Magazine Humeur

L’électricité encore plus chère ou l’art de plumer davantage les con…sommateurs !

Publié le 08 octobre 2010 par Kamizole

facture-edf-voltalis.1286482538.jpg

Ça vient de tomber… ce n’est sans doute pas un œuf frais pondu du jour (5 octobre 2010) mais c’est encore tout à fait comestible et mémé Kamizole qui a les crocs et la dent toujours aussi dure ne pouvait résister à l’idée d’explorer ce titre aperçu hier sur la newsletter de 20 minutes : Deux députés proposent d’augmenter une taxe sur l’électricité. Tenez vous bien, l’objectif serait «d’éviter une bulle spéculative autour des énergies renouvelables»…

  • Nos deux gugusses – que je me fais grand plaisir de nommer : Michel Diefenbacher (UMP) et Jean Launay (PS) - proposent d’augmenter de plus de 40 % la «contribution au service public de l’électricité (CSPE)» selon un projet de rapport que s’est procuré l’AFP.
  • Je ne sais si vous avez de la mémoire mais j’en ai à revendre… enfin, façon de parler car ce n’est sûrement pas à 63 balais que l’on va reformater le disque dur de mémé Kamizole : depuis 20 ans, à quelques exceptions près, je n’ai d’activités que bénévoles et préfère les actes purement gratuits. Toujours est-il que le nom de Jean Launay me disait quelque chose (pas en bien !) et je l’ai retrouvé en quelques clics dans mes dossiers : c’est celui-là même qui acceptait tel quel le budget de l’Elysée quand René Dosière allait y chercher la petite bête… Cela vous situe bien le personnage !

    Cette taxe, qui est payée par les consommateurs clients d’EDF (je ne saurais dire si les autres fournisseurs d’électricité la font payer à leurs clients) est destinée à financer le rachat par EDF – à un prix nettement supérieur à celui du marché pour encourager le développement des énergies renouvelables – de l’électricité d’origine renouvelable : éolien, solaire, biomasse, etc. Le surcoût de ces tarifs supérieurs consentis par EDF aurait généré un déficit cumulé de 2,74 milliards d’euros dans les comptes d’EDF dans la mesure où la taxe n’aurait pas été revalorisée depuis 2004.

    Je suis peut-être la dernière des connes mais je ne vois pas pourquoi ce serait à nous de faire les frais des cadeaux consentis par EDF à des producteurs qui dans leur plus grande majorité sont loin d’être de simples particuliers mais la plupart du temps des multinationales qui investissent massivement dans les énergies renouvelables. Il suffit de voir les véritables «champs d’éoliennes» qui de surcroît défigurent le paysage et dont de surcroît nous apprenions qu’elles peuvent exploser, avec tous les dangers pour les riverains même éloignés si elles sont à l’origine de feux de forêts.

    Autrement dit, comme à chaque fois nous sommes victimes d’opérations purement spéculatives des «par ici l’oseille» et autres «gloutocrates» qui nous font les poches plus vite que leur ombre… Le fameux «compteur électrique intelligent» que Bruxelles et EDF prétendent nous imposer n’échappe pas à la règle. Vous y ajoutez la pléthore de «diagnostics» divers dans l’immobilier qui n’enrichissent que les organismes de contrôle mais assomment financièrement aussi bien les propriétaires occupants que les vendeurs qui les répercutent forcément sur le prix de vente.

  • Etc. Etc. Nous ne sommes plus des «usagers» de services - de moins en moins publics - mais des clients… surtout des co…chons de payants.
  • Sans parler de l’inepte «taxe carbone» ! Dont Ségolène Royal avait tout à fait raison d’affirmer qu’elle était «écologiquement inefficace mais socialement injuste». Au grand dam de Cécile Duflot (Verts) qui sur la taxe carbone s’en prenait à la “démagogue” Royal (Le Monde du 29 août 2009) et Aurélie Filipetti (PS venue des Verts) y a vu un casus belli. On nous crachait pratiquement à la figure quand nous osions dire que cette mesure n’avait d’autre objectif – évidemment inavoué – que de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat, consciencieusement et méticuleusement vidées par Nicolas Sarkozy pour enrichir ses amis du COUAC/40.

