Est-ce le temps d’investir en immobilier aux États-Unis?

On ne s’entend plus vraiment sur le sujet! Coudonc, le prix des maisons est-il encore trop élevé ou nous sommes entourés de rabais? Difficile d’y voir clair. Chacun a son opinion et la défend farouchement. Aux premières loges, les prêteurs et les courtiers hypothécaires jurent que ça monte sainement et que tout est au beau fixe!

L’inquiétude est palpable. Certains économistes et analystes du secteur immobilier considèrent que les valeurs au Canada sont trop proches d’une surchauffe et qu’on devrait calmer nos ardeurs et ralentir nos projets! On s’entend au moins pour dire que le marché américain est très différent du nôtre. Aux États-Unis, il est facile de conclure qu’il y a bel et bien eu bulle immobilière. Son éclatement a amputé jusqu’à 50% des prix atteints durant le sommet. Ils se trouvent probablement de vraies occasions. Mais sont-elles aussi nombreuses qu’on veut vous le laisser croire?

Récemment sur l’avenue Las Olas de Fort Lauderdale, un français vivant là-bas me montrait du doigt une tour à condos où l’on y apercevait qu’une douzaine de fenêtres éclairées. Sur les centaines de condos disponibles seuls, douze avait trouvé preneurs. Oui, des gros deals. Un condo de 800 000$ cédé à 340 000, c’est toute une affaire. Mais pensez-vous que le syndicat de propriétaires de ses condos pourra tenir longtemps avec ses frais mensuels de 900$?  S’il n’y a que 12 propriétaires pour tout payer… les frais devront être multipliés par 10 voir par 50! Où est la bonne affaire?

Même si les deux marchés sont forts différents, il reste une façon simple de vérifier si un marché est en surchauffe. Il faut utiliser la moyenne mobile ajustée à l’inflation. Ainsi, si vous prenez le coût d’une maison uni-familiale en 1900 et que vous ajusté la valeur en fonction de l’indice des prix à la consommation disons à une constante de 100, on remarquera que la valeur va fluctuer le long de la constante, à la hausse ou à la baisse.

Dans les graphiques produits par housestory.net , on s’aperçoit qu’à partir du baby-boom, les valeurs des maisons ont été surévaluées de 30% à trois reprises, puis en 2006,les prix ont littéralement explosé pour culminer à un indice de 203. À ce moment si quelqu’un avait sorti cette image de sa poche, il aurait fallu être atteint de cécité ou carrément toxicomane pour nier l’existence de la bulle spéculative immobilière.

ET maintenant? Où en sommes-nous?
Suivant la même logique implacable, à un indice de 130, les prix sont encore beaucoup trop élevés. Même dégonflées, les valeurs se situent tout de même au sommet de 1987-88, juste avant une sévère récession. Si le marché américain vous intéressait comme «investisseur», il reste encore pas mal de place pour une rude correction des prix de l’immobilier. Soyez donc prudent et prenez votre temps. Les palmiers peuvent bien attendre encore un peu.