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Semaine 52

Publié le 04 janvier 2008 par Claude Grillet

Certains sont capables de sortir le p’tit Jésus de l’étable pour vous le proposer à table, en culotte de velours. Hommage appuyé aux papilles de la nation, ils nous font déjà - tels de vulgaires mâtins de Pavlof - saliver  par les fumets qui s’échappent de la cuisine. La cuisine est le sanctuaire de Philippe et Cathy. Leur table n’est pas de celles dont on s’arrache aisément. Cette année, les p’tits plats ont été mis dans les grands mais les grands n’ont pas suffi, alors le foie gras s’est offert sur des carreaux de faïence. Jamais surplus de salle de bain n’aura connu plus belle destination.

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Ces vacances m’ont donné l’occasion de lire un peu. J’ai lu avec avidité le bouquin de souvenirs de Danièle MITTERRANDqu’elle présentait et dédicaçait à Cluny, il  y a quelques semaines de cela. Bien qu’absents de Cluny, ce jour pour

 cause de compétition de judo de Louis, nous avions laissé un exemplaire à faire dédicacer. Les gens présents ont été stupéfaits de la disponibilité et de la qualité d’écoute de cette femme dont l’âge ne semble pas altérer ses capacités d’indignation mais aussi de compassion.  Si le livre apporte quelques éclairages nouveaux sur la vie et l’oeuvre de son Président de mari, il nous fait découvrir une Danièle GOUZE courageuse et déterminée dont les convictions solidement amarrées à une éducation exigeante et rigoureuse, n’ont jamais été entamées par ses responsabilités. Amateurs et amatrices de pipoleries, s’abstenir.

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Ecouté et lu à l’occasion des vacances de Toussaint, je me suis plongé une nouvelle fois dans la pensée d’André COMTE-SPONVILLE. Après avoir lu, il y quelques années de cela, “le petit traité des grandes vertus” et cet été, “le bonheur, désespérément”, j’ai lu “le capitalisme est-il moral ?”. Cet ouvrage facile d’accès est le texte remanié de conférences données auprès d’étudiants en école de commerce ou de chefs d’entreprise. Ce texte est surtout l’occasion pour le philosophe de proposer une grille de lecture de l’activité humaine au moyen de 4 ordres : 1. l’ordre scientifique 2. l’ordre politique 3.  l’ordre de la morale 4. l’ordre éthique. Chaque ordre dispose d’une certaine autonomie par rapport aux trois autres. Est considéré comme ridicule - au sens pascalien - la confusion des ordres ou la tentation de répondre à une question relevant d’un des trois ordres en se servant d’un autre ordre. A la question liminaire, la réponse est donc donnée bien vite. Le capitalisme est déterminé par des règles économiques qui relèvent de l’ordre 1. Il n’est ni moral ni immoral*. Il est amoral. En revanche, chaque individu à l’oeuvre, à quelque niveau de responsabilité que ce soit, dans une entreprise, peut déterminer son action en fonction de la morale, voire de l’éthique (amour).  A.COMTE-SPONVILLE propose des outils pour questionner notre vie quotidienne. A ceux qui cherchent du sens - voire de la spiritualité, éprouvent - en tant que parents - le besoin de transmettre les éléments d’une morale affranchie de toute tutelle divine, il apporte des réponses et bien sûr des questions. Cette lecture est roborative et donc bienfaisante.

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Après un nouveau repas de famille chez ma mère, qui nous a permis de retrouver mon frère et son fils Valentin ; après une bonne sieste et quelques bavardages agréables, nous nous sommes enfin décidés à “monter” à Sanvignes voir “la grand-mère”, Gaby la magnifique, l’Espérance, celle qui m’a initié aux formules “chic et choc” - plus souvent choc que chic ! Quand nous sommes arrivés, il était 17h30 mais les volets étaient fermés et seul un filet de lumière garantissait une présence dans la maison. Je frappai à l’huis. La voix tonique de la Gaby a demandé qui c’était. A peine m’étais-je annoncé que  je l’ai entendu dire que c’était pas une heure pour venir… Pan sur le bec. N’avait qu’à pas siester aussi longtemps. Elle m’a dit qu’elle ne nous attendait plus, qu’elle avait dû téléphoner au René, le voisin, pour lui demander de sortir les poubelles, qu’elle pensait que je les aurais sorties, qu’heureusement qu’elle avait de gentils voisins. C’est pour ça que je l’adore. Au bout de cinq minutes, la joie de nous voir avait dissipé la déception de ne pas nous avoir eus plus tôt. Les gamins ont été extras. On a mangé deux trois galettes bretonnes et glané quelques infos sur oncles, tantes, cousins, cousines répartis aux quatre coins de l’hexagone ;-) 

* Lire aussi le papier de l’Huma qui a été publié à l’occasion de la sortie du bouquin en livre de poche.


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