    Ainsi le ton parfaitement méprisant de Cédric Mathiot – il mérite lui aussi d’être nommé et je ne perdrais jamais une occasion de l’épingler ! – dans Libération (1er avril 2010… franchement, son “poisson” il fouette furieusement les arguments frelatés !) - Taxe carbone : le Royal circus continue le sous-titre donne le ton : «DESINTOX La présidente de région Poitou-Charente affirme que la taxe carbone visait à renflouer les caisses de l’Etat sur le dos des ménages. Faux». Il est peut-être journaliste mais ses arguments ne valent pas tripette. Il s’est fait totalement enfumer par les délires conjoints des UM/Posteurs et des Verts.

    Pour la «désintox», je ne saurais dire quelle est la substance mais il aurait très certainement besoin de consulter à Marmottan. Le bon docteur Olivenstein a “passé le coin de la rue” – selon la très belle formule argotique pour mourir – mais à ma connaissance l’hôpital continue de recevoir des toxicos. Je vous laisse juge :

    «Problème : si la taxe carbone aurait bien rapporté de l’argent au Budget via les sommes acquittées par les entreprises (en compensation de la suppression de la taxe professionnelle), elle ne visait nullement à remplir les caisses de l’Etat avec l’argent des ménages. Certes la taxe prévoyait de renchérir le coût du gaz, fioul, charbon ou des carburants (ce qui, en moyenne, devait occasionner un surcoût annuel de quelque 80 euros par ménage). Mais il était aussi prévu que soit donnée aux ménages une somme forfaitaire, afin de ne pas les pénaliser. La loi prévoyait que soient versés en compensation 46 euros par adulte, une somme portée à 61 euros pour les habitants de zones non intégrées à un périmètre de transport urbain. A quoi s’ajoutaient 10 euros par personne à charge».

    J’ai décidé de l’habiller de pied en cap et je peux vous assurer qu’il ne risque pas de prendre froid cet hiver, quand bien même fût-il aussi rigoureux que l’an passé

    :)
    J’espère qu’il ne viendra pas pleurnicher comme certains parce que la mémé Kamizole les critique durement. Ce n’est pas – en soi – parce qu’il critique Ségolène Royal… Je ne suis nullement “ségolâtre”. Je ne prends pas ce qu’elle dit pour parole d’Evangile. Il y a trop longtemps que je pense par moi-même et soumets tout au crible de la critique.

    Je ne peux faire miennes des idées que je ne partage pas et quand j’écris, ici ou ailleurs, je n’exprime que mon intime conviction. Ce serait quand même trop fort que, dans un blog, qui est personnel par essence, je me mette à faire du psittacisme ! Il se trouve simplement que sur ces questions comme beaucoup d’autres je suis en phase avec ce qu’exprime Ségolène RoyaL Je ne vais quand pas me priver de le dire, et démontrer pourquoi parce qu’il ne suffit pas d’affirmer, encore faut-il développer des arguments qui tiennent la route.

    Or donc, Cédric Mathiot tire argument de la réaction – violente – de l’ADEM (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) contre les affirmations de Ségolène Royal. Jugez du peu : qui se dit «consterné» par l’argumentaire déployé par Royal, «parfaitement démagogique et populiste». Mais très efficace se croit-il obligé d’ajouter. Ah ! ces accusations de démagogie et populisme qui nous tombent si dru sur le coin de la gueule dès que nous ne pensons pas comme les UM/Posteurs et tous les crânes d’œuf bien formatés pensée ultralibérale. Le peuple a forcément tort. C’est bien connu. Il faut le «pédagogiser» : nous sommes d’éternels enfants ne comprenant rien à rien.

    Il restera à savoir d’où parle l’ADEME… D’Angers où cet Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) a son siège social. J’avais bien ma petite idée sur “l’indépendance” de cet organisme par rapport à l’Etat mais j’ai quand même vérifié sur Wikipedia. Bingo ! Il est tout simplement placé sous la tutelle – c’est moi qui souligne - des ministres chargés de la recherche, de l’écologie et de l’énergie. Autrement dit, Borloo et Chantal Jouanno, laquelle l’a présidé du 6 février 2008 au 21 janvier 2009… rien n’est dit à ce sujet mais je suppose que le président est nommé par décret en Conseil des ministres. Par quel miracle voudriez-vous qu’il parle autrement que par la «voix de son maître» ?

