Ceux qui me suivent sur Facebook sont déjà au courant. Hier soir, je me suis mélangé les pinceaux, ou plutôt les piques à cocktail. J'étais invité par un ami avocat à une petite soirée dans le Marais. A la bourre comme toujours, je déboule à Saint-Paul.
Devant la porte cochère, je laisse passer courtoisement (enfin, surtout parce que je n'ai pas le code) une belle brune brushing executive, bas noir, Louboutin, Iphone collé à l'oreille et maquillée comme une Mercedes chourée. Je me suis alors rendu compte que j'étais habillé comme pour aller aux champignons et que ça risquait de se remarquer, dans le 4e.
Tout à mon remords vestimentaire, je suis entré dans la cour, et j'ai suivi le brou-ha-ha-elle-est-bien-bonne. On m'a salué à l'entrée, le loufiat m'a collé d'autor une flûte de Lolo-Perrier dans les pognes. Il n'y avait personne de mes connaissances, alors je suis allé piller le buffet en attendant qu'elles rappliquent. 
Devant ces discussions passionnantes, j'ai étouffé trois bâillements successifs. Puis, à un moment donné, on m'a fait remarquer que, outre ma tenue à dégoûter les blattes, je piétinais une sorte de tapis rouge à poils laineux qui était en fait l'emplacement d'une scène microscopique, dans un coin de la pièce où je me trouvais. 
On aurait dit de l'ukrainien, et même de l'ukrainienne qui trouve son mari en train de jouer au Uno au lit avec Susan Boyle en bigoudi. J'ai trouvé ça bizarre car le gars qui m'avait invité n'avait pas mentionné cette animation façon pays baltes envahi par les troupes du Pacte de Varsovie. Le champagne me tournant la tête, je l'ai mise à la fenêtre, justement. 
On m'a salué à l'entrée, le loufiat m'a collé d'autor une flûte de
Lolo-Perrier dans les pognes. Il n'y avait personne de mes
connaissances, alors je suis allé piller le buffet en attendant qu'elles
rappliquent. Maintenant, faut vite venir me chercher, car je crois bien que je suis tombé dans une faille de l'espace temps.
