Comme j’ai mis le doigt dans les « Black Sitcom », je continue et en plus d’ajouter un titre au genre, j’en profite pour répondre à une question essentielle : Ted Lange a t’il un avenir autre part que derrière le bar du Love Boat et peut-il nous faire oublier un instant les secousses de shaker d’Isaac Washington ?
Cette sitcom est une création de Chris Bearde et Allan Blye, deux spécialistes de la comédie à sketches, associés au scénariste Dan T. Bradley. C’est l’histoire toute simple d’un jeune célibataire bien dans ses baskets que sa maman voudrait voir en mocassins de jeune marié. Mais ce que nous promet le générique ci-dessous, c’est du familial pur jus :
Les histoires alternent entre Mama et son fils Clifton. Un coup c’est lui qui est le moteur de l’histoire, à la faveur d’un nouveau flirt ou d’une nouvelle lubie, un coup c’est elle qui chamboule toute la famille avec un de ses coups de gueule. Et au milieu, il y a Junior (Lange) dont on attend les interventions hystériques. Vu comme ça, forcément, ça ne pisse pas loin, et d’ailleurs ça n’ira pas plus loin qu’une saison et demi. Je ne veux pas dire que ce n’est pas drôle, mais je ne peux décemment pas dire qu’on se tient les côtes. Ça tire sur le black, mais les gags sonnent creux ou paraissent déjà vus. Rien de tel qu’un extrait pour vous expliquer, et surtout vous montrer que Bartender Isaac Washington, en plus de savoir bouger les bras, gigote pas mal des hanches et des épaules :
Donc on fait quoi ? On disserte sur la mise en scène ou bien on passe direct au générique ?… Je vois… Alors la Mama du titre c’est Theresa Merritt, une ancienne chanteuse qui a connu le succès sur les scènes de Broadway. Et le fils rigolo et cool c’est Clifton Davis qui sera plus tard un des héros de la série Amen. Ted Lange n’a pas encore son costard de barman transatlantique et il débute bien sa carrière d’acteur avec ce rôle récurrent qui est le plus drôle du lot et qui lui en vaudra un autre juste après (dans Mr. T and Tina en 1976). Suivent Teddy Wilson, Lisle Wilson, Lynne Moody (de Hill Street Blues et E/R), Jester Hairston (qu’on retrouve aussi dans Amen), DeForest Covan (The White Shadow), Ray Vitte, Helen Martin (qui sera ensuite dans 227) et Gordon Jump (de WKRP in Cincinnati).
On ne peut pas dire que ça a marché. Les audiences furent correctes, mais bien insuffisantes pour maintenir un programme qui ne faisait qu’occuper le terrain en attendant que quelque chose de plus percutant vienne le remplacer sur son « créneau démographique ». Quinze ans plus tard, Ted Lange tourna le pilote d’une série qui aurait repris ce concept, mais la tentative n’alla pas plus loin. That’s my Mama jouit toujours d’une bonne réputation, mais surtout parce que ses interprètes ont ensuite tourné dans d’autres séries et parce que Ted Lange en fait assez pour que ça pèse quelque chose au final. Les trente-neuf épisodes ont été édités en DVD par Sony Pictures Home Entertainment.
J.B.
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