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L’armée de l’air «fait la bombe» en Bretagne

Publié le 15 octobre 2010 par Kamizole

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Décidément, l’armée de l’air soigne particulièrement la Bretagne ! Les autonomistes auraient-ils décidé de faire sécession ? Vous souvenez sans doute qu’il y a quelques semaines des loquedus aux commandes d’avions de chasse passèrent en rase-mottes au-dessus d’une ferme et que plusieurs milliers de poulets affolés en trépassèrent étouffés, s’étant tous entassés du même côté d’un hangar. Cette fois, c’est un message interne du commandement de la défense aérienne et des opéra-tions aériennes (CDAOA) de Villacoublay (Yvelines) indiquant qu’un coup de fil anonyme venait d’annoncer une alerte à la bombe - avec risque chimique et biologique - qui a mis un quartier de Landivisiau (Finistère) en état de siège.

Or, selon les indications reçues par le message, la bombe menaçait non seulement le site de la Base aéronavale (BAN) de Landivisiau mais aussi un quartier proche où sont situés une école maternelle, une maison de retraite, le siège d’une entreprise de matériaux, une Maison familiale et rurale ainsi que des logements. Pas besoin d’un dessin pour comprendre qu’il fallait tout mettre en œuvre pour protéger la population dans les meilleurs délais.

Jusque là, rien d’anormal. Le message qui indiquait le point GPS où serait localisée la bombe a été reçu par le service logistique de la base navale de Brest, lequel a transmis l’information à 11 heures à la Base aéronavale (BAN) de Landivisiau qui l’a ensuite transmise au sous-préfet de Morlaix, Jean-Yves Chiaro lequel l’a relayée au maire de Landivisiau Georges Tigréat ainsi qu’aux services de gendarmerie et de secours concernés.

Les services publics locaux et les services de secours immédiatement déployés – police, gendarmerie, équipes cynophiles, démineurs et agents municipaux - se sont montrés tout à fait à la hauteur des risques encourus.

A 13 h 30, les 80 enfants d’une école maternelle étaient évacués en car vers la salle de sports et un périmètre de sécurité de 400mètres était établi autour du site. À 15h, la maison de retraite toute proche était confinée cependant que 100 hommes (dont 40 gendarmes de la compagnie de Morlaix et Landivisiau) et toutes les équipes de secours spécialisées cherchaient toujours à localiser la fameuse bombe.

Ils eussent pu chercher toute la journée et même la nuit suivante ! En effet, à 15 h 30 tombait un message émanant de la préfecture maritime de Brest : «Tout ceci n’était qu’un exercice» !

En principe, cette alerte émise par le commandement de Villacoublay n’était destinée qu’à la seule base de Landivisiau pour un exercice prévu initialement sans alerte et déploiement de moyens dans le but de tester les chaînes de communication et de réactions des différents intervenants.

Si l’on s’en tient aux seuls résultats sur le terrain : ça fonctionne à merveille ! Mais si l’on analyse le pourquoi de ce bug grandeur nature, ce n’est pas la chaîne de communication qui aurait mal fonctionné, bien au contraire, mais l’émission même du message d’alerte. S’il y a quelque chose à revoir dans la procédure, c’est au niveau du haut commandement. Comme l’expliquait la préfecture maritime de Brest : «c’est une erreur de l’état-major parisien qui a tout déclenché» !

Double erreur de Paris : «L’alerte factice n’a pas été envoyée au numéro prévu et le mot de code stipulant un exercice n’a pas été formulé» et ce lors même que personne n’était au courant à la base navale de Brest… Il était donc tout à fait logique qu’ils fassent suivre l’information à tous les services concernés.

Bien entendu, et je n’y manque pas ! on pourra toujours de moquer de l’état-major dont les services ne sont même pas capables de suivre correctement les procédures quand ils essaient de savoir si elles fonctionnent bien aux niveaux inférieurs.

Mais d’un autre côté, j’ai toujours trouvé que le côté factice des exercices prévus d’avance - s’ils ont tout à fait leur utilité pour mettre en quasi-situation réelle tous les secours devant agir rapidement et de façon parfaitement coordonnée entre tous les intervenants – péchaient toutefois dans le sens où ne joue pas l’effet de surprise.

Cette erreur aura au moins permis de constater que sur le terrain et en situation a priori réelle, la transmission de l’alerte aux différents services, le déploiement des secours dans l’urgence et les mesures mises en œuvre ont parfaitement fonctionné et c’est peut-être là l’essentiel. Plutôt rassurant, non ?

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SOURCES

TF1

Bombe biologique en Bretagne : l’alerte venait… de l’armée

TELEGRAMME DE BREST

Landivisiau (29). L’alerte à la bombe lancée «par erreur»

OUEST-FRANCE

Alerte à la bombe chimique à Landivisiau, 2 écoles évacuées: c’était un exercice


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