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Irwin Allen : du grand spectacle sur le petit écran

Publié le 19 octobre 2010 par Joeybassett

Irwin Allen : du grand spectacle sur le petit écranUn Fan Site consacré à ce grand auteur, producteur et réalisateur nous prévient d’entrée qu’il na pas encore reçu la reconnaissance qu’il mérite. Le contributeur qui a signé cet article évoque même son décès comme un désastre pour la science-fiction. Il voit le verre a moitié vide. Moi je veux le voir à moitié plein et j’affirme que la naissance de ce génie est à mettre en gras souligné dans la chronologie de la Télévision. Comme beaucoup de génies, Irwin Allen est un curieux touche-à-tout et multi talentueux, un de ceux qui n’ont pas besoin qu’on les découvre pour s’imposer.

Ses qualités s’imposent très tôt. À peine sorti de l’Université où il a étudié le journalisme et la publicité, il débute au « Key Magazine » de Los Angeles avant de s’illustrer à la radio. Embauché par la station locale KLAC (aujourd’hui nommée AM 570 et spécialisée dans le sport), il y crée un programme qui va être un gros succès et va en inspirer beaucoup d’autres : The Irwin Allen Show, un mélange de talk show et de reportages avec des stars d’Hollywood qui est même repris dans les journaux : « Hollywood Merry-Go-Round ». À la fin des années 1940, lorsque émerge la télévision commerciale, son programme devient une émission de télévision (également intitulée : Hollywood Merry-Go-Round) qui sera diffusée pendant trois ans (en même temps que continue le show à la radio). En 1944 il crée une des toutes premières agences artistiques exclusivement dédiée aux scénaristes à laquelle seront associés des auteurs comme P.G. Woodhouse ou Fanny Hurst

Irwin Allen : du grand spectacle sur le petit écran
Chaque fois qu’Allen fait un pas, c’est un bond. Journaux, radio, télévision… Hop ! Le voilà avec un pied dans le cinéma où il devient producteur. Il participe ainsi à des films comme Where Danger Lives (1950 avec Robert Mitchum), Double Dynamite (1951) ou A Girl in Every Port, tous les deux avec Groucho Marx en vedette qui deviendra l’un de ses meilleurs amis. En 1953, il produit et réalise un documentaire intitulé The Sea Around Us dont il écrit également les textes. Le film, trois ans avant la Palme d’Or du Monde du silence de Malle et Cousteau, utilise des techniques nouvelles (prises de vues panoramiques, vues microscopiques…) pour montrer les beautés et les merveilles du monde sous-marin et il est récompensé par un Oscar. Après ça, comment aller plus loin ? En montant sa propre société de production, pardi ! Il crée donc la compagnie Windsor Productions avec laquelle il produit d’abord un autre documentaire animalier (The Animal World / 1956) où il poursuit l’expérimentation de techniques audacieuses, notamment pour animer des dinosaures, puis un film de commande : The Story of Mankind (1957) dans lequel un ange et un démon (Vincent Price) défendent et condamnent la race humaine devant un jury d’extraterrestres.

Irwin Allen : du grand spectacle sur le petit écran
Après la reconnaissance de ses pairs, Allen va obtenir celle du public. En 1959 il co-écrit et produit The Big Circus (avec Victor Mature, Vincent Price, Peter Lorre…) qui est un très gros succès et qui le propulse définitivement dans « la cour des grands ». L’année suivante, on lui confie une superproduction : The Lost World qui va être un autre succès et qui confirme le talent particulier d’Allen pour le Fantastique et les effets spéciaux. Et peut-être aussi une prédilection pour les classiques du genre : après l’adaptation de Conan Doyle, il va produire un Voyage to the Bottom of the Sea qui n’a rien à voir avec 20 000 lieues sous les mers mais y ressemble un peu quand même et puis carrément et sans fard : Five Weeks in a Balloon (Cinq semaines en ballon). Et enfin, au début des années 1960, Irwin Allen est de retour à la télévision. Il adapte en feuilleton son film Voyage to the Bottom of the Sea. Quatre saisons et un succès international : Allen est assurément une valeur sûre et il n’a pas de mal à faire accepter ses nouveaux projets. Au fil des productions, il constitue autour de lui une équipe de passionnés ingénieux et dévoués (Allen avait l’œil à tout et pouvait être pénible) qui vont l’accompagner dans ces véritables aventures où il faut sans cesse inventer.

