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Patricia Laranco : texte.

Par Ananda

Lorsqu’on se réveille, parfois, l’on se demande si ce dans quoi nous avons été immergés, nos rêves, n’a pas été plus réel, plus intense, plus dense que toute vie diurne.

C’est sans doute là le plus troublant…qu’était-ce ?

Un simple tour joué par notre « inconscient » ou une véritable vie parallèle, à prendre tout aussi au sérieux que la vie de tous les jours ?

Une somme toute banale manifestation du cerveau mis en stand by ou bien l’interférence, l’irruption d’une autre dimension, d’un univers parallèle ?

Questions éternelles, qui ne m’ont certes pas attendue pour se voir posées.

Questions qui tracassent l’humanité depuis l’aube des temps !

Car le rêve est, sans constatation possible, une immersion complète.

Pour ceux qui en douteraient encore, je mettrai en avant l’énigme du somnambulisme et, plus généralement, de ce que les savants désignent par le vocable « parasomnies ».

Dans le rêve, d’une certaine façon, c’est, en nous, un autre être qui s’éveille. Serait-ce le fameux « je » qui « est un autre » dont nous parle Rimbaud ?

Pour ma part, le rêve et ses « aventures » me fascinent tellement qu’ils finissent par me « retenir », tels les tentacules d’une pieuvre.

En journée, il est bien vrai, je peux le dire, je « m’ennuie de mes rêves ».

Certains, pour s’évader de la platitude du quotidien, prennent des drogues ; en ce qui me concerne, je me drogue aux rêves ; je paraphraserai Descartes en disant : « je rêve, donc je suis ».

J’attends toujours le soir, ou, le cas échéant, la sieste, avec grande impatience. Avide de retrouver ce monde parallèle, où tout peut se produire : changements brusques de décors (sans explication, sans cause), déstabilisations complètes, errances tenaces, à la recherche de l’on ne sait même pas quoi ; paysages qui semblent faits pour égarer, pour faire perdre tout repère ; objets ou êtres inaccessibles et plus ou moins vagues que l’on poursuit tels des Saint-Graals, en une sorte de quête mystico-affective extrêmement intense .

Plages plates et lunes aussi énormes et menaçantes que sein ou ventre de déesse-mère, crépuscules perpétuels, murs qui se cloquent, se boursouflent, lieux sordides ; immeubles sans portes et sans fenêtres, semblant faire corps avec le sol ; voies ferrées le long desquelles vous cheminez tel un automate, périples au cours desquels vous vous hâtez vers d’hypothétiques rendez-vous, qui n’en sont pas et vous déçoivent.

Gravats où rôdent et grondent des molosses à gueule d’enfer, effondrement des sols au moment où vous vous y attendez le moins, murs boueux ; chantiers en construction, dédales de couloirs, d’escaliers, de venelles.

Plaines vides, tarmacs nus, subites explosions de fraternité.

Et toujours, quoi qu’il en soit, cette lumière surnaturelle. Ce halo d’énigme un peu glauque, où vous vous plaisez à baigner.

Je peux l’avouer maintenant : mon entourage s’effraie de me voir trop dormir.

Il n’y a pas très longtemps, l’un de mes proches m’a dit craindre d’un jour, ne plus me voir me réveiller !

Patricia Laranco.


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