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un monde d'illusions

Publié le 20 octobre 2010 par Tanjaawi

En ce moment les gens battent le pavé pour la préservation de leurs droits dont, jusqu'à il y a peu, on peut dire qu'ils connaissaient une évolution positive.
Le fait que les Droits diminuent à cause de la crise systémique n'est pas ce qui uni le plus ces deux phénomènes.
La diminution des droits est motivée par un rendement qui est évalué au moyen du seul et unique étalon connu, l'argent, le business, qui en lui-même ne peut pas être qualifié de « fin en soi », ce qui relègue cette finalité à l'accroissement des Droits de Tous. (Elle est un peu compliquée cette phrase)

D'abord, nous sommes dans un « état de Droit », c'est le fondement des sociétés modernes. Or ces Droits diminuent graduellement, autant que le respect des Droits de l'Homme, autant que le sentiment de vivre dans une démocratie. Autour de cela, le système économique fait l'expérience d'une défaillance mécanique dont la débilité, si elle était exprimée par des pièces articulées, serait si flagrante qu'on en pleurerait.
C'est donc, avec cette défaillance, toute la civilisation qui est entraînée dans le sens de la dégradation et de la désorganisation, à l'heure précisément où l'humanité se rend compte que c'est cette défaillance d'organisation qui est la cause des maux qu'auront engendrés la satisfaction insatiable du moindre des caprices de chacun des humains riches.
Toute cette ignorance accumulée aura converti en irresponsabilité et en inconséquence la plupart des activités humaines de l'ère industrielle.
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Quand les gens se disputent pour savoir s'il faut que l'âge de la retraite soit de 60 ans ou 62 ou 67 ans, on se demande dans quel monde on vit, et si un jour une lumière d'intelligence mettra une grande claque dans la gueule à ces discussions puériles à temps, avant que tout n'implose, sans que la plupart des gens ne comprennent pourquoi.
Des fois même je me suis dit que les grèves étaient provoquées dans le but de faire économiser des millions de journées de salaire aux entreprises, qui ensuite demandent à ses remployés de rattraper le temps perdu !
Rien que la standardisation des âges comme référence est du plus haut niveau de la crétinité.
Normalement on devrait seulement détourner le regard et élaborer ses propres règles en accord avec ce qui nous semble juste, de la façon la plus anarchique possible, tel que le veut le vrai bon libéralisme !
Un problème aussi simple à résoudre engendre des confrontations aussi inutiles que décentrées de ce qu'il faut pour résoudre un problème. Ce qu'il faut pour résoudre un problème c'est, en premier, en exposer clairement l'énoncé de sorte que tous puissent participer à cette réflexion.
Évidemment, l'étape zéro de la résolution du problème est située dans un futur aussi hypothétique que providentiel.
Et en même temps ce n'est pas difficile à comprendre, tout le monde connaît très bien les données du problème, et ce depuis l'époque de « Baby-Boom », ayant engendré le « papy-boom », et toutes les conséquences explosives largement prévisibles dont on se disait, il y a cinquante ans, que d'ici-là l'humanité aurait trouvé « des solutions », en particulier, en devenant plus intelligente, organisée, et rationnelle. Bref on a attendu les solutions d'une évolution incrémentielle, et finalement cet instant se trouve être reporté Ad Vitam Aeternam.
C'est inutile d'aller entrer dans les détails, où on se demande pourquoi le gouvernement s'acharne à grappiller des sommes ridicules qu'ils redistribuent allègrement aux plus riches, et où un des pays les plus riches du monde se couvre de honte en exposant au monde sa mesquinerie.
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Pour la crise systémique, c'est le même genre de réflexion qui constitue les données du problème. Inutile d'être un spécialiste ayant des actions à défendre et des intérêts très bien calculés, connaissant toutes les ficelles du métier qui consiste à devenir riche sans travailler ni servir à rien pour sa société, pour les comprendre : tout simplement, l'argent est un produit de consommation, et le remboursement de son utilisation est impossible par l'effet de la logique simple et basique.
Autant dire qu'il est complètement con, ce système.
