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Woerth : sonate en rot majeur

Publié le 17 octobre 2010 par Ruminances

woerth2.jpgCela met vraiment du baume au cœur de voir ainsi ce si bon monsieur Woerth renaître tel un phénix, de ses cendres encore tièdes. Donné comme mort ou au bas mot zombifié, il y a encore un mois, le voici qui s’affiche à nouveau en radio et sur les plateaux téloche, à l’assemblée et au sénat. Fier comme un bar-tabac, l’arrogant mord désormais façon roquet. La dernière victime du revanchard n’est autre que la douce dame Voynet qui le moins qu’on puisse dire s’est pris une avoinée.

Que n’avait-elle pas dit au sénat en arborant de façon péremptoire la balle reçue dans sa ville par le gamin de seize ans !  L’indigente s’indignait face à la violence des forces de l’ordre et soulignait la fébrilité du pouvoir, stigmatisant un peu plus la déliquescence de l’état sarkozyste. Pur symbole de cette décrépitude, le bourgmestre de Chantilly ne pouvait laisser passer cela. Lui qui avait été sauvé à bout de bras par la Sarkozie au grand complet, mobilisée comme quatre pour éviter l’opprobre. Quitte à s’asseoir sur la justice la plus élémentaire, quitte à falsifier les dossiers gênants, quitte à confisquer l’enquête et à la confier au seul bon vouloir d’un magistrat ami.

Oubliée la tonne de casseroles que trimbalait derrière lui, l’ancien trésorier de l’UMP. Enterrés ses mensonges à répétition. Exit l’emploi de sa femme auprès de la Bettencourt. Disparues les légions d’honneur fumeuses distribuées généreusement aux financiers des campagnes électorales. Tout cela n’avait jamais existé. De la roupie de sansonnet pour journalistes à scandales.

Ainsi donc, monsieur Woerth, le roi de la réforme, s’était auto-réhabilité. Et il allait le montrer, remerciant au passage ses puissants soutiens. Hors donc, face aux honteux propos de la dame de Montreuil, il se levait comme un seul homme et entonnait un vibrant couplet sur le professionnalisme des forces de l’ordre. Au passage, il stigmatisait tout ceux qui attisaient la colère des jeunes et envoyaient dans la rue nos chères têtes blondes. Pas un mot de compassion pour l’adolescent qui allait peut-être perdre son œil. Pas un regret face aux excès policiers.

Faut dire qu’en Sarkozie vacillante, une radicalisation du conflit arrangerait tout ce petit monde. On sacrifierait un ou deux jeunes et on crierait haro sur le PS. On ressortirait Hortefeux du placard à roms et on l’introniserait sauveur de la nation. Et pour prouver au monde entier sa grandeur et sa puissance, on nommerait à Matignon, celui qui s’est honteusement fait humilier par la vilaine presse trosko-libertaire, celui qui aurait du démissionner quinze fois, celui dont le patronyme sonne comme une éructation de fin de repas, le très saint-homme Eric Woerth. « Vous devriez vous calmer ?« 

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PS :  Nous étions 50 000 à Nantes à manifester contre l’ultime oeuvre nauséabonde du monsieur…


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