mylène ?


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