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L'or des incas

Publié le 04 octobre 2010 par Egea

Je suis allé ce week-end visiter l'exposition "l'or des incas" à la Pinacothèque.

L'or des incas

Ce fut une heureuse expérience, qui suscite quelques commentaires

1/ Tout d'abord, j'avoue avoir été fort surpris de la richesse artistique de l'ensemble : autant l'œil est fort habitué à l'art européen, autant il a été un peu introduit à l'art asiatique (qu'on me pardonne ces singuliers), autant je n'avais pas fréquenté cet art sud-américain. Mes réflexions sont donc fort anodines....

2/ Les archéologues distinguent les civilisations qui se sont succédées sur ce rebord andin, entre Pérou et Pacifique, par le terme de "horizon" : cette trouvaille déplaçant un terme "géographique" pour désigner à la fois une période "torique" et une unité "culturelle" ne peut que réjouir le géopolitologue.

3/ Parler de culture, c'est s'apercevoir que les seules "représentations" que j'avais de cette art pré hispanique vient de Tintin : aussi bien le Temple du soleil (les masques d'or, les coiffures à plumes colorées et la momie inca) que L'oreille cassée. La BD comme initiation culturelle....

L'or des incas

4/ L'or, tout est là. On apprend dans cette exposition que l'or est "la sueur du soleil". Il n'a aucune fonction marchande, mais une pure fonction religieuse. Imaginez le "choc de civilisation" que constitue l'irruption des guerriers espagnols. La rupture est d'abord celle de la signification des choses....

5/ Une civilisation inca qui tombe très vite.. L'expo passe rapidement sur le sujet, mais notons que les Incas pratiquaient les sacrifices humains, des guerres rituelles, et étaient en train de s'entretuer lorsque les Espagnols survinrent. Cela ne signifie pas que les Espagnols sont de purs anges, mais cela relativise l'innocence originelle, qui paraît une sorte de reconstruction rousseauiste....

6/ Enfin, cette Amérique revêt deux dimensions : la première est celle de l'El Dorado, à la profonde résonance géopolitique ; la seconde est celle de l'extrême occident, conséquence de la première, car postérieure à l'irruption hispanique.

Un seul petit regret : que l'exposition se soit limitée à la seule dimension culturelle, ethnographique, sans voquer les dimensions historiques (une seule carte vient expliquer la zone aux deux tiers de la visite... pourquoi les conservateurs de musée oublient-ils si souvent de mettre des cartes, dites?)

Sur le sujet, le hors série du Figaro est parfait : de l'art, mais aussi des considérations touristiques, historiques, etc... un utile complément.

O. Kempf


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