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La mémoire d'Annie Girardot

Publié le 01 octobre 2010 par Mameriniak

Je voulais vous faire partager cet article concernant la maladie d'Alzheimer, car vous savez comme moi que Muriel est une amie proche d'Annie Girardot. Beaucoup de personnes, malheureusement, sont atteintes de cette pathologie.Je voudrais leur rendre hommage pour leur courage et pour leur entourage qui souffre au quotidien.

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Léo Bardon a passé plusieurs années aux côtés d'Annie Girardot, dont la mémoire commençait à s'effacer. Sensible et non complaisant, son livre a été bien reçu par le milieu médical. Il est venu témoigner à la semaine de sensibilisation organisée en Creuse.

Recueilli par Julien Rapegno

Pendant une douzaine d’années, Léo Bardon a accompagné Annie Girardot dans ce pays étrange et cruel qui fabrique de l’oubli prématuré en accéléré : Alzheimer. Vendredi, au casino d’Évaux-les-Bains (Creuse) où s’est conclue une semaine consacrée à cette maladie, l’ancien homme de confiance a évoqué ce quotidien où la résignation n’était pas de mise. Rencontre.

Où se trouve Annie Girardot aujourd’hui ? Elle est dans une maison de retraite depuis 2007. La maladie d’Alzheimer ne lui laisse plus que de rares moments de lucidité. Elle est entre les mains des soignants, ma mission d’aidant s’est arrêtée.

Quel était votre rôle, justement ? À l’origine, je suis comédien. Nous nous sommes rencontrés avec Annie sur un tournage, en 1994.

Je suis devenu en quelque sorte son homme de confiance, je gérais ses rendez-vous, ses contacts avec les metteurs en scène et les producteurs. Mon compagnon, Valeria, était auprès d’elle, à son domicile. Nous faisions parti de son cercle proche avec sa fille et Anne Sellier, sa coach.

Quand la maladie a-t-elle été diagnostiquée ? En 2000, un médecin a parlé de suspicion d’Alzheimer. On avait très peur, car Annie avait dit une fois “Si j’ai Alzheimer, je me jette par la fenêtre”. On lui a caché, mais au fond d’elle, elle le savait. À partir de 2002, je l’ai protégée encore davantage. Elle a commencé à oublier son texte au théâtre. Mais nous avons fait en sorte qu’elle continue à travailler. Les plateaux, c’était sa vie. Et ça faisait travailler sa mémoire.

Le milieu du show-biz et les médias n’ont-ils pas été impitoyables avec elle ? Les réalisateurs l’adoraient. Dans le milieu, seuls les amis proches qu’étaient Alice Dona, Muriel Robin et Alain Delon savaient. À partir de 2004, ça a commencé à être très compliqué de garder le secret. Il a fallu que je maintienne la presse à scandale à distance.

Il y a eu des rumeurs… Comme elle avait des absences en public, des mauvaises langues ont dit qu’elle était alcoolique, qu’elle se droguait. En 2006, ça a été terrible : Annie a fait son dernier film avec Jane Birkin, « Boxes », puis on a été virés d’un tournage en Angleterre. On a essayé de communiquer en douceur, mais Paris Match a révélé la maladie d’Alzheimer d’Annie sur huit pages. Il y a eu ensuite un reportage sur TF1 beaucoup plus sensible. Ce qui a permis à beaucoup de gens de comprendre ce qu’était cette maladie.

Comment vous êtes-vous sorti de cette histoire ? J’ai vécu plusieurs années comme un double d’Annie. Avec cette pression du secret et la dégradation de son état, j’y ai laissé des plumes. Je me suis enfermé pendant six mois en 2007. Quand on est aidant, il ne faut surtout pas refuser un soutien psychologique.

Annie, te souviens-tu… par Léo Bardon, aux éditions Michel Lafon. Une partie des recettes est reversée à un institut de recherche sur la maladie d’Alzheimer.


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