    Enfin, Cédric Mathiot rend compte d’un débat sur le sujet entre Daniel Cohn-Bendit et Ségolène Royal sur France 2, animé par Arlette Chabot. Petite touche d’humour dont Ségolène ne manque pas. Daniel Cohn-Bendit cherchant à la convaincre… Mathiot va plus loin : «le leader d’Europe-Ecologie tente de reprendre son exercice de pédagogie» - gloups ! c’est vraiment un truc qui ne passe pas, je ne m’y ferai jamais et pourtant, ça fait un sacré paquet d’années qu’on nous ressort ce fameux «déficit de pédagogie» à chaque fois que nous refusons l’huile de ricin que l’on dit bonne pour nous !

  • Or donc, écrit-il : «Cette fois, Royal choisit de discréditer – je souligne encore – son interlocuteur par une blague : «Mais c’est une usine à gaz… carbonique»
    :)
    j’aimerais bien être l’auteur de la vanne (qui fait mouche d’après Mathiot) car c’est effectivement une usine à gaz.
  • Pour le journaliste, le leader d’Europe Ecologie a forcément raison. Il l’écrit d’ailleurs sans ambages : «Sur France 2, Daniel Cohn-Bendit a eu le plus grand mal à essayer de rétablir la vérité». Vous avez bien lu : LA VERITE ! Ségolène Royal a forcément tort. «Chacun sa vérité» (Pirandello) ne l’effleure pas une seconde. Ne pas penser comme l’exige la doxa officielle nous rend quasi hérétiques. A quand les bûchers ?

    La péroraison est à l’avenant. Parfaitement méprisante : «Bilan : il est probable qu’une majorité de téléspectateurs a dû éteindre son poste persuadée que la défunte taxe carbone visait à renflouer les caisses de l’Etat sur le dos des ménages. C’est la grande réussite de Ségolène Royal de l’avoir fait croire. C’est faux»…

    Ben oui, c’est faux, Duchnock ! A ceci près qu’il se fourre digito in oculo et cherche à convaincre qu’il est dans le vrai. Ce n’est pas du journalisme, ça ! Mais du bourrage de mou. Maintenant, fini de rigoler en me payant sa tête, je vais développer des arguments solides et notamment étayés par deux articles économiques.

  • Premier lézard : pourquoi faire payer une taxe si c’est – prétendument – pour la rembourser ?
  • C’est ubuesque ou kafkaïen, au choix. On pourrait aussi convoquer Feydeau, Alphonse Allais et pourquoi pas Marcel Aymé. Ressusciter les fonctionnaires à manches de lustrine et visière sur le front. A une époque où selon Sarkozy & consorts il faudrait toujours diminuer le nombre de fonctionnaires, il semble plus que ridicule de les affecter à des tâches aussi inutiles que prendre de l’argent pour le rendre ensuite !

  • Second lézard : l’inégalité de traitement entre particuliers et entreprises
  • Dans les faits l’Etat prenait proportionnellement beaucoup plus aux particuliers qu’elle ne leur remboursait et les plus avantagés n’étaient autres que les industriels qui eussent dû recevoir beaucoup plus qu’ils ne versaient, sans oublier les industries les plus polluantes qui en étaient totalement exonérées… Drôle de conception de l’écologie ! C’est d’ailleurs pour cette raison - contraire au principe d’égalité devant les charges publiques - que le Conseil constitutionnel a retoqué la loi.

    Enfin, pour moucher totalement Cédric Mathiot, j’avais enregistré deux articles d’E24 (excellent supplément écono-mique de 20 minutes) qu’il pourrait lire avec le plus grand profit.

