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I. Clic-clic
Les écarts entre le décompte de manifestants annoncé par les organisations syndicales et par la "police" (préfecture ou ministère de l'intérieur en fait) a toujours existé depuis Ramsès III (*). Dans le cadre du mouvement social actuel contre la réforme injuste des retraites, le sujet du comptage des manifestants est devenu un marronnier (une diversion ?). Les policiers comme les syndicalistes utilisent la même méthode du compteur à main mais pas avec les mêmes bases (nombre de manifestants par rangée, comptage ou non des trottoirs, extrapolation par durée, comptage au départ, au milieu ou à l'arrivée) ce qui évidemment ne donne pas des résultats identiques. L'huissier mandaté (par je ne sais qui) ayant compté une manifestation en province utilisait la méthode antique des petits bâtons sur un calepin en observant depuis l'embrasure d'une fenêtre, ce qui n'est guère moins pifométrique. Comme les manifestations ne sont pas des parades militaires où l'on marche bien en rang d'oignon, où personne ne fait de va et vient, ne s'arrête en chemin ou rejoint le cortège en cours de route, il faudra toujours se contenter de chiffres divergents et observer plutôt les tendances à la hausse ou à la baisse. Cette tendance s'observe plus facilement : à Paris où le trajet République - Nation est rituel (mais ça ne sera pas le trajet de mardi 19), la longueur des cortèges et le temps mis entre le départ de la ligne de tête et celle de queue sert de mesure annexe. Une chose est sûre : à la veille du vote du Sénat, la mobilisation varie d'une journée à l'autre mais ne faiblit pas et reste à un niveau très élevé. C'est l'essentiel.
II. Hors-la-loi
En entendant la nouvelle de l'annonce du patron de Ryanair supprimant ses vols sur Marseille en 2011 et arrêtant son activité locale et les 200 emplois qui vont avec en réaction à la mise en examen pour travail dissimulé et prêt illicite de main d'œuvre, j'imagine quels commentaires vont faire aussitôt certains, ceux qui auraient sûrement préféré courber l'échine devant le chantage à l'emploi de la compagnie irlandaise. Finalement c'est Jean-Claude Gaudin qui a remporté la palme en fustigeant "l'irresponsabilité" des deux syndicats de pilotes ayant déposé plainte contre Ryanair. Il aurait pu compléter avec l'irresponsabilité des juges pouvant condamner l'employeur low-cost. Ainsi pour l'édile républicain, il est irresponsable de demander l'application des lois qui nous gouvernent puisqu'il vaut mieux conserver 200 emplois, fussent-ils illégaux. Le sénateur des Bouches du Rhône vote les lois mais n'aime pas donc pas toujours qu'on cherche à les appliquer. Nous ne vivons pas dans la jungle mais dans un Etat de droit. Et si Michael O'Leary ne le comprend pas, il valait mieux, en effet, qu'il parte.
III. Belgrade (suite)
Pour faire suite à mes posts précédents sur la gay pride de Belgrade, le lecteur intéressé (s'il s'en trouve, tant ce qui est loin des yeux semble loin du cœur) par ce "test de démocratie", lira avec intérêt le témoignage de Christine Chalhoub dans le Courrier des Balkans. Un témoignage qui met en cause l'attitude de la police et relativise la communication officielle qui a été reprise à l'étranger.
IV. Homophobie (feuilleton)
Lutter au quotidien contre l'homophobie, c'est aussi ici que ça se passe...
V. LOL
Charmante anecdote glanée au fil de mes lectures : Gaby Morlay qui se plaignait du caractère d'Odette Joyeux l'avait surnommée Joyette Odieux.
 
(*) La grève des ouvriers de Deir el-Médineh en l’an 29 de Ramsès III est sans doute la première grève attestée dans les documents.