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chic on passe à la télé

Publié le 04 octobre 2010 par Pjjp44
La télé chinoise aux ordres n'est sans doutes pas un exemple de démocratie (ah parce que la télé française elle est pas aux ordres? -voix off) mais quand elle parle de "chez nous autres", on peut bien sur s'en amuser mais....il y a ptêt  aussi quelques vérités qui dérangent, non?
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".../...Le scandale social. Celui où les français comprennent que dans la France-Fric, l'argent ne crée pas seulement des inégalités croissantes: il crée bel et bien des privilèges, c'est à dire, stricto sensu, des lois qui ne sont pas les mêmes pour tous. Des exemples, en dehors du traitement de faveur réservé à la famille Bettencourt?  Dans les successions Wildenstein ou César, c'est à dire des fortunes considérables, on peut composer avec la loi et obtenir une transaction. Ne cherchez pas: c'est l'inévitable Eric Woerth qui est derrière. Traduction: si vous devez 1000 euros au fisc, celui-ci se montrera intraitable et ne vous fera pas cadeau d'un centime. Mais si vous lui devez plusieurs dizaines de millions, une transaction bien menée, des relations bien placées et de menus cadeaux à la trésorerie du parti majoritaire peuvent vous valoir une remise de 27 millions. La France-Fric tourne au fric-frac.Alors, écoutez-bien ceci. Nos ancêtres, il y a un peu plus de deux siècles, ont fait la révolution de 1789 pour être égaux devant la loi, et notamment devant la fiscalité. C'était toujours cela de pris. Ils n'avaient pas la naïveté d'imaginer qu'ils allaient devenir égaux devant l'argent. Autrement dit, ils acceptaient d'entrer dans une société de classes, mais ils ne voulaient pas d'une société d'ordres. Dans une société de classes, les hommes sont inégaux devant l'argent, mais en principe égaux devant la loi. Dans une société d'ordres (clergé, noblesse, tiers-état), les hommes ne sont égaux ni devant l'argent ni devant la loi. Si comme on l'a vu plus haut l'inégalité devant l'argent engendre des inégalités devant la loi, c'est que l'on est revenu à une société d'ordres. Autrement dit, que la Révolution est à refaire. C'est Jean-François Copé qui a vendu la mèche. il a déclaré récemment (juin 2010): "Il règne actuellement une ambiance malsaine de nuit du 4-août." Le 4 août 1789, rappelons-le, c'est cette nuit fameuse où, pour sauver les meubles, l'Assemblée tout entière décida, sur proposition d'un privilégié, la suppression des privilèges. On peut être très intelligent et très gaffeur, "Malsaine", vraiment.M. Copé, cette volonté des français de supprimer les nouveaux privilèges? Ces privilèges sont revenus comme des métastases d'Ancien Régime dans le corps social! Cher M. Copé, ce qui règne effectivement en France, c'est une ambiance malsaine de restauration de l4ancien Régime, dont la cérémonie du Fouquet's est devenue rétrospectivement le symbole éclatant. On se réunit au soir de la victoire de Nicolas Sarkozy entre privilégiés de la fortune. Le suffrage universel, on l'a bien eu!Autre aveu qui n'est pas mal non plus, celui d'Alain Duhamel ("le Point", 1er juillet 2010). en écho au long gémissement qui depuis des années monte de la classe dominante, de la France qui dîne en ville, de la France qui joue en Bourse, de celle qui s'engraisse tandis que la crise a mis les français au carême, ce constat désolé: Les français n'aiment pas l'argent! Il n'y a pourtant rien de plus aimable que l'argent: quelle ingratitude! Rien non plus de plus moderne: quel archaïsme! Rien enfin de plus désirable: quel illogisme! Si encore les pauvres étaient de vrais pauvres, j'entends des pauvres qui sachent rester à leur place! Mais non, nous avons en France des pauvres qui veulent prendre l'argent des riches. Rien de tel, évidemment, dans les pays anglo-saxons, où l'on aime l'argent, où l'on vénère les riches et où les pauvres sont habitués à la boucler.Alain Duhamel s'interroge sur pareille anomalie française. Et il trouve! Avec leur vieux fond catholique anti-Mammon, mâtiné de l'esprit révolutionnaire de 1789, ils veulent l'égalité! vous avez bien lu: l'é-ga-li-té! Non contents de l'avoir inscrite dans leur devise, sur le fronton de leurs édifices publics (Dieu merci, cela se fait de moins en moins), , ne voilà-t-il pas qu'ils voudraient le mettre en pratique? On n'est pas plus ringard. Si au lieu de "liberté, égalité, fraternité" , on mettait par exemple "responsabilité, équité, sociabilité" cela vous aurait une autre gueule. Quelque chose, oui, de moderne, d'anglo-saxon même, qui ne déplairait pas à Jean-François, Alain et les autres. Parler anglais, penser anglais, pour débarbouiller l'esprit. Vivre en anglais. La belle ,France en perspective! Le premier cercle de M. Woerth rejoignant le cercle de la Raison d'Alain Minc, quelles belles épousailles!.../...../...J'en vois qui hochent la tête. Tout cela est bel et bon, mais votre discours n'est que de l'eau apportée au moulin du populisme! Je réponds catégoriquement non. Quand la chasse à la fraude des pauvres ( à la Sécu, aux allocs, aux congés maladie) est réputée relever d'une saine gestion, tandis que celle des riches doit être passée sous silence par crainte de la montée du "populisme" il y a quelque chose qui passe mal. S'il existe en effet une menace populiste, c'est dans le camp de Sarkozy qu'il faut aller la chercher. La reprise, en prévision de la prochaine présidentielle, de la vieille chansonnette sécuritaire ("et maintenant de celle du danger terroriste" -n.d.c.) n'a pas seulement pour but de reconquérir le terrain perdu sur le Front national. Elle vise à invalider la gauche.../..(c'est où la gauche? n.d.c.)
.../...Les français effarés ("pas tant que ça" n.d.c.)  découvrent pêle-mêle qu'à partir d'un certain chiffre les affaires, la politique, la justice sont une seule et même chose; que sous des costumes différents, banquiers, ministres juges, hauts fonctionnaires, (députés, sénateurs etc n.d.c.) constituent un seul et même milieu, et que ce milieu fonctionne selon les mêmes règles que le Milieu tout court; omerta, échange de services ( par exemple les emplois fictifs de la ville de Paris? n.d.c.), permutation des rôles.../...Tout le monde connait tout le monde et ment à qui mieux mieux pour donner le change.../...
.../...Voilà exactement la situation actuelle. La fracture sociale est telle entre les élites et le reste de la population que le lien politique qui les unit normalement dans une démocratie s'en trouve menacé. ../...
-extraits d'un article de Jacques Julliard dans le Nouvel Observateur n°2391-(du 2 au 8 septembre 2010-)
"Si la puissance de la morale n'est pas, pour ainsi dire, le pouvoir constituant d'une république, la république n'existe pas."Madame de Staël

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