La maximum possible de gens travaillent le maximum de temps possible jusqu'à devenir complètement aliénés, dans le but de rembourser le coût de la vie quotidienne ; et au moindre problème, tout s'écroule.
On peut établir un étalon de rendement pour mettre en rapport l'utilité avec la quantité d'énergie déboursée, et dans ce cas, on peut estimer que la situation actuelle est le plus bas niveau de l'échelle du rendement.
Le rapport entre les grèves pour les retraites en France et la crise systémique est très simple, dans chacun des deux cas, la conséquence dénoncée interroge la cause, et aucun rafistolage sur les conséquences ne fera que les causes cesseront d'agir, avec toujours plus de férocité, jusqu'à ce qu'on s'attèle au vrai problème.
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Quand les peuples disent qu'ils refusent une proposition de loi, ils ne font pas de la politique, ils se moquent de comment les politiciens devront procéder, ils donnent seulement l'ordre solennel et impérieux de trouver des solutions, à des gens qui s'auto-proclament spécialistes de ces questions hyper-complexes (et rendues hyper-compliquées à cause de leurs propres fonctionnements).
Les politiciens, se croyant plus fort que l'addition de toute cette masse, lui explique qu'ils font cela pour leur bien et qu'il n'y a pas d'autres solutions. En fait ils veulent dire qu'il n'y a pas d'autre solution qui demande aussi peu d'effort de leur part.
On ne peut pas leur en vouloir, ils ont été éduqués comme des chiffonniers et ne savent absolument pas travailler en réseau, cette notion étant apparue cinquante ans après la fin de leurs études. Le fait qu'on ait un président qui ne sache pas se servir d'un ordinateur est vraiment l'exemple le plus hallucinant de l'inaptitude des politiciens à exercer le métier dont ils se targuent.
Pourtant, la moindre bonne idée serait suivie et soutenue par tous les peuples, avec la ferveur et l'énergie qu'ils sont capables de mettre dans les causes nobles. Et ces peuples défilent dans les rue, finalement, pour dire qu'ils sont prêts à tout faire pour améliorer les choses, quelle que soit l'idée, pourvu qu'elle ait un sens, et que les résultats se fassent sentir.
Mais toute cette énergie les politiciens n'en ont que faire, et ils leur demandent de retourner à leur labeur aliénante.
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Dans un premier temps, on a constaté la dégradation de l'état de Droit et de la démocratie, de la même manière que le sens des mots s'est dégradé à force de s'en servir au lieu de les nourrir de sens.
Dès lors les raisons d'insister des politiques s'érodent elles aussi d'autant, jusqu'à ce que bientôt, tout ce qui aura un rapport avec des politiciens sera considéré comme néfaste par avance.
Déjà on voit poindre une loi interdisant les plantes médicinales, et juste après pourquoi pas, une autre interdisant de cultiver ses propres légumes. Ah je suis sûr qu'ils n'y avaient pas pensé à celle là et que je viens de leur en donner l'idée.
Ensuite on constate avec une certaine délectation qu'un système injuste n'est pas viable, ce qui n'est quand même pas de chance pour ceux qui lui dévouent toute leur énergie vitale. Cette énergie est gaspillée, un peu comme s'il s'agissait de répondre à tous les caprices d'un roi débile.
A n'importe quel humain moyen peut apparaître, après une réflexion de quinze secondes laborieuses, qu'il y a de meilleures solutions que celles qui consistent à colmater les brèches béantes et innombrables du système injuste.
Si par exemple il fallait légiférer sur tout ce qui permettrait au système injuste de continuer de fonctionner, il faudrait quinze million de lois nouvelles, et autant d'années pour les voter, ce qui constitue une quantité d'énergie quinze million de fois supérieure à celle qui est utile pour tout arranger.
Je l'ai déjà ressassé mille fois mais bon c'est pas grave : en premier il faut mettre toutes les industries qui concernent les biens et service de première nécessité du domaine public, et reverser systématiquement tous les bénéfices aux états. Il faut supprimer les banques et les assurances, ce qui libère, à vue de nez, quinze pour cent de l'énergie humaine disponible. Il faut que les gens se regroupent en centrales d'achat coopératives, afin d'assurer eux-même la distribution entre les producteurs et les consommateurs. Et le plus important, il faut structurer les priorités de façon imbriquée, de sorte que les petites participent aux grandes, et que les grandes, soient des objectif communs à l'échelle de l'évolution de la civilisation.
