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La bataille des retraites est d'abord une bataille politique et idéologique.

Publié le 20 octobre 2010 par Leunamme

Évidemment, ce qui pousse des millions de personnes dans la rue, c'est le refus de travailler plus longtemps. Évidemment, la colère des lycéens et des jeunes vient d'abord d'une accumulation de peurs et d'angoisse. Évidemment, le profond sentiment d'injustice qui envahit la société toute entière est le moteur de cette mobilisation. Pour autant, qu'on ne s'y trompe pas, ce qui se joue ici est fondamental, ce n'est rien d'autre que le choix de la société dans laquelle nous voulons vivre.

La volonté du gouvernement, et avec lui des patrons du CAC 40 et des puissances financières, c'est de nous enfermer dans une société où l'économie serait prépondérante et aurait tous les pouvoirs. Ce n'est en aucun cas la volonté de sauver le système des retraites qui a poussé Nicolas Sarkozy à agir, mais bien la peur de voir la note de la France dégradée par les agences de notation, ce qui signifierait une possible évasion de capitaux.

Derrière la contre-réforme des retraites, c'est le spectre d'une société où l'humain ne serait plus qu'une variable d'ajustement, précarisée si possible (donc corvéable), dans le seul but de la rentabilité et du profit. Le projet de Sarkozy ne vient pas de nul part, il s'inscrit dans une vision précise de la société, basée sur la défense des intérêts des puissants. Une société où l'entreprise serait au centre de la société, au détriment de l'humain. Le bouclier fiscal, la défiscalisation des heures supplémentaires, le développement des auto-entrepreneurs, tout cela s'inscrit dans ce projet. Mais pas seulement, la fabrication continuelle de sans-papierssans-papiers permet de disposer en permanence d'un sous-prolétariat complètement soumis puisque sans droits.

A cette société précarisée, où l'humain ne compte pas, s'oppose non pas une autre vision, mais des aspirations. Celles d'une société où l'Homme serait au centre. Une société où l'épanouissement individuel et collectif serait privilégié, où le savoir, la culture, les divertissements auraient pour objet le bien-être de chacun et non plus la recherche d'un emploi ou la création de temps de cerveau disponible pour une boisson gazeuse. Celles d'une société juste, où le travail serait valorisé à sa juste valeur et où chacun trouverait sa place. Celles enfin, d'un monde où le dialogue prévaudrait.

En cela les retraites sont fondamentales, puisqu'elles nous concernent tous, et telles qu'elles sont conçues en France, sont garantes d'une solidarité intergénérationnelleintergénérationnelle. En cassant cette solidarité, c'est le chacun pour soi permanent et définitif que veut instaurer le gouvernement. C'est bien pour cela qu'il ne faut pas lâcher.

PS : par manque de temps et de courage, je ne mets toujours pas de liens, mais je recommencerai bientôt, c'est promis. Par contre, pensez à vous inscrire à la newsletter si ce n'est déjà fait.


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