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Saga Belgica : le vaudeville tourne au cauchemar

Publié le 18 octobre 2010 par François Collette

Le sujet risque de monopoliser quelque peu la colonne de ce blog, j’en suis désolé pour ceux qui n’y voient aucun intérêt, mais la tournure de l’actualité politique belgo-belge ne peut être passée sous silence : le vaudeville devient cauchemar.

Après la rupture ultra médiatisée des négociations gouvernementales, Bart De Wever a été chargé par le chef de l’Etat (?) Albert II d’une mission de « clarification » de la situation, comme s’il fallait encore clarifier ce que tout le monde a compris depuis longtemps. Le pauvre Albert paraît bien déboussolé dans ce vaudeville où il tient le rôle d’un laquais, ce qui est tout de même incongru pour un roi.

Hier dimanche, le vilain canard flamand a divulgué publiquement et en toutes grandes pompes médiatiques, le contenu de son rapport de 52 pages et 8 chapitres qu’il doit remettre au souverain ce lundi à 15 heures. Albert II pourra ainsi conserver le trophée dont il aura pu lire le contenu sur Internet. Ce manque de respect pour l’institution qui règne (encore) sur la Belgique donne une idée du personnage mais, une fois de plus, personne dans la presse et les médias ne l’a vraiment relevé.

Comme on devait s’y attendre, le leader nationaliste et républicain a judicieusement utilisé le cadre de sa mission royale pour le détourner à son profit en étalant son projet de réforme de l’Etat, un projet forcément imbuvable pour les francophones dont les réactions outrées ont fusé de toutes parts. Ceci dit, les partis flamands, y compris ceux de gauche, « ne comprennent pas » l’attitude « irresponsable » des francophones, ce qui est un signe de plus que la rupture nord/sud est consommée.

Voici donc un nouveau clash qui creuse encore un peu plus la tombe de la Belgique. La N-VA de De Wever et le PS de Di Rupo sont incontournables pour former une majorité fédérale et on ne voit pas comment ils pourraient concilier leur point de vue. L’arrivée des libéraux francophones à la table des négociations n’y changerait rien puisqu’ils devraient se coaliser aux socialos.

La balle est à nouveau dans le jardin du Roi des Belges. On peut donc s’attendre à un carrousel supplémentaire de médiateurs, démineurs, conciliateurs, clarificateurs et autres fonctions en « eur ». Et pendant ce temps, le gouvernement démissionnaire aux pouvoirs limités tient tant bien que mal la barre dans la tempête qui s’annonce de plus en plus violente.

On en saura plus dans quelques jours…

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