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Un morceau d'Inde à Kensington, London...

Publié le 06 octobre 2010 par Philippejandrok

c85018ed96e113ce61d4e09df57e4a77.jpgAvant hier soir, nous nous sommes rendus dans un charmant restaurant Indien accolé à notre hôtel situé sur Gloucester Road, à l’extérieur, les grandes baies vitrées et les drapeaux impressionnants donnaient à la façade un avant gout de luxe, les pierres blanches, les escaliers, les colonnes, le porche, les drapeaux aux lettres cerclées d’or, et une séduisante carte donnant l’idée de plats appétissants, très bien faite, tout était là pour nous séduire. Les propriétaires avait pris un soin impeccable du détail qui nous a donné envie de découvrir ce restaurant exotique. Très bien accueilli, un serveur nous plaça autour d’une grande table, nappe blanche, couverts en inox lourds et brillants, verre à pied, serviette en tissu impeccable, que demander de plus nous étions conquis, pourtant, dès que nous fûmes assis, nous remarquâmes que l’intérieur du restaurant n’était pas aussi reluisant que l’extérieur et pour cause, nous avions été séduits par une illusion subtile et rondement menée.

Le personnel était néanmoins très aimable et toujours disposé à nous être utile, le serveur qui nous accueilli nous apporta les cartes et je lui demandais d’emblée :

-  

Pardonnez-moi, mais je suis allergique au lactose, avez-vous des plats sans lait ?

-  

Heum ! c’est difficile,

me répondit-il, nous utilisons souvent la crème pour adoucir la sauce.

-  

Ah ! et bien voici ma seconde question, avez-vous des plats qui ne seraient pas trop épicés, car nous avons du mal à les supporter

. Nous étions bien entendu disposés à quitter le restaurant si celui-ci ne servait pas de plats plus adaptés à nos goûts, mais il nous rassura immédiatement :

-   Oui, bien sûr, nous avons, celui-ci et puis celui-là…

-   Très bien c’est ce que nous allons prendre.

-   Merci.

En attendant, nous avions la possibilité de voir des extraits de films Bollywodiens sur deux écrans en vis à vis. Une bande bleue coupait l’horizontale de l’écran LCD dans le premier tiers sur tout le film, j’avais rencontré le même type de problème après avoir acheté un DVD chez un Indien, dans la rue Maire Kuss, à Strasbourg, en croyant, comme beaucoup avoir acheté un original souvent, on croit faire de bonnes affaires alors qu’en réalité, c’est le vendeur qui la fait, on se fait avoir une fois et puis on apprend la leçon. Une fois bien installé, je me hasardais à y regarder de plus près, hormis la façade impeccable, de nombreux détails intérieurs montrait des finitions bâclées, des cloisons bon marchées, un décors qui ne faisait pas honneur à la façade plutôt engageante.

Finalement après une vingtaines de minutes, on nous servi les plats, j’avais commandé du riz et des légumes et de la viande pour les filles, tout semblait très appétissant, et lorsque nous commençâmes à nous servir et à goûter, affamés par une longue journée de voyage et de déambulation dans les rue de Londres, car le métro londonien était en grève, nous restâmes figés comme des statues de marbre durant une seconde, les plats étaient particulièrement épicés ce qui les rendaient pour notre goût, parfaitement immangeables, j’étais vraiment désolé pour ma petite famille, et j’appelais le garçon :

-  

S’il vous plait, je vous ai spécifiquement demandé, pas épicé, et c’est malheureusement immangeable.

-  

Mais j’ai spécialement demandé au cuisinier de ne pas épicer, voulez-vous que je vous apporte de la confiture de mangue pour adoucir le goût.

À cet instant j’ai cru qu’il se fichait de moi, mais pas du tout, il m’apporta effectivement la confiture que je passais à la petite.

-  

Pourquoi pas, mais cela ne changera rien à l’affaire. Bon essaye.

-  

Oui ça passe,

me dit-elle, mais le goût piquant est encore derrière.

-  

Alors ne mange pas, ce n’est pas important, tu ne vas pas te rendre malade pour un plat.

Vous imaginez bien que même avec cette confiture, les plats restaient insupportablement embrasés sur notre palais, il ne manquait plus qu’une flamme pour que nous devenions de véritables dragons, je pense même qu’un extincteur n’aurait pas suffit pour apaiser la sensation de brûlure que nous éprouvions. Bien évidemment, nous abrégeâmes notre repas, déçus par le service et par le cuisinier qui ne savaient pas cuisiner, car un cuisto qui se contente de rendre piquant sa nourriture pour en masquer le goût n’est qu’un âne qui n’a rien compris à la richesse des gouts et des saveurs des aliments et des épices. Les épices sont là pour accompagner la saveur pas pour dissimuler la richesse d’un légume, d’une viande ou d’un poisson.

Le serveur fit mine d’être désolé, allais-je le croire sincère, non, je ne crois pas, je crois même qu’il n’en avait pas grand-chose à faire, il avait des clients qui avaient commandé et qui allaient payer, c’était toujours ça de gagner pour lui, sauf, que pour nous, c’était un adieu ferme et définitif à Light of India, fine indian cuisine, situé à Gloucester Road dans le beau quartier de Kensington. Bon, pour ceux qui apprécient les plats pimentés, ce restaurant fera parfaitement l’affaire.

Ce n’est pas la première fois que je constate que les Indiens ont cette tendance, comme les Egyptiens et les chinois, à dire oui à tout et à n’en faire qu’à leur tête, c’était effectivement le cas ce soir là et j’avais le sentiment que le serveur qui nous avait accueilli avec tant de sympathie c’était bien foutu de notre gueule. Après nous avoir débarrassé, un autre serveur plus âgé, vint me trouver avec la note et me glissa à l’oreille :

-  

Pour le pourboire on fait comment ?

-  

Comment ça pour le pourboire ?

Lui répondis-je étonné, il avait encore le culot de réclamer un pourboire alors que nous en avions pour 45 livres sterling, que nous n’avions rien mangé à part du riz blanc, cela faisait cher le bol, et que son garçon n’avait absolument rien entendu et n’avait pas d’avantage tenu compte de nos désirs, rendant par la même ma famille malade, alors oui, il était gonflé l’animal de réclamer encore de l’argent pour ses bons et loyaux services, la crapule !

-    

-  

Oui, vous payez tout de suite le pourboire et on rajoute la note sur le montant de la chambre ?

-  

Oui absolument, je vous règle le pourboire ici, inutile de le rajouter sur la liste.

-  

Thank you Sir.

 

Tu parles, je vais t’en coller un bon pourboire, et je lui laissais un euro symbolique en lieu et place d’un bon coup de pied au cul qu’il aurait bien mérité, lui et son staff, quand à la pièce, il ne lui restait plus qu’à la changer au bureau de change dix mètres plus bas, enfin, un sou, reste une sou…

Je crois à présent que les colonies ont tellement souffert de cette épouvantable colonisation, qu’elles prennent à présent leur revanche et sous un air sympathique et accueillant, les ressortissants de ces pays ont bel et bien décidé de demander réparation à leur manière. Qu’importe la qualité du produit, ce qui compte est bien de vendre.

J’avais déjà éprouvé cette sensation précédemment au cours de mes voyages, mais enfin c’est de bonne guerre, mais si nous ne sommes pas tous des esclavagistes nous venons, enfin, pas tous de ces cultures de l’esclavage et nous payons la dette de nos pairs en nous faisant avoir à notre tour, je juste retour de bâton.

Demain, nous serons à Tokyo, quelle journée…

Nous vivons une époque formidable….


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