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Démission de Kouchner : lettre ou pas lettre ? That’ the question…

Publié le 10 octobre 2010 par Kamizole

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Serait-ce un remake de «La lettre volée» ? L’Elysée sous Sarko 1er c’est Clochermerle ! Les occasions de rigoler se faisant de plus en plus rares, je ne vais pas louper celle-là. Epingler du même coup Nicolas Sarkozy, l’Elysée et Koukouchpanier, c’est pur nanan pour mémé Kamizole. La rumeur sur la démission de Bernard Kouchner court depuis déjà quelque temps. Je m’étais dit qu’il préférait prendre les devants plutôt qu’attendre qu’on lui montrât la porte. Un petit reste d’amour propre ?

Or, en parcourant les newsletters, je vois deux titres contradictoires sur celle du Figaro du 6 octobre 2010. Bernard Kouchner aurait écrit une lettre de démission dans laquelle il se plaint des «humiliations» de l’Elysée – qui plus est, remise en mains propres… façon de parler car je doute que celles du satrape de l’Elysée le soient, moralement parlant – que l’Elysée prétend n’avoir point reçue : Pour l’Élysée, la lettre de Kouchner n’existe pas… Décidément, il y a beaucoup de «fantômes» dans les «Caves de l’Elysée» ! L’île d’Arros (appartenant à Liliane Bettencourt). Le fichier de police MENS. Et maintenant une lettre. J’en oublie très certainement un bon paquet. Nicolas Sarkozy qui vient de faire le zouave (pontifical) au Vatican n’y devrait donc pas avoir été trop dépaysé.

Lisant ce soir un autre article du Figaro, je me suis intéressée à un sondage express : “Pensez-vous que Nicolas Sarkozy utilise la religion à des fins politiques” ? Le résultat est sans appel : OUI à 68 %, non à 27 % et 5 % qui ne savent pas. Exactement la même proportion que les enquêtes de popularité. Sarko, t’es foutu ton électorat fout le camp !

:)
Même les lecteurs du Figaro…

«Chacun sa vérité» ?

  • Absolument oui, s’il s’agit du domaine des idées et des croyances, de l’explication des évènements, des ressorts intimes de l’âme.
  • Tant que personne ne cherche à m’imposer de penser et/ou croire de telle ou telle façon, de me faire gober la pensée dominante (doxa) etc. Je ne suis pas insensible aux arguments ni campée sur des positions irréductibles à condition qu’ils soient (ou me paraissent) logiques mais j’entends bien les soumettre au feu de ma critique avant de les faire miens. Je ne m’étendrais pas sur le sujet qui impliquerait de trop longs développements faisant appel notamment à la philosophie critique.

    A priori non s’il s’agit de la réalité. On quitte le domaine transcendantal et/ou métaphysique pour celui de la vie pratique où seuls comptent les faits matériels et les évènements réels. Chacun restant libre de les apprécier selon sa façon de penser mais non d’affirmer qu’ils sont différents de la réalité observable ou qu’ils n’ont jamais eu lieu en dépit de preuves et de témoignages irréfutables. Sauf à tomber pour le moins dans l’erreur, souvent produite par une carence de la mémoire ou le mensonge. Quand deux personnes parlant des mêmes choses réelles émettent des avis diamétralement opposés quant à la matérialité des faits, il y a forcément erreur et/ou mensonge à moins qu’elles ne (se) trompassent toutes les deux.

    Imaginez que je veuille écrire une lettre pour me plaindre à une quelconque personne de la façon dont je suis traitée par elle ou son entourage. C’est bien le cas de figure concernant Bernard Kouchner. Avant qu’il ne l’ait véritablement écrite et remise – peut-être – au président de la République.

    Je commence par avoir l’idée de cette lettre et à la laisser mûrir dans ma tête. Laisser la foule de griefs et d’arguments me traverser l’esprit. Au besoin, jeter quelques idées sur le papier si j’ai peur de les voir disparaître sitôt nées. Ensuite, chercher à les articuler mentalement dans un ordre à peu près logique. Une lettre de cette importance (ou n’importe quel écrit) ne passe pas du coq à l’âne comme cela arrive souvent dans une conversation à bâtons rompus ou une lettre amicale.

    Une fois que j’ai à peu près réunis tous ces éléments, je peux commencer la rédaction de la missive. Evidemment au brouillon que ce fût sur le papier ou sur un fichier Word. Quand le résultat me paraît satisfaisant, il ne me reste plus qu’à en écrire la version définitive. Très bien. Mais est-ce à dire pour autant que son destinataire en aura forcément connaissance ? Oui, bien évidemment si je lui la lui remets encore que ce ne soit point certain s’il ne la lit pas devant moi. Non, si je l’envoie par la poste puisque la lettre peut s’égarer.

