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Condensé de société à vomir

Publié le 03 janvier 2008 par Frednetick

Loin de moi l’idée de vous gâcher les fêtes et de vous torturer de remords qui ne feraient qu’accélérer le stockage de graisse superflue mais tout de même, je ne peux pas m’empêcher. Pourtant, croyez le bien j’ai essayé, fort même.

Tout commence par une petite ballade dans Paris en roller pour revenir des invalides, lieu habituel de pratique de votre dévoué blogueur (un cours offert pour le/la première qui le demande en criant Vive Frednetick -j’ai décidé d’être encore plus mégalo cette année, vous êtes prévenus).

La suite est moins rose..

Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)

Après avoir rejoint la place de la Concorde par le grand palais (ne vous perdez pas par là si vous êtes faiblard en anglais, y’a que des étrangers !) nous bifurquons vers Rivoli puis vers L’Opéra via la place vendôme (Y’a un “Fred” qui n’a rien à voir avec votre serviteur pas la peine de demander une ristourne de ma part) où une Ferrari F40 est négligement garée devant le Ritz.

Une petite apartée pour les non parisiens, c’est absolument normal qu’aucun prix ne figure dans les vitrines, les privilégiés ont une certaine décence et de toute façon il serait si indélicat de mettre un prix sur le rêve, n’est ce pas?

La rue de la Paix et ses vilains petits arbres blancs façon noyel baroque est remontée à contre sens (vive la transgression facile !!) et l’Opéra Garnier se profile. Dans son dos le fin du fin des débuts de soirée des badauds parisiens, les illuminations et vitrines des “Galeries” sur le Boulevard Haussman.

Et vous l’aurez comprit c’est là que débute le reflux gastrique.

Car dans ce haut lieu des noyels parisiens se côtoient la misère la plus crasse et l’étalement de fric le plus ostentatoire sur fond d’hypocrisie et de dédain.

Car en effet ces salauds de pauvres, attirés par l’odeur de l’argent et des marrons chauds vendus par des juste-un-peu-moins-pauvres, dépenaillés et crasseux, ont choisi le boulevard pour mendier. mais au lieu de rester à leur place, ils viennent se coller sur le bord des vitrines où se massent des cohortes de gentils-petits-nenfants qui n’ont rien fait pour mériter la vue de ces miséreux. Car en plus d’être là, encore vivants, ils apostrophent les gens, les toissent dur regard, refuse de le baisser et étale leur écouerant dénuement à quelques mètres à peine des petits nounours qui font de la balançoire ou de la patinoire.

Comment voulez vous que nos chères, très très chères, têtes blondes apprécient la magie du lieu, baigné de lumière (assez pour éclairer une petite ville pendant un an au moins) s’ils doivent avoir devant leurs petits yeux ébahis l’image d’une société incapable de donner à manger et un toit aux plus démunis?

Comment s’extasier devant la zolie mise en scène d’un grand magasin vendant du luxe et de la luxure si les manteaux des pauvres font tache dans le décor?

Et bien les parents ont trouvé la solution. Ils inculquent à leur rejetons une très ancienne technique: le ont-fait-comme-s’ils-n’existaient-pas. Pour bien faire, les yeux doivent rester concentrés sur la ligne d’horizon. Surtout ne pas faire l’erreur de débutant qui consisite à les regarder, car alors l’espoir naitrait dans leurs yeux vitruex d’alcool et vous seriez obligé de baragouiner une excuse de merde style “j’ai pas de monnaie” alors que vous transportez douze tonnes 1/2 de cadeaux de noyel.

Non, stay focus, restez tendus vers un seul but, admirer ce merveilleux petit ourson qui mange un faux poisson tout en agitant ses papattes, délicieux moment de féérie noyelesque.

Non vraiment, les Nouvelles Galeries et sa féérie lumineuse c’est juste gerbant comme il faut. Merveilleux moment de délitement social. Au moins en Egypte y’a que des pauvres…

Cacher cette brillante littérature

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