Fidèle à ses principes, il s’inspire encore d’un classique de la littérature pour créer son prochain programme. Lost in Space est une libre adaptation avec transposition dans l’espace des Robinsons Suisses et c’est encore un programme devenu culte, qui a connu récemment une adaptation (dont on ne parlera pas pour ne fâcher personne). C’est encore une débauche de décors, maquettes, costumes et effets spéciaux mais ce qui est absolument remarquable dans ces séries qu’il produit, c’est qu’elles se sont à peine démodées et qu’elles restent très agréables à regarder. Son projet suivant est encore plus ambitieux : dans The Time Tunnel, ses héros perdus dans une boucle temporelle infernale passent d’époque en époque et se retrouvent toujours au milieu d’évènements historiques parmi les plus dramatiques. Cette fois, le succès n’est pas vraiment au rendez-vous. Ce n’est pas non plus un échec, mais la série ne fait que trente épisodes et Allen en concevra de l’amertume, persuadé que le programme méritait un peu de persévérance. Pas de quoi déprimer pour autant et Allen est déjà sur le projet suivant, toujours pour la télévision, toujours en série et toujours fantastique : Land of the Giants, dans laquelle un groupe d’humains est jeté dans une dimension où ils sont gros comme des insectes.

Irwin Allen : du grand spectacle sur le petit écran
Irwin Allen a passé dix ans « à la télé » et il a gagné assez de médailles sur ce front pour retourner vers le cinéma. Là, il ne va pas faire que ramasser des récompenses, il va carrément acquérir un surnom : Master of Disaster : le maître du désastre. Tout en gardant une prédilection pour le grand spectacle et les effets spéciaux, Allen va effectivement se vautrer avec volupté dans la tragédie. Comme ce blog reste consacré exclusivement aux feuilletons télévisés, je ne m’étendrai pas, mais vous comprendrez qu’on ne peut pas parler d’Allen sans parler des deux films qu’il produit alors : The Poseidon Adventure (1972) et The Towering Inferno (1974), deux superproduction qui sont devenues cultes et qui ont gagné quatre Oscars.

Allen n’a quand même pas connu que des succès, il y a eu aussi quelques flops. Ce ne sont pas des échecs cuisants non plus, mais de quoi le décevoir car c’est lorsqu’il s’écarte de son créneau fantastico-dramatique qu’il manque le public. En 1975 il adapte Swiss Family Robinson, cette fois sans transposition dans l’espace : la série ne tient qu’une seule saison. En 1982 il s’aventure dans le genre « Rescue Drama » avec la série Code R et celle-ci ne fait même pas une saison complète.

Toutefois, le catastrophique et le grand spectacle ne se démodent toujours pas et Irwin Allen a encore l’occasion de déclencher quelques apocalypses sur les petits écrans en produisant plusieurs téléfilms dans ce genre. Il place une bombe à bord d’un paquebot dans Adventures of the Queen (1975, avec Robert Stack). En 1976 il renvoie les téléspectateurs durant le grand incendie de Chicago dans le téléfilm Time Travelers et fait crever un barrage dans Flood! (avec Robert Culp). Il allume un immense incendie de forêt en 1977 dans Fire! (avec Ernest Borgnine, Vera Miles et Patty Duke), décongèle le capitaine Nemo dans The Return of Captain Nemo (1978, avec Jose Ferrer) ; lance une armée d’abeilles tueuses sur le pays dans The Swarm, un film de cinéma qui malgré son casting luxueux n’attirera pas les foules dans les salles… Dans Hanging by a Thread, téléfilm de 1979, c’est une télécabine qui menace de tomber dans un précipice, dans Beyond the Poseidon Adventure il renvoie sous l’eau les survivants du fameux bateau (un autre film qui ne va pas marcher fort) et dans When Time Ran Out il réveille un volcan pour pourrir les vacances de Paul Newman (un troisième échec au box-office). Pas besoin de vous expliquer l’action de The Night the Bridge Fell Down (1983) qui précède Cave In! Où un groupe se retrouve prisonnier d’une grotte. Il produit également une adaptation d’Alice in Wonderland (1985).

Malheureusement, la santé du génie du désastre va décliner alors qu’il passe les soixante-dix ans, le forçant à se retirer sans même pouvoir finaliser son projet d’adapter Lost in Space pour le grand écran. En Novembre 1991, il est décédé à Santa Monica, une semaine seulement après qu’un autre géant de la science-fiction nous ait quitté : Gene Roddenberry.

L’œuvre télévisuelle d’Irwin Allen est immense. Il laisse en héritage des séries qui sont devenues mythiques et font encore rêver producteurs, scénaristes et diffuseurs et l’on peut régulièrement reconnaître son style dans des films et séries.

J.B.

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