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Sans Queue Ni Tête

Par Pretatourner

Alice Bergerac a un joli port de tête. Des traits distingués. Une culture vaste en histoire de l’art. Elle ne vit pas de sa culture des objets anciens. Elle a pourtant la profession la plus ancienne de la création. Elle se prostitue.

Alice dit ne pas avoir la force d’affronter le monde du travail. Elle rencontre Xavier, psychiatre, qui vient de rompre avec sa femme. Les consultations de Xavier le fragilisent. Finalement, n’est-ce pas lui qui est en attente, n’est-ce pas lui qui se cherche ?

Ces professionnels de l’Ecoute (psychiatres) ou du toucher (prostituée) auxquels on s’abandonne ne sont-ils pas eux-mêmes en quête de certitude, de réconfort, d’estime personnelle ? Ne sommes-nous pas « que des pauvres gens » comme le suggère Alice ?

Altruiste, Pierre vient trancher avec ces éternels et universels questionnements. Etre utile à l’autre, c’est paradoxalement se rendre inutile à l’autre, ou plutôt, refuser de le tenir dans une quelconque forme de dépendance, et lui donner les moyens de « s’en sortir » par lui-même.

Alice soutient notre regard. Dernier plan. Elle ne baisse plus le regard. Elle a relevé le défi. Elle relève la tête, grâce, précisément au refus de Pierre de la tenir en dépendance.

_A l’indépendance répond la dignité_



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