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Lolo au Ouéplère

Publié le 02 octobre 2010 par Desfraises

Je racontais récemment (lien) un déjeuner pas piqué des hannetons. Au Wepler, place de Clichy à Paris, avec mon amie Amandine. Nous nous sommes rencontrés sur les bancs de l'école Périmony, cours d'art dramatique parisien, il y a quelques lunes. A chaque saut de puce à la capitale, je scrute les affiches de théâtre pour y voir ce qui se joue, mais aussi pour repérer les noms des camarades dont j'ai suivi les premiers pas. Alors que j'ai raccroché mon tablier de théâtreux, Amandine continue courageusement son bonhomme de chemin. Parfois accompagnée de son violoncelle, elle conte 1 avec talent. Elle a récemment pleuré la perte d'un maître, Sotigui Kouyaté. Et continue sa mission: transmettre le théâtre, l'art du récit, son grain de folie, aux jeunes et aux moins jeunes et propose aussi des CLUMP 2
Assez digressé, voici sa version du déjeuner :

Lolo au OuéplèreChic !
Lolo est sur Paris et nous déjeunons ensemble ce midi. J’ai même droit au grand jeu puisqu’il m’invite au Ouéplère, la brasserie luxueuse jouxtant le cinéma où je vendais du popcorn au temps jadis.
« Il n’y a pas de raison que nous restions toujours du même côté de la vitrine, » me dit-il.
Ah oui, c’est une philosophie à laquelle je n’aurais pas songé.
ça ne devrait pas être dénué d’humour non plus : si j’arbore une apparence à peu près classique, Laurent connaît la punkitude trapue de ma picardinité.
C’est donc avec un grand amusement que je me fais accueillir par une ribambelle de pingouins à la cravate jaune ou rouge selon le grade (sergent serveur ou capitaine maître d’hôtel), avec un respect qui frise l’obséquieux.
Je retrouve Lolo de Bergerac attablé dans la véranda, un verre de Chardonnay à la main, et nous commandons le repas comme un vieux couple. Mine de rien, ça fait 12 ans que nous nous connaissons ; tour à tour voisins, colocataires ou vivant à des centaines de km, nous nous retrouvons avec un plaisir et une complicité sans cesse renouvelés. Cette dernière s’exprime avec une poésie à la Tati (Jacques, pas le magasin) lorsque je vais fumer une cigarette.
Juste de l’autre côté de la vitre, je fais mon pitre semi discret-semi sale gosse en lorgnant le journal machisto-beauf du buveur de café en terrasse.
De retour à l’intérieur, celui que j’appelle mon Ange-gardien a une brève discussion avec un de ces messieurs mangeant un plateau de fruits de mer en solo comme d’autres prennent un jambon-beurre. Je ne dois pas entendre ? Bon d’accord.
Au moment de partir, ledit monsieur va jusqu’à glisser sa carte de visite dans la poche de la laurentesque chemise. Devant mon air intrigué, le chic inconnu m’adresse un « Comme dirait Agatha Christie, le mystère s’épaissit ».
Oui, enfin pas pour bien longtemps puisque sur le chemin du café, of course, un compte-rendu est fait ; nos échanges intra-vitraux ont plu : « Dites, il se passe parfois des choses étonnantes, je vous ai observés, c’est extraordinaire, votre amie et vous… Ne la quittez pas. Ou si vous la quittez… Envoyez-moi un mail. »
C’est vrai qu’en ce moment, j’ai un peu le cerveau qui marche au ralenti mais un truc cloche : tu crois que c’est un plan drague ? Mais c’est pas un peu bizarre de passer par le supposé amoureux d’une femme quand on veut séduire celle-ci, non ?
Qui draguait-il, à ton avis ? Toi ou moi ?
C’est sur cette question laissée en suspens que nous finissons autour d’un petit noir. Une chose est sûre : l’être humain n’a pas fini de nous étonner.
Quelques petites notes pas inutiles :
1 Prochain apéro-conte : samedi 9 octobre, 19:30 à L'Etabli, 117 rue Glacière (M° Glacière), Paris
2 CLUMP : Cérémonies laïques pour unions telles que Mariages ou PACS (par les pouvoirs qui lui sont conférés ni par l'Etat, ni par aucune autorité religieuse)
✄ Pour ma part, j'ai hâte de découvrir son
The Swinging Life of Irène Hilda - récit de vie, pour lequel elle récolte la parole d'une femme extraordinaire.
✄ Devenez "ami" avec Bécassine Stravinsky (sa compagnie)
✄ Et (presque) tout sur Amandine Brylinski: c'est ici que ça se passe.


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