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Une démocratie malade : la France

Publié le 18 octobre 2010 par Marius

Panne_essence.jpg Notre pratique du pouvoir centralisée conduit à une absence de débat démocratique. Dans la majorité des pays européens, ces débats là ont lieu dans les Parlements. Mais notre parlement est de moins en moins représentatif, de moins en moins crédible, bref de plus en plus illégitime. Les Parlementaires n'y sont plus les représentants des citoyens mais simplement de coûteux petits soldats d'un Gouvernement affaibli (et ceux d'une opposition qui y joue un jeu de rôle peu créatif).

Pourquoi les Français se soucieraient-ils des monstrueux déficits budgétaires puisque les élus leurs ont sans cesse fait croire que l'Etat serait toujours là pour tout lisser. Droite ou gauche l’on rase gratis…une constante.

Le diagnostic du docteur Attali

La France est pourtant malade de ses dépenses induites ; ce n’est pas  nouveau et la commission présidée par l’ancien conseillé de F. MITTERAND et à laquelle participe (entres autres têtes d’exception) le fuxéen Jacques DELPLA  milite pour la rigueur en déclarant l’austérité des comptes publics. J. ATTALI aurait-il changé de camp ? Non pas vraiment ; il reste avant tout un économiste et ce n’est pas les récentes décisions prises au Portugal par un gouvernement de gauche qui auraient permis d’établir en France un plan B moins contraignant sur le fond.

Les mesures suggérées dans son rapport sont proches des récentes mesures établies en Espagne puis au Portugal. Il s’agit d’une baisse des salaires des fonctionnaires (plus habile l’on évoque ici le gel de l’indice), du non remplacement des titulaires, de la suppression de nombreux avantages fiscaux (les niches…) et sociaux (déremboursement de médicaments…) ainsi qu'une hausse attendue de la TVA…A quelques nuances près, tout est en cours de normalisation dans l’ensemble de l’ Europe !

Cela permet d’évoquer ici deux sujets centraux  :

·   La crise est profonde et durable et ce n’est pas le PS ou l’UMP qui (nous) éviteront les mesures de rigueur nécessaires au rétablissement de l’économie européenne. Ces mesures échappent aux élus ; elles viennent d’en haut (FMI, Union Européenne…) et il n’y a, au niveau des pays concernés que des adaptations à la marge pour tenir compte des particularismes locaux (par la cohabitation portugaise, par la gauche en Espagne et en Grèce ou par la droite en France l’assainissement des comptes est un préalable à la reprise).

·   Les querelles incessantes entre la gauche et la droite relève de l'infantilisation. Le débat sur les retraites en est l’illustration. La gauche s'est retrouvée unie sur un thème simpliste. L’on en oublierait presque que si le seuil est maintenu à 65 ans l’obligation de 42 ans de cotisation va retarder un grand nombre de candidats aux départs. L'opposition est une paresse qui permet de ne pas aller au fond des débats.

Jusqu’à ces derniers jours les syndicats ont montrés une plus forte responsabilité que nos parlementaires. Ils reconnaissent implicitement que la réforme est nécessaire. Ils n'ont pas appelés à son retrait mais à un dialogue. Il n’a pas eu lieu. Il ne reprendra qu’après un chaos que tout le monde redoute mais qui semble l’ultime solution pour marquer le refus d’une réforme bâclée.

Sur ce point J. ATTALI appui sur la nécessité de faire différemment. La commission dans son rapport n'est pas avare de critiques et renvoie globalement les parties à leurs chères études. Le rapport préconise les pistes évoquées par la CFDT, parfois plus « créatives» que les propositions du PS comme de laisser le libre choix aux salariés d'arbitrer entre durée de retraite et le niveau de pension par le biais des durées de cotisation et des surcotes ou décotes correspondantes . Il suggère également la mise en place d'un système de comptes individuels de cotisation retraites plus souples…

Tout cela ne sera possible, hélas, qu’après avoir fait plier le gouvernement. La première étape est encore incertaine…mais 71% de la population sait, aujourd’hui, que les solutions proposées ne peuvent satisfaire durablement les salariés et la jeunesse de ce pays.


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