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Pourquoi la peine de mort existe-t-elle en France ?

Publié le 12 octobre 2010 par Rsada @SolidShell

Lors de son intervention à l’occasion de la Conférence d’ECPM « la peine de mort nuit gravement à l’humanité », François Zimeray, Ambassadeur de France pour les Droits de l’Homme, relayant les préoccupations internationales sur l’état des prisons françaises a conclu son propos dans les termes suivants :

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« Au regard d’une triste moyenne annuelle de 125 suicides dans nos prisons, on peut logiquement se demander si la peine de mort a réellement été abolie dans notre pays. »

Si la salle dans laquelle ces mots ont été prononcés réunissait invités et spectateurs convaincus de la nécessité d’une abolition universelle de la peine de mort à travers le monde, il n’est pas question pour autant de faire un procès en insincérité à François Zimeray.

Le fait que l’Ambassadeur de France pour les Droits de l’Homme reconnaisse ouvertement et sans détours : que l’état de nos prisons est un problème souligné par des instances internationales comme le Conseil de l’Europe ou les Nations Unies, que de nombreux procès intentés par des détenus ont conduits à une condamnation de l’Etat, que d’autres procès sont actuellement en cours d’instruction et que le nombre de détenus ayant mis fin prématurément à leurs jours n’a jamais été aussi élevé, doit convaincre celles et ceux qui en doutent encore que nos prisons pénalisent lourdement l’image d’une France respectueuse des droits humains. 

La voix de cet Ambassadeur, c’est aussi la voix de la France…  

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Outre l’intervention de Robert Badinter continuant inlassablement à surnommer la peine de mort « la bête immonde » et à dresser un constat géopolitique des foyers existants et à venir où l’abolition n’est pas encore d’actualité, on retiendra les interventions de trois emblèmes de la cause. 

Trois femmes, trois destins, trois histoires aussi émouvantes qu’éprouvantes :

Antoinette Chahine (ex-condamnée à mort au Liban) relatant les tortures dont elle a été victime,

Sandrine Ageorges-Skinner (épouse de Hank Skinner, condamné à mort au Texas) qui relate la journée du 24 mars 2010 et sa visite à son mari qui bénéficiera trois quart d’heure avant l’horaire prévu de son exécution, d’une décision de réexamen de la Cour Suprême des Etats-Unis.

Gloria Kilian (ex-condamnée à mort aux Etats-Unis) qui relate ses 17 ans passées en prison, la mort de tous ses proches durant ses années de détention et le jour où elle comprend que sa vie a été gâchée pour un meurtre qu’elle n’a jamais commis. 

A la manière de Jean-Jaurès : « Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel ».


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