
Dans la première, nous aurons le désir de nous libérer de nos émotions, de guérir, nous aspirerons à la tranquillité (surtout s'il s'agit de la colère, de la tristesse, de la dépression, de la haine), dans la seconde, nous sommes installés dans le ressenti et qui dit ressenti dit écoute, abandon et discernement.La difficulté est de nous rendre compte à quel point nous sommes la plupart du temps inconscient (de l'inconscience) de ce qui se manifeste en nous et donc assujetti à notre inconscient.
Pourquoi est-ce une difficulté ? Parce qu'il s'agit justement d'avoir conscience de notre inconscient, inconscient qui renferme des souvenirs que nous voulons justement oublier, que nous refusons de reconnaître parce qu'en lien avec une souffrance voire une détresse passée mais aussi parce qu'ayant été jugés par nos parents, le maître d'école, le voisin..., toutes personnes qui, à nos yeux d'enfant représentaient l'autorité et des référents, donc des modèles. Les termes : « ça va passer », « va marcher, ça te fera du bien », « avec l'âge, tu verras, tu seras plus paisible », « calme-toi, voyons ! », témoignent de notre ignorance, dans le sens ici où nous sommes pris par l'idée que nous devrions être tranquille, tout au moins, différent de ce que nous manifestons, là, alors que (par exemple) la rancune arrive au galop.L'idée que nous devrions ne pas être identifié, l'idée qu'être non-identifié est plus évoluée qu'être identifié font aussi partie d'une forme d'ignorance, étant un point de vue provenant d'un jugement, lui-même résultant d'une identification, dans ce dernier cas, une identification à un mécanisme de comparaison, celui d'être plus ou moins évolué.Alors, la difficulté sera de se rendre compte combien, lorsque nous nous observons et nous regardons, nous nous jugeons. Qui sont ces "nous" ? C'est le témoin en nous, mais un témoin jugeant.
Site de Hélène Naudy
