Le mondial de l'Automobile qui commence ces jours-ci à Paris est le premier où la voiture électrique semble devenir un objet de consommation commercialisé à grande échelle. Bien entendu, on peut s'en réjouir. Mais il faut cependant savoir raison garder, car les constructeurs automobiles nous préparent un avenir qui pourrait bien se révéler une illusion.
Car, ceux-ci conservent leurs objectifs traditionnels: préserver leur part de marché dans la vente de voitures neuves. On risque donc de voir le parc des petites citadines urbaines envahit par des voitures électriques, sans que nos modes de déplacements changent : toujours autant de voitures individuelles, propriétés privées faiblement utilisées (quelques dizaines de minutes par jour) encombrants toujours plus nos routes et nos villes, pour un bénéfice qui se révélera bien faible : moins de CO2 certes (mais encore beaucoup trop!) et moins de polluants dans l'atmosphère des villes. Cela sera mieux d'accord
Mais, de plus, ce modèle de la voiture individuelle pour tous n'est pas soutenable à terme : nous en possédons plus de 300 pour mille habitants en Europe, les chinois en sont seulement à une trentaine pour mille. Peut-on croire que les ressources de la planète permettront vraiment de généraliser cette proportion ? Si on va au bout du raisonnement, on aura à terme plus de 2 milliards de voiture dans le monde (nous en sommes à 700 millions!) ! On les met où? Et nous les fabriquons avec quels matériaux?
Il est temps que les pouvoirs publics reprennent la main et empêchent ce modèle économique absurde à long terme de s'imposer encore une fois.
Voiture partagée (sous toutes ses formes : co-voiturage, autopartage, autolib'), transport en commun (sur rail, sur roue, taxis collectifs) et gestion des mobilités par téléphone portable sont les trois instruments pour espérer sortir du modèle dominant. Encore faudra-t-il que les politiques se dotent des outils incitatifs pour développer ces démarches. Il faudra aussi qu'ils complètent l'incitatif par des méthodes plus coercitives.
Il y a du boulot !