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Débordements

Publié le 20 octobre 2010 par Malesherbes

Beaucoup d’hommes politiques se sont plaints d’amalgames  avec la période sombre de la seconde guerre mondiale, les mêmes d’ailleurs qui n’avaient pas craint auparavant d’insulter les médias en recourant à un vocabulaire de la même époque. Voilà qu’on nous ressert la même antienne à propos des Français pris en otages par les grévistes. Sans remonter jusqu’au temps des otages fusillés par l’occupant allemand, ces amateurs d’amalgames devraient penser à Michel Germaneau, assassiné (et non exécuté comme le prétendent des ignares) par ses ravisseurs, aux deux journalistes de France 3 détenus depuis décembre en Afghanistan ou aux sept personnes capturées au Niger. Des otages, c’est ça !

Bien sûr, les grèves sont gênantes. Elles peuvent même avoir des conséquences graves en termes de revenus, d’emplois, de marchés. Mais qui donc a déclaré le 5 juillet 2008 : « Désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit », sinon celui qui considère le mépris comme un outil licite de gouvernement ? Remarquerait-il quelque chose désormais ?

Le droit de manifester est reconnu mais, si l’on manifeste, ce n’est pas pour le seul plaisir de défiler en brandissant des pancartes et en chantant des slogans, c’est pour envoyer un message. Que peut-on faire face à un pouvoir qui n’entend ni ne voit rien ? Qui donc s’amuse à des comptes d’apothicaires (qu’ils me pardonnent !) pour savoir si la participation augmente ou plutôt diminue, un ministère de l’Intérieur annonçant triomphalement mardi à 13 heures 480.000 manifestants contre 500.000 la semaine précédente ? Comme si de telles évaluations étaient précises à plus ou moins 2%. !

Bien sûr, ceux qui ne veulent pas faire grève ont le droit de pouvoir normalement se rendre à leur travail. Mais qui donc foule aux pieds en premier le droit, sinon un Bernard Accoyer qui, violant le règlement de l’Assemblée, empêche les députés normalement inscrits de s’exprimer à l’occasion du débat sur la réforme phare du quinquennat. Et que penser d’un Président qui piétine notre loi fondamentale, la Constitution, en parlant d’une espèce inconnue, les Français d’origine étrangère (dont il pourrait doublement et glorieusement faire partie si la Constitution autorisait l'existence de Français moins français que les autres) et en osant dire : « J’ai demandé au Ministre de l’Intérieur de mettre un terme aux implantations de campements sauvages des Roms ». Faire appliquer la loi, c’est demander l’évacuation des camps illégaux. Préciser qu’il s’agit en l’espèce de ceux d’un groupe déterminé, avec des individus considérés en masse et non pas au célèbre cas par cas, c’est tenir un propos raciste, qui tombe sous le coup de cette même loi.

Quand donc tous ces amoureux du droit et de loi se décideront-ils à demander la destitution d’un Président totalement indigne de sa fonction ?


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