L’aube atroce 1

Parfois pour s’amuser, Xavier tout en nage *

prends une bouteille, venue d’au delà des mers **

qui suit, indigente compagne de mirages,

La pente glissante de son gosier amer².

*

A peine a t-elle coulée sans em³bouteillage

que le vin après sa coulure, enfant-roi et joyeux,

l’emmène gaiement sur sa grande aile blanche

comme un très bel avion pour visiter les cieux⁴

*

Mais ce voyage aidé, comme il est moche et veule !

Moi naguère si beau ⁵, je suis comique et laid !

Attends un peu mec, il faut que je dégueule,

Du fond de l’abime, je sens leS diasyrmeS*** voler !

***

Notes de l’auteur :

• 1 : Aube atroce, nf , femelle de l’albatros vaste oiseau des mers

• 2 : XC tient à signaler a tout éventuel historien d’art ou paléontologue que cette amertume n’a rien avoir avec celle d’ un éventuel long rail de cocaïne, rail si long que son amère trace eut descendue jusqu’à la gorge. Il tient à préciser que s’il partage avec CB le gout du vin et du haschich, il ne prise pas , ou pour être plus précis, il ne sniffe pas la cocaïne

• 3: N devient M devant le B fait-il partie des trucs appris petits et dont la mémoire est ineffable ou est-ce le jeu de mon esprit depuis trop longtemps de la source éloignée ?

• 4 : vraiment hésité avec vieux, j’hésite encore, et vous ?

• 5 : Un ami (comme si je pouvais avoir un ami !) pense que je pense que les femmes ne me trouvent pas beau. Je ne pense pas, enfin pas souvent. Mais quand je pense, je ne pense pas que ce soit un problème

Notes du traducteur :

• * L’auteur en ces temps la travaillait dans le bâtiment.

• ** exagération poétique, XC qui est plutôt radin devait boire de l’argentin

• *** Emprunté au grec ancien διασυρμὸς, diasurmos, « déchirement, raillerie méchante »