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Tous spationautes !

Publié le 11 octobre 2010 par Toulouseweb
Tous spationautes !Le tourisme spatial bientτt rιalitι.
Le turbulent Richard Branson sera le premier ΰ emmener des touristes dans l’espace. Sa compagnie spatio-aιrienne Virgin Galactic vient de franchir une ιtape importante en faisant voler pour la premiθre fois l’avion spatial SpaceShipTwo dιtachι de son porteur ΰ 14.000 mθtres d’altitude. Un vol planι de 13 minutes, de signification symbolique, prιlude aux premiers essais propulsιs et ΰ l’entrιe en service, si l’on ose dire, dans moins d’un an et demi. Le rκve fou est donc bel et bien en train de devenir rιalitι.
Virgin Galactic annonce avoir engrangι 370 rιservations ΰ 200.000 dollars, toutes accompagnιes d’un acompte, prιlude ΰ un vrai succθs commercial (1). Les clients ont de 22 ΰ 88 ans et sont d’ores et dιjΰ en train de passer l’indispensable examen mιdical requis pour effectuer un vol suborbital. Quatre-vingt d’entre eux ont subi l’ιpreuve physique et mentale et presque tous l’ont fait avec succθs. Cela sans prιciser si le candidat spationaute de 88 ans a, lui aussi, ιtι dιclarι bon pour le service. Le moment venu, chacun des passagers recevra une formation d’une durιe de trois jours. Dans le mκme temps, la construction du «spaceport» est sur le point d’κtre terminιe au Nouveau Mexique.
Scaled Composites, que dirige le charismatique Burt Rutan, a conηu son avion spatial comme un concentrι de technologies en misant sur les matιriaux composites et les commandes de vol ιlectriques, un moteur-fusιe de sa propre conception et une volontι de simplicitι. Le programme est moins fou qu’il n’y paraξt, compte tenu des talents rιunis au sein du bureau d’ιtudes de Rutan. De plus, l’objectif visι se limite (si l’on ose dire) ΰ une brθve incursion dans l’espace, sans qu’il soit question de mise sur orbite.
Les experts spatiaux suivent avec intιrκt –et un soupηon de perplexitι- la mise en place de Virgin Atlantic. Ils ne peuvent s’empκcher d’imaginer les enseignements qui pourraient κtre tirιs de cette initiative, voire l’inspiration que pourraient y trouver la NASA et d’autres agences spatiales. La mκme mιthode, les mκmes principes, pourraient-ils mener, au-delΰ du simple avion spatial, ΰ un vιhicule capable d’κtre mis en orbite basse et d’y dιposer de petits satellites ? Peut-on ainsi entrevoir des programmes low-cost aux applications multiples ? Rien n’est impossible, en principe tout au moins.
Entre-temps, Virgin Galactic soulθve un intιrκt croissant, y compris auprθs de passionnιs, mκme ceux qui n’espθrent pas prendre place un jour ΰ bord d’un SpaceShipTwo. Ceux-lΰ mκmes qui ont suivi pas ΰ pas la conquκte de l’espace depuis Apollo 11, sont trθs dιηus par l’absence de relθve et ne comprennent pas pourquoi l’Homme n’a pas encore marchι sur Mars. Burt Rutan leur offre aujourd’hui une petite compensation, avec un fort goϋt d’aventure. De plus, le tandem Branson-Rutan est tout sauf banal : deux non conformistes douιs dont rien n’indiquait qu’ils se croiseraient un jour.
Reste ΰ savoir si nous assistons vraiment ΰ la naissance du tourisme spatial, lequel fait l’objet de commentaires pour le moins contradictoires. Affirmer que Branson finance une opιration parfaitement inutile serait une erreur, une injustice. En effet, sans prιjuger de dιveloppements ultιrieurs, une apprιciation nιgative reviendrait aussi ΰ nier l’intιrκt de la part du rκve, laquelle tend malheureusement ΰ s’ιvaporer. Y compris dans le secteur aιronautique et spatial, empκtrι dans ses prιoccupations de retour sur investissement, de crιation de valeur, d’ιconomies d’ιchelle et de synergies, etc. Le trader fou Jιrτme Kerviel est plus populaire que Burt Rutan alors que nous souhaiterions le contraire.
Qui plus est, l’ιquipe de Virgin Atlantic est passιe aux actes alors que d’autres se contentent de beaux discours ou sont incapables de communiquer leur enthousiasme ΰ de bons partenaires. On en veut pour preuve le projet d’avion spatial d’EADS, projet en panne depuis son annonce en 2007, qui a tout au plus soulevι un intιrκt poli de salon. Dθs lors, on doit souhaiter que Virgin Atlantic connaisse le succθs, mieux encore, devienne une bonne affaire. Ce serait un magnifique pied de nez aux rabat-joie.
Pierre Sparaco - AeroMorning
(1) En France, la commercialisation est assurιe par Morning France (sans rapport avec AeroMorning !). Renseignements : [email protected]

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