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All in the Family

Publié le 04 octobre 2010 par Joeybassett

All in the FamilyÀ la télévision, rien ne date d’hier, sauf les nouvelles du jour. Ainsi, ce n’est pas d’hier que des séries anglaises sont adaptées pour le public américain. Celle ci par exemple est la version U.S. de la sitcom Till Death Us Do Part qui était diffusée sur la BBC depuis 1965 et le producteur Norman Lear refera le coup l’année suivante en adaptant un autre succès britannique : Steptoe and Son qu’ils transformera (avec Bud Yorkin) en Sanford and Son. Il faut dire qu’ils ont toutes les raisons de se frotter les mains : l’import rapporte puisque la série va immédiatement occuper la première place des classements. Le générique ci-dessous y est peut-être aussi pour quelque chose car il annonce assurément un programme non conventionnel.


All in the Family
Le concept est également le même que celui de Sanford and Son : le moteur comique c’est la très forte personnalité du héros. Ses principes en béton armé, ses préjugés, sa grande gueule et sa langue qui n’a jamais vu sa poche font qu’à chaque fois qu’il ouvre la bouche, c’est comme un bulldozer qui manœuvre… D’ailleurs, pour l’image, ce héros se nomme Bunker (Archie de son prénom), un mot qui définit assez bien le personnage qui appartient effectivement à une autre génération, celle qui a du conquérir des bunkers en Normandie et à laquelle on a conseillé ensuite d’en construire ensuite sous sa maison.

All in the Family
La série va effectivement sortir des conventions du genre, surtout en abordant des sujets « politiques » à priori interdits de comédie. Il faut dire que l’époque elle-même n’est pas conventionnelle. La fin de la décennie précédente a été plutôt agitée sur le plan social, la guerre au Vietnam commence à tourner vinaigre et le Watergate n’est plus très loin qu’on sent déjà dans les discours du président Nixon. En un mot : les téléspectateurs américains sont fin prêts pour voir et entendre autre chose dans le poste. Les droits des minorités, la politique du président, le féminisme, la révolution sexuelle, le rêve américain… Archie Bunker va leur en parler à rebrousse-poil. Extrême, monolithique et assurément rétrograde, Bunker donne son avis sur tout, sans modération ni pincettes apparentes.Les téléspectateurs se sont donc rués sur cette véritable aubaine : la chance de rire enfin le soir des choses qui font grimacer dans la journée (il y a même un épisode qui parle du viol et la chaîne affichait parfois un carton d’avertissement avant la diffusion). Et puis il y a la forme : dans l’équipe d’écriture, il y a surtout des vétérans de la comédie qui se lâchent sans perdre pour autant leur latin : confrontant sans cesse Archie avec ses démons et Michael avec ses fantasmes ils se placent au-dessus du débat, en observateurs amusés mais non moins pertinents. Bien sûr, il y eut des grincements de dents et des polémiques, mais finalement les scripts renvoient souvent les deux camps dos à dos et les arguments des uns annulaient les accusations des autres.


Archie Bunker le Docker, c’est Carroll O’Connor qui avait surtout joué des seconds rôles pour la Télévision auparavant et qui explose dans cette série qui le mènera quatre fois sur la scène es Emmy Awards et une fois sur celle des Golden Globe (en plus d’une bonne dizaine de sélections). Jean Stapleton interprète son épouse et reçoit son du de récompenses et sélections. Pour lancer Archie il n’en faut pas beaucoup, mais le plus efficace est encore de mettre sous son toit un représentant de cette nouvelle génération qui voudrait tout changer et qui commence par lui voler sa fille Gloria (Sally Struthers, actuellement dans Gilmore Girls), c’est Michael le beau fils (Rob Reiner qui était déjà sur les plateaux de télévision vingt ans avant et qui poursuit une carrière de réalisateur). Dans les autres rôles récurrents on trouve Mike Evans qui créera plus tard la série Good Times, Jason Wingreen dont le curriculum va de The Untouchables à Matlock, Isabel Sanford qui brillera ensuite dans The Jeffersons, Allan Melvin qui a prété sa voix à plein de personnages de cartoon et Betty Garrett qui sera ensuite dans Laverne & Shirley.

All in the Family
Le succès fulgurant de ce programme et sa course en tête de l’audimat firent des vagues, c’est à dire des spin-off. Lorsque la série s’arrête en 1979, le public n’est pas repu. Carroll O’Connor non plus qui pique une grosse colère et dit tout le mal qu’il pense de la chaîne… Sur laquelle on le retrouve pourtant dés le mois de Septembre dans Archie Bunker’s Place, qui se passe surtout au troquet préféré du héros et qui tiendra encore quatre saisons. Avant ça, en 1972, l’un des personnages de la série originale : la cousine Maude se paye sa propre comédie, naturellement intitulée Maude et qui fera 6 saisons. En 1975, les voisins d’Archie lui emboîtent le pas, déménagent et vont aligner onze saisons. Ce n’est pas fini et cela prouve combien ce programme a profondément marqué l’histoire de la télévision. En 1982, c’est la fille Gloria qui tente une carrière solo, mais sa sitcom n’aura qu’une seule saison et enfin, en 1994, une nouvelle famille emménage dans la maison abandonnée depuis longtemps par Bunker et qui doit être hantée car 704 Hauser ne tiendra que cinq épisodes à l’antenne. Et quand on sait que Maude et The Jeffersons engendreront elles mêmes des spin off, on peut dire que All in the Family est la sitcom championne du ricochet.

Plus que culte, All in the Family est une référence incontournable qui continue d’apparaître en clin d’œil un peu partout et sert encore d’inspiration à de nombreux auteurs. Toutes les saisons ont été éditées en DVD par Sony Pictures.

J.B.

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