    Rien ne me permet de savoir si Nicolas Sarkozy a bien lu la lettre que Bernard Kouchner dit lui avoir remis à l’issue du Conseil des ministres. Mais je trouve plaisamment ridicule que le démenti de l’Elysée provienne de Franck Louvrier, conseiller en communication, pour une raison bien simple : il n’était pas présent au moment où Kouchner aurait remis la lettre à Sarkozy.

    Les arguments en faveur de la remise effective de la lettre ne sont pas plus convaincants, tout du moins du point de vue purement logique. Ainsi l’interview de Vincent Jauvert, grand reporter au NouvelObs “La lettre de Kouchner à Sarkozy existe, je l’ai vue”. Soit. Il a vu l’original avant que Bernard Kouchner ne la remette (ou non) à Nicolas Sarkozy ou une copie de la missive. Mais d’une part, il n’a pas pu voir le ministre des Affaires étrangères la remettre au président de la République et d’autre part, comment pourrait-il affirmer que le contenu soit le même que ce qu’il a lu ?

    Néanmoins, ayant épuisé toutes ces arguties, j’ai ma petite opinion sur le sujet qui penche évidemment en faveur de l’existence de cette lettre, de son contenu comme du fait que Nicolas Sarkozy l’aura bien reçue sinon lue. En a-t-il fait part à Franck Louvrier et/ou autres personnes de son entourage élyséen ? C’est un point sur lequel je ne me prononcerais pas.

  • La raison de cette quasi certitude tient en quelques mots : Nicolas Sarkozy, ses conseillers et autres chiens de garde de l’UM/Posture nous ont tellement habitués à mentir, trafiquer les chiffres comme les faits qu’il serait bien surprenant qu’ils ne mentissent pas une fois de plus.
  • D’ailleurs, Franck Louvrier ment à l’évidence quand il prétend – contre l’évidence – que «Bernard Kouchner n’a jamais manifesté de désaccord sur la politique étrangère». J’ai le parfait souvenir d’une algarade à New York après une émission de France 2 où d’ailleurs Arlette Chabot en pris également pour son grade et qui lui valut sans doute son éviction de la direction de l’information. Petite faveur du grand vengeur. Ce n’est pas la seule fois où Kouchner exprima un désaccord sans toutefois en tirer les conséquences nécessaires : démissionner.

    De même, il était parfaitement notoire que la politique étrangère se décidait de facto à l’Elysée. Bernard Kouchner l’a tout de même supporté pendant plus de 3 ans ! Il est donc franchement ridicule quand il se dit «humilié» que Jean-Daniel Lévitte (conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy) ou Claude Guéant (secrétaire général de l’Elysée) l’aient supplanté dans la conduite des affaires étrangères. On ne peut pas avoir accepté de jouer les (chères) potiches pour s’en plaindre ensuite et plaider «l’honneur perdu du docteur K.». Ce n’est pour rien que je l’avais affublé depuis le début du sobriquet de «Koukouchpanier» !

    Sur le plan de la politique «d’ouverture» Bernard Kouchner tire les leçons de son évident abandon. Qui ne date pas du discours de Grenoble. Il faut au moins remonter à l’automne dernier et l’ouverture à l’ultra-droite : Philippe de Villiers et Frédéric Naousse (Chasse, Pêche, Nature et traditions) en vue des élections régionales de mars 2010… avec les résultats que l’on sait !

    Il est vraisemblable que feront partie de la même charrette Fadala Amara et Jean-Marie Bocquel. Il ne devrait plus substituer des ministres dits d’ouverture qu’Eric Besson mais parce qu’il n’est pas de gauche – l’a-t-il seulement été un jour ? J’en doute - qui pencherait même de plus en plus vers l’extrême-droite ce qui ne me surprend nullement, j’avais écrit naguère quand il accepta le ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale que sa pente naturelle devait le conduire vers Jean-Marie Le Pen !

    Et pour la route, une nouvelle connerie d’Alain Minc qui en est rarement avare. Il aurait affirmé «Ça a été une belle relation» entre le président et le ministre ! Je pense que nous ne partageons pas du tout la même conception des relations humaines. Il y faut beaucoup de respect de la part de celui qui est en situation de pouvoir et sûrement pas des relations de maître méprisant à valet complaisant.


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