
La pente
Tu vis à côté de moi, pareille à moi :
pierre
dans la joue affaissée de la nuit.
Ô cette pente, mon aimée, ces éboulis,
où nous roulons sans faire de pauses,
nous les pierres,
de filet d’eau en filet d’eau.
Plus rondes à chaque fois.
Plus semblables. Plus étrangères.
Ô cet oeil ivre
qui erre ici tout autour comme nous,
et parfois, étonné,
nous voit confondus.
***
Die halde
Neben mir lebst du, gleich mir:
als ein Stein
in der eingesunkenen Wange der Nacht.
O diese Halde, Geliebte,
wo wir pausenlos rollen,
wir Steine,
von Rinnsal zu Rinnsal.
Runder von Mal zu Mal.
Ahnlicher. Fremder.
O dieses trunkene Aug,
Das hier umherirrt wie wir
Und uns zuweilen
Staunend in eins schaut.
(Paul Celan)