Cela signifie implicitement que le but de toute activité soit cette activité elle-même et non les bénéfices que leurs seigneurs pourraient en retirer.
Cette notion est tellement primordiale et vitale, que mes oreilles bourdonnent de ne jamais l'avoir entendue avant.
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Ok, je peux exposer « mes » solutions, les soumettre à la critique, les réévaluer comme je le fais constamment, mais rien n'arrive à faire taire les motifs de ces propositions, ou dit autrement, les données du problème.
C'est seulement si on veut faire de la philosophie qu'on aperçoit qu'au fond le « problème » est dans la tête des gens, dans la mesure d'innombrables illusions quant aux fonctionnements viennent remplacer les articulations logiques pourtant faciles à constater.
Ils croient en ce roi débile qu'est le système injuste, qui consiste à vendre de l'argent au jour-le-jour, dans le but de rembourser la veille, au moyen d'évaluations complètement erronées que pourtant ils comptabilisent jusque dans le moindre centime.
Ils croient que l'homme juste devient riche et le crétin reste pauvre, et que par cet effet, les puissants de ce monde étant intelligents, auront à coeur de l'améliorer, lui ou n'importe quel sauveur automatique promis d'avance. Et s'il est là, je peux vous dire qu'il se cache car sa vie est en danger.
Ils s'imaginent que ce sont les politiciens qui ont la charge de trouver les solutions aux problèmes que l'histoire sédimentaire leur impose, alors pourtant que la moindre idée nouvelle est immédiatement fatalement rejetée de façon insultante.
Ils partent du principe que dans un bras de fer le gagnant est le plus honorable des deux, et que le vaincu doit s'incliner devant un fait historique indépassable.
Alors qu'en fait tout cela n'existe pas, ce ne sont que des illusions érigées au rang de paradigme sur lequel se sont basées des couches et des couches d'évolutions, et sur lesquelles personne n'a envie de revenir.
Tout cela fait « système », alors que ce ne sont que des freins et des croyances. Ils veulent « changer le système », ce qui d'office fait de ceux-là des gens qui ignorent le vrai sens du mot « système ». (En fait il faudrait créer un système, ce qui est différent).
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Pourtant le fait est que, sur le plan évolutif, il se produit l'effet que toute évolution laborieuse au début peut être recommencée à une vitesse incomparable, et de plus en plus rapidement. Il se passe qu'il ne faut pas penser en terme sédimentaire, mais en terme de capacité à reproduire toute l'évolution.
Par exemple le foetus qui germe reproduit en neuf mois toutes les étapes de millions d'années d'évolution des organismes, et si il en est ainsi, c'est en raison de lois, je veux dire de vrais lois, qui ne sont pas des illusions ou des conventions sociales culturelles.
Chaque humain doit pouvoir passer, au cours de sa vie, par toutes les étapes historiques de la société, en passant par les moment de forts conflits interne à l'endroit où on découvre le phénomène de complexité, c'est à dire quand on devient adulte.
Les gens sont béats de technologie, j'en ai même vu qui étaient très auto-satisfaits de « travailler dans l'informatique », (comme secrétaire !) alors pourtant qu'ils n'y comprennent rien, et à qui l'illusion dicte qu'ils sont propriétaire de cette technologie qu'ils utilisent. Pourtant si on les mettait sur une île déserte, ils ne seraient même pas capable d'en reproduire les rudiments les plus préhistoriques (j'ai nommé la boîte à musique !).
Vous comprenez ce que j'essaie de dire ?
Tout ce qu'on apprend n'est qu'un exercice dont on ne fait que tirer les leçons afin de devenir capables de résoudre des problèmes.
C'est une brave et grasse illusion que de croire que notre civilisation a bien trop évolué pour interdire d'en repenser les bases.
C'est ce qu'on appelle de la radinerie, c'est être radin en énergie, paresseux en évolution, et ça conduit à se retrouver bloqués à cause des erreurs accumulées.
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