Stingray (Stingray)

En 1964, le couple Gerry et Sylvia Anderson a déjà produit ensemble Supercar et Fireball XL5 soit une série avec une super voiture et une autre avec une super fusée. Donc là : rebelote et dix de der : c’est un super sous-marin ! C’est encore une de leurs fameuses « supermarionations », mais la série est pour la première fois en couleur (pour être vendue aux USA) et elle bénéficie de toute l’expérience acquise précédemment, de toutes les inventions mises au point pour animer et filmer ces marionnettes dans des histoires spectaculaires. Vous allez voir : on sourit au début en voyant ce générique, puis on fronce les sourcils et finalement on termine bouche bée. La musique est signée Barry Gray (qui composera beaucoup pour les Anderson et notamment la musique de Cosmos 1999.

Le décor a changé, mais l’ambiance est toujours la même, résumée simplement dans ce générique : « tout peut arriver dans les prochaines vingt minutes ». Et c’est vrai. Ou presque, parce que ça arrive surtout dans le premier acte et les deux suivants tiennent sur le suspens mis en place jusqu’à la résolution finale. C’est épique, c’est glorieux, c’est martial : si on a moins de douze ans, on ne peut qu’adorer.
Le véritable héros de la série, c’est le sous-marin. Ultra moderne, ultra rapide, ultra résistant, il est une des pièces maîtresse du dispositif de la « World Aquanaut Security Patrol » (WASP !!) dont vous avez pu voir les extraordinaires équipements dans le générique. Ce fabuleux engin est piloté par le capitaine Troy Tempest assisté de « Phones » (parce qu’il opère la radio). Quant aux ennemis qui justifient l’énorme budget dont dispose visiblement la WASP, ils sont partout sous l’eau à vous faire frémir de tremper un orteil dans la mer. Là aussi, c’est un thème récurent chez les Anderson : une autre espèce belliqueuse menace la notre (c’est aussi le pitch de UFO et de Captain Scarlet par exemple). Ici, ce sont les Aquaphibiens du roi Titan qui font rien qu’à embêter l’humanité, complotant sans cesse depuis leur capitale sous-marine et utilisant des poissons robotiques gigantesques de leur conception. Heureusement, la belle gueule de Troy a su faire fondre le cœur de Marina qui trahit son peuple, rejoint leur équipe et met ses capacités aquatiques au service du bien (c’est le WASP). Les Aquaphibiens ont aussi leur taupe à l’air libre, mais comme son matricule X-2-Zero l’indique, il n’est pas des plus brillants. Il y a des plantes qui soufflent un gaz mortel, des extraterrestres, des monstres marins, des traîtres, des trésors engloutis, encore des extraterrestres et d’autres créatures avec les mêmes plans destructeurs qui arrivent au même résultat. Mais surtout, il y a toujours ces longs suspens qui tiennent en haleine et ces dialogues balancés comme des sentences toutes les deux minutes pour nous rappeler les enjeux vitaux de l’aventure du jour…
Derek Meddings a supervisé les effets visuels de la série (super bien foutus). Il a poursuivi par la suite sa carrière à Hollywood et a été sélectionné pour un Oscar après en avoir reçu un (collectif) pour le film « Superman » en 1978. Essayez dans votre baignoire et vous verrez que c’est vraiment du beau boulot et que ça n’a pas du être facile à mettre en place. Parmi les acteurs qui prêtent leur voix aux personnages il y a entre autres Robert Easton (une grande carrière de seconds rôles dans tout un tas de séries), Ray Barrett (Mogul, Something in the Air…) et David Graham (Doctor Who).

Trente-neuf épisodes ont été produits qui se sont vendus aux USA et ont donné lieu à quelques produits dérivés de circonstance (des disques, des remontages en téléfilm, des comics). Et puis, en 2008, à l’occasion d’un hommage aux travail de Gerry Anderson, ce dernier monta des rushes retrouvés pour en faire un épisode inédit. La série est éditée en DVD par ITV Studios Home Entertainment.

J.B.

Une fiche sur la série (en anglais)

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