TF1, la télé poubelle pour tous

La récente sortie médiatique d’Arnaud Montebourg à propos de la tradition délinquante de TF1, si elle répond certainement à un calcul politique finement pesé, a le mérite de mettre les agissements de la chaîne privée sous les feux de la rampe.

Les bonnes questions sont posées : non respect du cahier des charges de la chaîne, obtention d’avantages indus (renouvellement automatique de la concession sans mise en concurrence, deuxième coupure publicitaire…) et, surtout, contribution majeure à l’abêtissement généralisé de nos concitoyens.

En 25 ans, du mieux-disant culturel, on est passé au temps de cerveau disponible pour les annonceurs publicitaires.

La charge est violente, mais parfaitement justifiée.

D’ailleurs, le courrier de réponse de Nonce Paolini, évidemment outré, n’apporte que peu de réponses sur le fond :

• TF1 reçoit chaque année de la part du CSA (que chacun sait parfaitement indépendant du pouvoir politique) un satisfecit quant au respect de son cahier des charges
• TF1 donne chaque année 2 millions d’euros à des associations caritatives telles que les Pièces Jaunes et le Sidaction ; et donne chaque année entre 15 et 20 millions d’espaces d’annonces gratuits pour des associations (aucun rapport avec le sujet)
• Enfin, « en portant un fer aussi injustifié qu’injuste », Montebourg jette « mépris et arrogance à la face des millions de téléspectateurs » (aucun rapport non plus).

Mais bon, il n’allait pas se faire tailler en pièces sans se défendre, Paolini.

Nous l’invitons d’ailleurs à prendre connaissance de ces quelques extraits de compte rendu de l’émission Secret Story 4 du samedi 16 octobre (compte rendu aimablement proposé par Yahoo ! TV) :

• Bastien se voit proposer un premier dilemme. Énorme : la Voix lui propose de sacrifier sa cagnotte pour Stéphanie. Il cherchait un moyen de la remercier ? Il l’a. Le bougre accepte, pour 15 000 euros. C’est-à-dire qu’il donne, d’un « J’accepte » déjà mythique, 63 000 euros (et des poussières) à Stéphanie, appelant aussi à voter pour elle au passage. Bon garçon. Aurélie, sa copine à la ville « depuis six ans », appréciera.
  
• « Oh mon bébé », « tu sais que c’est une mission tout ça »… Le dilemme de Senna ? Simple : faire croire à tous à une rupture avec Amélie, en direct, dans le sas. Pour 15 000 euros, évidemment. Il accepte. Ils acceptent. Et ils jouent la comédie, plutôt moins mal que Maxime et Julie en début d’aventure, ce qui n’est pas très difficile.
• La Voix met Benoît devant le dilemme suivant : « Pour 15 000 euros, acceptes-tu de dévoiler aux habitants toutes les atrocités que tu as pu déverser sur eux pendant toute l’aventure ? » Il accepte, et Anne-K. en prend pour son grade, ainsi que Senna.

Bêtise, superficialité, vulgarité, vénalité : c’est bon, tout y est, M. Paolini.