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Thor Hushovd, premier Norvégien champion du monde sur route

Publié le 03 octobre 2010 par Jeanpaulbrouchon

Hushovd-Thor-copie-10 Le Championnat du monde sur route est censé désigner le meilleur coureur. Parfois l’objectif est rempli, parfois il ne l’est pas (victoire du letton Vainsteins à Plouay par exemple en l’an 2000). Cette année, sur le circuit australien de Geelong, le norvégien Thor Hushovd l’emporte mais il est difficile de dire qu’il fut le meilleur de la journée. Le belge Philippe Gilbert nous a semblé à bien des égards être le plus fort des participants mais malheureusement pour lui son ultime tentative en solitaire dans le dernier tour de l’épreuve face à un vent défavorable fut un échec. Ultra favori, Gilbert, pour lequel toute l’équipe belge a fourni un travail considérable, quitte donc l’Australie avec peu de regrets si ce n’est d’avoir été trop généreux dans l’effort. Mais comment agir autrement lorsque l’on ne possède pas la pointe de vitesse d’un Hushovd ?
A l’opposé de Gilbert, Hushovd a su se montrer patient et attendre même pas son heure mais les ultimes kilomètres pour se montrer. Dans la course on l’a peu vu. Toujours dans le peloton et jamais dans celui de tête. Avec habileté et surtout un calme remarquable il a, en suivant les roues espagnoles, réintégré le groupe de la vingtaine de coureurs qui, en tête de la course, commençait à devenir une menace. Puis, dans le dernier tour en suivant les roues slovènes qui préparaient le futur sprint de Bollé et celles des russes qui cherchaient à placer Kolobnev, il s’est retrouvé dans le groupe de tête, seul de sa formation puisque Boassen Hagen avait déjà quitté l’épreuve tandis que Kristoff était dans le dernier peloton loin des premiers. Seul, Hushovd a mené son sprint de main de maître ne surgissant seulement qu’à 200 m de la ligne d’arrivée après s’être fait oublier durant toute l’épreuve. Ce fut une belle leçon de patience car plus d’une fois il a manifesté l’envie de se découvrir mais le bonhomme était sûr de ses capacités dans le final après avoir minutieusement reconnu le parcours et suivi avec grand intérêt la course des Espoirs.
On avait laissé croire que ce circuit était surtout fait pour les sprinters. En fait il était fait pour ceux qui réussissent dans les classiques (Hushovd est un ancien champion du monde Espoirs du clm) et sont dotés d’une belle pointe de vitesse. Cavendish, Farrar, Goss, Greipel ont vite lâché prise. Le circuit n’était donc pas aussi plat que ce qu’on avait voulu en dire. A ce propos, mais je l’ai déjà écrit, les grosses écuries ont commis une incroyable bévue en se fiant uniquement à une topographie des lieux approximative et à une cassette non adaptée.
Il n’en reste pas moins qu’Hushovd est un bien beau champion du monde. C’est un bel ambassadeur du cyclisme. Il est bien connu en France car il a couru huit années au Crédit Agricole. Il y a laissé le souvenir d’un homme délicieux, affable, sachant apprendre et appliquer les us et coutumes de la vie française, toujours de bonne humeur et n’hésitant jamais à associer son équipe à la totalité de ses nombreux succès. Depuis deux ans, il portait les couleurs de Cervelo. Cette formation disparaît. Il va rejoindre Garmin où il aura comme directeur sportif l’un de ses bons copains, l’Américain Jonathan Vaughters qu’il a connu comme coureur au Crédit Agricole.
Et les français ? Les plus jeunes ont émergé. Romain Feillu, 26 ans, 10ème, avait choisi la bonne roue pour l’emballage final, celle d’Hushovd mais il a reconnu lui-même avoir manqué de puissance dans les derniers mètres. Il est vrai que cette année, incorporé dans une petite équipe il n’a pas eu souvent l’occasion de courir de grandes courses. Laurent Jalabert est néanmoins très satisfait de sa prestation et pense déjà à lui pour l’an prochain au Danemark. Yohan Offredo, 24 ans, 26ème, a longtemps animé la tête de course. C’est incontestablement un élément d’avenir. On avait déjà beaucoup remarqué sa prestation à Milan-San Remo. Cyril Gautier, 23 ans, 32ème, est lui aussi à créditer d’une bonne course. Mais pour tous ces coureurs nationaux, le chemin est encore long pour parvenir au niveau d’Hushovd. Les bases sont  bonnes puisque pendant huit ans, en France, sous la direction de Roger Legeay, Thor Hushovd les a apprises avant de les assimiler.

Jean-Paul 


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