La Chine bloque Twitter, mais ce type de médias sociaux y connaît un tel succès qu’il est devenu un moyen privilégié d’expression de l’opinion publique sur des sites soumis à la censure par Pékin.
La plateforme de microblogging du Quotidien du peuple.
Difficile d’accès, cette plate-forme de microblogs est souvent utilisée par les dissidents qui contournent la censure grâce à des réseaux privés virtuels. Liu Xia, l’épouse du prix Nobel de la paix incarcéré Liu Xiaobo, y a eu recours lundi pour faire savoir qu’elle se trouve en résidence surveillée.
Le nombre de microblogs en Chine, parti de presque rien l’an dernier, se compte déjà en dizaines de millions. Selon le Centre chinois pour les données de l’internet, le nombre d’utilisateurs actifs devrait atteindre 65 millions fin 2010.
Grâce à la compacité des caractères chinois, la limite de 140 signes par message permet aussi d’en dire plus en chinois sur un microblog que dans une langue à écriture alphabétique. Mais la puissance des « weibo » réside surtout dans leur capacité à relier efficacement entre eux les très nombreux blogs, forums et autres sites qui sont des vecteurs majeurs de l’opinion publique en Chine.
Le nombre de comptes ouverts sur les sites de microblogging va atteindre 400 millions d’ici trois ans grâce à l’augmentation de la population des internautes chinois, prédit le DCCI.
Selon une enquête récente, 90% des internautes chinois de moins de 40 ans utilisent les microblogs, la plupart du temps pour parler spectacles, modes de vie ou vendre des produits. Mais certains microblogs en Chine ont une portée plus politique.
Toutefois, selon les experts, les microblogs ne présentent pas de risque imminent pour le régime communiste car ils ne sont pas assez révolutionnaires pour redéfinir les règles du jeu et le gouvernement peut simplement embaucher plus de censeurs.
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