

La première partie est un dialogue entre Jésus et ses apôtres sur la foi, avec cette formule un peu terrible de Jésus, "La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : Déracine-toi et va te planter dans la mer, il vous obéirait".
La deuxième partie, une parabole sur le serviteur qui se termine par une formule très forte de Jésus, "Quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : Nous sommes des serviteurs quelconques : nous n'avons fait que notre devoir".
D'abord, par ces mots, Jésus ne cherche pas à nous décourager.
Ces versets, s'ils se suivent d'aussi près, c'est qu'il y a un lien entre eux.

Les apôtres disent à celui qui les enseigne, "Augmente en nous la foi".
C'est la prière que nous faisons auprès de ceux qui nous enseignent la voie de D.ieu, quand nous prenons conscience de notre faiblesse, de notre impuissance, et qu'il nous semble que si nous avions une foi plus grande, nous réussirions mieux.
Jésus répond qu'il ne s'agit pas de chercher à évaluer notre foi.
Il s'agit de compter sur la puissance de D.ieu car c'est Lui qui agit, ce n'est pas notre foi, petite ou grande.
Jésus accentue volontairement le paradoxe.


La graine de moutarde était considérée comme la plus petite de toutes les graines, et le grand arbre dont il parle, en grec, c'est le sycomore, était réputé indéracinable.
Jésus veut dire qu'il n'y a pas besoin d'avoir beaucoup de foi.
En effet, une graine de moutarde, minuscule, suffirait pour faire des choses apparemment impossibles.
Rien, en fait, ne doit nous décourager, aucune situation n'est définitivement perdue.
Puis vient la parabole du serviteur.
L'expression employée ici est "serviteur quelconque". Selon d'autres traductions, on peut lire "serviteurs inutiles".
Jésus veut dire que nous ne sommes tous, qui que nous soyons, que des serviteurs au service d'une tâche qui vous dépasse.

Ces phrases de Jésus ne sont pas dures mais au contraire encourageantes.
Il dit que la responsabilité ne repose pas sur nous.
Mais si le serviteur était vraiment inutile, aucun maître ne le garderait.
D.ieu veut avoir besoin de nous, c'est notre petit travail quelconque qui fait le Royaume.
D.ieu nous associe à son oeuvre.
Sans nous inquiéter, D.ieu nous demande seulement d'être ses serviteurs, le responsable c'est Lui.
Aucun de nous n'est capable de parvenir seul au Royaume.
Il nous suffit d'un peu de foi et D.ieu fera le reste.

C'est D.ieu le maître de la moisson, pas nous.
Alors on comprend mieux le lien entre les deux parties de ce texte.
Le message est bien le même, il suffit d'un peu de foi à mettre au service de D.ieu, et Il nous aidera comme notre Père.