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France de Sarkozy, France de Vichy ?

Publié le 29 septembre 2010 par Radicallibre77

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Les mois d'été ont donné l'occasion au régime sarkozyste de se refaire un fond idéologique sur le dos des immigrés et autres minorités ethniques vivant sur le territoire français.

Face à cette offensive sécuritaire et nationaliste, les réactions les plus vives ont été entendues dans la communauté internationale, où des inquiétudes légitimes se sont faites jour, quant au respect par la République française, des traités européens et des principes des droits de l'Homme. Des questions se sont aussi posées en France, principalement dans les rangs de la Gauche, la Droite, dite républicaine, ne parvenant pas, à se désolidariser du Chef, afin de savoir pourquoi Nicolas Sarkozy entraînait la France, sa tradition et sa législation dans des actions très éloignées de la notion de République, chère aux Radicaux, et qui nous est, en grande majorité, commune.

Des questions, dont la réponse est toutefois évidente. Attirer les voix se portant généralement sur le FN, afin de sauver le régime.

La course aux voix d'extrême-droite a fait émerger, ici et là, la comparaison entre la France de ces dernières années et celle des années 1940. Suscitant de vives polémiques dans le camp du Chef de l'Etat français et dans l'opposition.

Alors sarkozysme et vichysme, même combat ?

Le maréchal Pétain, figure d'avant-scène du régime de Vichy, n'était en fait que l'héritier d'une vieille tradition de la droite française, anti-républicaine, réactionnaire, traditionaliste et antisémite, refusant l'héritage du siècle des Lumières et de la révolution française.

Cette droite a livré durant tout le 19eme siècle et le début du 20eme, une impitoyable guerre idéologique ou insurrectionnelle à la République, que seule la 1ere guerre mondiale mit en sourdine.

Le rejet des idéaux et des acquis de la révolution française donna naissance en 1924, au concept de révolution nationale, dont les partisans allaient profiter de la défaite de juin 40, pour mettre fin au régime républicain et imposer sa vision nationaliste et fasciste de la société.

La révolution nationale impliquait le rejet du parlementarisme, du multipartisme et de la Laïcité. Elle définissait un nouvel ordre social au travers des valeurs traditionnelles de la droite, comme le fameux triptyque “Travail, Famille, Patrie”, par la mise en place de corporatismes en remplacement des syndicats, en favorisant le régionalisme politique et une omniprésence du culte de la personnalité.

Sans oublier, la tragique politique d'état antisémite, qui résultait là-aussi, d'une vieille culture politique de la Droite nationale.

La politique actuelle du gouvernement Sarkozy peut-elle être assimilée à celle menée dans les années 40 par les gouvernements de collaboration ?

La réponse est assurément non ! Le sarkozysme n'est pas le pétainisme.

Mais Sarkozy recherche la Droite pétainiste.

Et c'est la raison d'être de la création d'un ministère de l'Identité nationale, de multiples remises en cause de la Laïcité, de stigmatisation de l'immigration, de la délinquance forcément étrangère et comme récemment de la supranationalité européenne aux vieux accents nationalistes. On retrouve aussi dans la volonté de Nicolas Sarkozy de ridiculiser le mouvement social, l'opposition ou la presse, des signes donnés à cette frange de la Droite.

Il en va de même dans la posture et l'exercice de la fonction qu'occupe Nicolas Sarkozy, qui s'est imposé comme chef de clan, à la limite du culte de personnalité, ne souffrant pas de contestation et dirigeant tout.

Tout est dit, plus que fait d'ailleurs, pour racoler, l'électorat de cette Droite extrême, qui pourrait hésiter en 2012, entre le candidat du FN et le Chef de l'Etat sortant. Permettant à ce dernier d'arriver en tête du premier tour, comme en 2007, avec une base de 30%.

Cependant, le coup peut échouer et l'électorat convoité peut se dérober aux attentions sarkoziennes.

Mais, il s'agit d'une partie de billard à deux bandes.

Après avoir été préparée et gavée cinq années durant de politique sécuritaire et de stigmatisation de l'étranger, l'opinion des Droites, Démocrate-chrétiens, Gaullistes ou Radicaux valoisiens, verra le rapprochement électoral et idéologique, sans grand moyen de si opposer, de la Droite dite populaire et de l'extrême-droite, en vue du second tour, au prix des derniers reniements républicains.

Ainsi, en marginalisant la Droite républicaine, qui soumise à son leader, n'aura pas su réagir à temps, Nicolas Sarkozy permettra un retour aux affaires d'une Droite nationale, xénophobe et maurassienne.


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