| Sarkorique, l'art de dire, de faire, rien et son contraire |

La république c'est un combat, un combat pour l'émancipation de l'homme. La république commence quand la politique cesse d'être au service de la volonté de puissance pour se mettre au service du bonheur des hommes. Le but de la république finalement, c'est d'arracher du coeur de chacun le sentiment d'injustice, c'est de permettre à celui qui n'a rien d'être malgré tout un homme libre, à celui qui travaille de posséder quelque chose, à celui qui commence tout en bas de l'échelle sociale de la gravir aussi haut que ses capacités le lui permettent. Le but de la république, c'est que les chances de réussite soient égales pour tous. (...) Ce n'est pas un dogme, la république c'est un projet toujours inachevé. La république réelle, ce n'est pas la république où tout le monde reçoit la même chose, mais où chacun reçoit selon son mérite ou son handicap. La république c'est celle qui fait plus pour celui qui veut s'en sortir, et qui ne fait rien pour celui qui ne veut rien faire et dont la société ne peut pas accepter qu'il vive à son crochet! La république réelle, ce n'est pas la république où il n'y a que des droits et aucun devoir. C'est la république où les droits sont la contre-parties des devoirs. Je propose donc qu'aucun minimum social ne soit accordé dans notre pays sans la contre-partie d'une activité minimum d'intérêt général! La république réelle c'est celle où les hommes et les femmes ont les mêmes droits, les mêmes salaires! (...) C'est la république qui crée des emplois, qui construit des logements, qui permet aux travailleurs de vivre de leur travail, qui donne sa chance à l'enfant pauvre."
J'en passe des plus vertes et des moins mûres.
Voilà un échantillon de ce que nous crachait le roi nabot le 8 février 2007 derrière son pupitre "ensemble, tout devient possible" et devant un parterre d'umpistes conquis. Effectivement, quand on vit à Dysneyland...
Et depuis? Rien, ou presque.
Le pauvre qui n'a rien on le balance dans la Seine, à l'homme qui fuit l'injustice on lui envoit une obligation de quitter le territoire, à celui qui travaille on lui refuse une augmentation du smic et on l'invite à travailler plus pour gagner toujours moins que ce qu'il devrait, le chômeur on le contraint à la radiation, à l'handicapé on exige de participer encore davantage à ses frais de santé, le retraité on le taxe, enfin peut-être pas avant les municipales, ils ont pour 70% d'entre eux voté pour lui, alors on va attendre un peu.
Et au travers de tant de contradictions se dessine en filigrane l'idée que la liberté est dans la possession de choses, que celui qui réussit à gravir les échelons peut justifier de ses capacités, que ceux qui survivent tant bien que mal avec les minimas sociaux ont à prouver leur honnêteté et sont redevables à la société, qui n'a rien à voir avec la république, de la misère dans laquelle ils sont enfermés. Cela démontre un mépris abjecte pour ceux qui ne sont pas bien nés, pour la classe ouvrière et moyenne qui n'a d'autre épanouissement possible que dans celui de la "propriété", pour les pauvres dont la pauvreté doit s'expliquer par leur manque de mérite ou leur handicap et se doivent de servir pour survivre.
C'est ignoble.
Si le bonheur des hommes passe par un acte notarié qui les lie pour trente ans à un crédit, si la liberté et le respect se gagne dans la compétition et l'acharnement à vouloir le poste de son chef, si la pauvreté se justifie en contre partie de travaux forcés, on n'a pas fini de rigoler.
Mais au fait, qu'est-ce donc qu'une activité minimum d'intérêt général? Est-ce que la création artisitique, le partage, l'invitation à la réflexion, la participation au débat citoyen, le rappel de nos droits civiques, l'information, le décryptage, l'engagement et un choix de vie écologiste sont dans l'intérêt général? Si oui, nombres de bloggers au chômage qui trient leurs déchêts et roulent à vélo remplissent déjà leur devoir.
Photo dirtydiel