Et là, entre les clichés qui montrent les ravages du tremblement de terre qui a secoué l'île le 12 janvier dernier, j'apprends que l'acteur de La dernière marche et de Mystic River, l'interprète de Harvey Milk a décidé du jour au lendemain de s'installer à Port au Prince pour prêter secours à la population. De Malibu à Pétionville il y a plus que des kilomètres, un monde les sépare, qu'il n'a pas hésité à franchir. Mieux encore, il a monté une fondation, a levé des fonds auprès de quelques amis milliardaires, affrété un avion (seul autorisé à se poser au milieu des gros porteurs militaires), fait intervenir ses amis du showbiz, s'attache à nourrir les gamins le plus sainement possible et, surtout, veille à ce qu'ils aillent à l'école. De Bill Clinon a Hugo Chavez, les huiles politiques sont priées de mettre la main à la pâte pour fournir médicaments et autres produits de première urgence.
Je vous entends d'ici, en train de vous dire "ça y est, elle verse dans le larmoyage industriel et dans la baignoire de bons sentiments". Mais si le type nerveux qui avait l'alcool mauvais a laissé place à un homme d'action et si des gosses livrés à la famine, la peur et la misère peuvent en retirer un peu de réconfort, je veux bien être accusée de sentimentalisme excessif, j'assume. Au passage, une petite visite sur le site de J/P HRO permet de constater que "là-bas", en Haïti, tout cela n'est pas qu'un souvenir et que mon repas "pas terrible" n'est pas si atroce que ça...