Audrey Pulvar répond aux propos racistes de Guerlain

Audrey Pulvar a répondu aux propos racistes tenus par Jean-Paul Guerlain la semaine dernière dans le journal de 13h sur France 3. La journaliste a publié une lettre ouverte intitulée "Nègre je suis, nègre je resterai" sur sa page du site internet de France Inter, où elle dénonce notamment l'absence de réaction du milieu politique français.

"C’est donc celui du nègre fainéant, bon à rien, qu’il aura choisi de nous servir, dans un silence sidérant, sur le plateau du 13 heures de France 2 vendredi dernier.(..) On a bien cherché, on a bien attendu pendant tout le week-end, dans la bouche de tous ces responsables politiques, un début de condamnation, d’émoi, d’indignation. Seule Christine Lagarde a réagi. Pour les autres, on attend encore." a écrit Audrey Pulvar.

"En France, on peut donc prononcer des paroles racistes à une heure de grande écoute, sur un média national sans qu’aucune grande voix, politique, intellectuelle ou artistique ne s’en émeuve."

Pour rappel, Jean-Paul Guerlain a déclaré vendredi dernier en plein direct dans le journal de 13h de France 2 : "Je me suis mis à travailler comme un nègre... je ne sais pas si les nègres ont toujours vraiment travaillé", avant de s'excuser quelques heures plus tard.

"Le crachat, que ce très distingué Monsieur Guerlain a jeté à la figure non pas seulement de tous les Noirs d’aujourd’hui, mais surtout, cher Monsieur Guerlain, sur la dépouille des millions de morts, à fond de cale, à fonds d’océan, déportés de leur terre natale vers le nouveau monde. Ces millions de personnes asservies, avilies, déshumanisées, pendant quatre siècles, réduites au rang de bras et de mains destinées aux champs de coton, aux champs de canne, à la morsure du fouet ou celle du molosse, tous ces esclaves, vendus comme une force de... travail !" a ajouté Audrey Pulvar avant de citer Aimé Césaire.

"Eh bien le nègre, il t’emmerde !" a-t-elle conclut comme Aimé Césaire l'avait fait avant elle.

La lettre complète d'Audrey Pulvar est ici. A méditer...

Photo : capture France 3