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The social network

Publié le 14 octobre 2010 par Acrossthedays @AcrossTheDays

THE SOCIAL NETWORK

Mark Zuckerberg n’est pas un nerd comme les autres ; à lui seul (ou à peu près selon les versions), il a modifié le quotidien de 500 millions de personnes, tous utilisateurs de son réseau social Facebook. Ce constat, c’est celui que David Fincher veut établir dans son nouveau film A social Network. Pour autant, l’objet du film n’est pas le Leviathan numérique que certains pointent du doigt (cf. Les nombreux procès intentés envers la plateforme et son fondateur) mais bien le jeune Zuckerberg, tour à tour génie de la programmation informatique, businessman hors pair et enfin et surtout, entrepreneur au flair infaillible. Non, il n’est à aucun moment question des poursuites menées contre Facebook pour atteinte à la vie privée mais seulement de celles des anciens amis‐associés accusant le jeune Zuckerberg, aujourd’hui âgé d’à peine 26 ans, de les avoir spolier. Non, la scène finale n’est pas l’image d’une toile d’araignée posée sur la Terre représentant les milliards de connections entre les utilisateurs de Facebook mais bien celle de son fondateur, seul.

Pourtant difficile de parler de Biopic ; l’histoire étant encore loin d’être terminée. Zuckerberg le dit lui‐même : « j’aurais juste aimé que personne ne fasse de film sur moi pendant que je suis encore en vie ». Quel intérêt alors ? Raconter la naissance de ce qui apparaît comme la révolution de ce début de 21è siècle ? Non, sinon un film sur la fondation de Microsoft, Apple ou encore Google aurait déjà été réalisé. Le problème ici est qu’il s’agit de geeks, de nerds, d’anti‐héros en somme. Point d’artistes, de sportifs ou de politiques susceptibles de fournir, de par leur carrière, la bande son (Ray, Control,…), les images (Ali et ses combats de boxe) ou les discours (j’allais dire La Chute, mais… Harvey Milk) d’un bon Biopic.

THE SOCIAL NETWORK

Alors pourquoi Mark Zuckerberg ? Parce que, comme dit précédemment, il n’est pas un geek comme les autres. La scène d’introduction ne le montre pas à l’oeuvre devant son ordinateur ou devant un tableau noir dans une classe vide mais dans un bar buvant une bière avec sa copine. Pour autant, Mark Zuckerberg n’est pas le Will Hunting de Gus Van Sant. Il a conscience d’être plus rapide que les autres et use de cette capacité pour doubler ses étudiants‐associés. Ainsi, il réussit le tour de force d’exclure un par un tous ses partenaires du processus de création de la plateforme pour bénéficier de l’exclusivité des droits. L’originalité du film va alors être de raconter chronologiquement la fondation du réseau social au travers des différents procès menés par les ex amis‐associés à l’encontre du créateur. Par l’intermédiaire de plaidoiries sans‐appel (et souvent drôles) de Zuckerberg (interprété par le parfait Jesse Eisenberg), Fincher montre là encore que son protagoniste dispose toujours d’un coup d’avance.

Évidemment il est possible de remettre en cause la version du réalisateur ; présentant un Zuckerberg prêt à tout pour faire partie des clubs élitistes d’Harvard dont est membre son meilleur ami et plus proche associé, et qui déciderait de se venger en l’excluant des actionnaires majoritaires alors que le nombre d’utilisateurs explose. Mais nous l’avons dit l’histoire n’est pas terminée, ne serait ce que par l’apparition permanente de nouveaux procès liés aux échanges d’informations entre le site et des entreprises privées (Facebook disposant d’une licence perpétuelle sur le contenu des profils). Dès lors, difficile de connaître les véritables ambitions de son créateur qui, à l’origine, refusait les bannières publicitaires et revendiquait un site à but non lucratif, un site « cool ». Le seul regret pour certains serait l’absence d’un discours Orwellien, mais ce discours n’a pas lieu d’être au sein d’un récit centré sur le créateur et non sur le réseau social lui même.

Finalement, « David Fincher a rejoint le groupe Qui est Mark Zuckerberg ? ». « J’aime ça ».

Matthieu

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