Dans le Gers, des Ť rencontres aéronautiques ť chaleureuses.
Le calendrier des manifestations aéronautiques de qualité s’est enrichi de Ťrencontres aéronautiquesť qui se déroulent chaque année ŕ Gimont, dans le Gers. La 6e édition, la premičre ŕ passer ŕ la vitesse supérieure, a confirmé qu’il convient de s’y intéresser, et cela pour des raisons sympathiques et originales.
A premičre vue, il s’agit véritablement d’un OVNI. Comment, en effet, expliquer qu’une manifestation désormais en bonne voie de devenir incontournable puisse naître, croître et embellir dans une ville de moins de 3.000 habitants, sans vocation aéronautique établie et dépourvue du plus modeste des aérodromes ? En soi, c’est une curiosité en męme temps qu’un cas d’école. En cherchant bien, avec l’aide bienveillante d’Alain Disy, directeur général des services de Gimont et délégué général des Rencontres, un fil conducteur apparaît, encore que ténu : Latécočre a implanté une petite usine ŕ Gimont il y a 7 ans. Et, par ailleurs, la ville, grosso modo ŕ mi-chemin entre Toulouse et Auch, se trouve sur l’itinéraire ŕ grand gabarit de l’Airbus A380.
La suite est une question de créativité, de volonté, de bonnes volontés. Le maire, Pierre Duffaut, par ailleurs président de la communauté de communes, Alain Disy, notre confrčre Gil Roy, Jean Ponsignon représentant d’Aéro-Club de France, quelques autres, avec des dizaines de bénévoles, ont monté un programme trčs diversifié : nuit du film aéronautique, vols en montgolfičres et hélicoptčres, initiation au parachutisme et, plus étonnant, meeting aérien. Aprčs tout, c’est possible sans piste ! Les auteurs sont venus nombreux, livres et BD, ainsi que l’excellent bouquiniste Aéro-Pages et des peintres de l’Air. L’armée de l’Air aussi, avec un Mirage 2000, un Jaguar, un simulateur, etc. tandis que le CNES a apporté une touche spatiale bienvenue. Et il y avait du monde, beaucoup de monde.
Apparaît ainsi l’amorce d’une réflexion quasi philosophique : l’aviation continue de faire vibrer les Français mais il est nécessaire de le leur rappeler. En ces temps d’industrie mondialisée, faite de géants souvent apatrides et dirigés par des financiers peu enclins ŕ la poésie, le souffle des hélices ne demande qu’ŕ reprendre du service. Cela ŕ condition de le vouloir trčs fort, oů que ce soit, y compris dans un département rural, en Gascogne, au cœur d’une trčs petite ville.
Il faudra en reparler, expliquer, analyser. Faisons preuve d’audace et disons-le clairement : les rencontres de Gimont s’inscrivent (mais sans le savoir) dans la męme mouvance, par exemple, que l’exposition d’avions organisée il y a 2 ans sur les Champs-Elysées. La foule des visiteurs avait surpris tout monde, montrant que les traditions ne se perdent pas, qu’elles sont tout au plus enfouies dans l’inconscient collectif et prętes ŕ se réveiller dčs que l’occasion leur en est donnée.
Sans doute les Gimontois n’en demandent-ils pas tant : ils cherchent tout au plus ŕ organiser une manifestation sympathique. Les belles rencontres que nous avons faites dans les halls et tout au long de la rue Nationale montrent qu’il faudra persévérer . Reste ŕ parfaire la formule, ŕ trouver quelques soutiens et obtenir un peu plus de moyens, mais cela en préservant jalousement la simplicité, la décontraction, la chaleur de ce trčs bel OVNI.
Pierre Sparaco - AeroMorning