  • Le premier est de Thibaut Vadjoux Taxe carbone: “il faudra compenser les pertes de recettes” (25 mars 2010) dont le sous-titre résume bien le propos qui ruine totalement l’argumentaire de Cédric Mathiot : «Avec le report de la taxe carbone, se sont envolés quelque millions d’euros du budget de l’Etat»
  • Le reste de l’article est à l’avenant. Je vous laisse juge : «La taxe carbone aurait dû rapporter 750 millions d’euros à l’Etat en 2010 (une fois réalisé le remboursement forfaitaire aux ménages). Mais son report sine die pose le problème de recettes manquantes qui ont été votées au budget (…) Dans une interview au journal Les Echos, Gilles Carrez, rapporteur UMP de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, estime jeudi qu’il faudra compenser cette perte de recettes et cela devra se faire dans le cadre de la fiscalité des entreprises (…) Précisément, le gouvernement escomptait 1,5 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2010 si la taxe avait été mise en oeuvre le 1er janvier 2010 et non le 1er juillet 2010. Mais ce sera bien 750 millions d’euros qui vont manquer au Trésor public».

    Le second, d’Elsa Meyer, date du 19 avril 2010 et traite du report sine die de l’éco-taxe poids, autre mesure phare du Grenelle de l’Environnement dont j’ai toujours pensé que c’était une belle connerie, attrape-”bobo” pour les écolos qui s’y sont faits piéger comme des mouches sur le papier collant de mon enfance pendant les vacances en Sologne. Elle visait à inciter les transporteurs routiers à privilégier d’autres modes de transports que la route, comme le ferroutage ou la navigation fluviale, plus respectueux de l’environnement.

    Le ministère explique ce report par des “contraintes techniques” : «Le contrôle de l’application de la taxe pose de gros problèmes techniques. Nous voulons vraiment prendre le temps de bien faire»… Mon cul ! Ce n’est pas un hasard si cette décision intervient après la déculottée des élections régionales… Nicolas Sarkozy ne veut pas se fâcher avec un électorat qui lui est traditionnellement acquis. Objectif : 2012. Point barre.

    In fine, Elsa Meyer faisait remarquer que «cette décision n’est pas sans conséquence pour le budget de l’Etat (…) Avec le report sine die de la taxe carbone, les comptes publics ont déjà perdu une recette supplémentaire de 2 milliards d’euros pour cette année. La suspension de l’éco-taxe poids lourds va créer un vide de 1,2 milliard d’euros environ».

    No comment. CQFD. Voilà de quoi river le clou à ceux qui osent prétendre contre la réalité que la taxe carbone serait totalement neutre pour le budget de l’Etat… J’t’en fiche ! Arrêtez de nous prendre pour de parfaits cons, SVP. Ce n’est pas un hasard si 70 % des Français étaient hostiles à la taxe carbone. La même proportion que ceux qui s’opposent aujourd’hui à la réforme des retraites. Sans doute les mêmes. Nullement dupes.

  • Il n’empêche : bien que socialiste, je pense avoir la fibre écolo particulièrement développée et cela ne date pas d’aujourd’hui. J’ai eu la chance d’avoir un père qui était un ardent défenseur de la nature, de l’environ-nement et du patrimoine – sans oublier le bien vivre et la bonne bouffe sans produits chimiques, etc. - écolo bien avant la lettre.
  • Quand je vois les écolos qui ne savent que s’attaquer à notre porte-monnaie par des taxes en pagaille – Ah ! ça pour ça, ils ne lésinent nullement avec nos sous… aussi gloutocrates que ceux d’en face ! – et aussi dénué de la fibre sociale, du sens de la simple justice sociale, sans souci pour le sort des petites gens qui n’en peuvent mais d’être toujours mis à contribution, ça me troue littéralement le cul et je ne peux pas me reconnaître dans cette prétendue écologie politique.

    Je préfère nettement que mes revendications les plus essentielles – aussi bien en matière de justice sociale que d’écologie - soient portées par Ségolène Royal qui fait depuis longtemps preuve de l’attention qu’elle porte aux petites gens – si c’est du populisme, tant mieux car cela va dans le sens que je défends : celui du populisme américain d’hier qui n’était aucunement démagogique – et à l’écologie concrète. Je ne crois pas avoir de leçons à recevoir des Duflot, Cohn-Bendit ou Mathiot. Surtout s’ils n’ont idée que de me piquer davantage de flouze dans mes poches déjà bien dégarnies. Je ne suis pas fille d’Ecossaise pour rien et trop, c’est trop !


    Retour à La Une de Logo Paperblog