Rediffusion de deux articles fusionnés, datant respectivement du 20 Février 2009 et du 23 Septembre 2009.
Histoire
Lors de mon passage à Flamarens, mi Juillet 2008, je n’avais pas pu visiter le sublime château qui domine la sublime campagne de Lomagne. J’en avais fait le tour, admiré les contours dans une atmosphère matinale fort agréable : les lieux étaient paisibles, il était doux de s’y promener.
Il y eut d’abord un castrum qui fût la propriété d’une certaine Régine de Goth, nièce du pape Clément V. Mais le château actuel ne fut construit qu’au XV e siècle à l’initiative du seigneur de Flamarens, Jean de Grossole. Le 5 Février 1469, ce dernier fait un marché avec Jean Cazenove, un tailleur de pierre, pour la construction du château.
Le bail est assez surprenant ! Le tailleur de pierres accepte de construire le château en moins de deux ans à plusieurs conditions : 241 écus d’or, 50 mesures de blé, 21 pipes de vin rouge, 5 pipes de piquettes, 7 porcs âgés de 2 ans et 2 vaches convenables.
Le château fut agrandit en 1536, au nord, par Georges Dauzières puis au XVIII e siècle de somptueux décors l’étoffèrent. Le château que l’on qualifiait de « bet dehoros, bet deguens » (beau à l’extérieur, beau à l’intérieur) devint au XIX e « poulit deforo, led dedéns » (joli dehors, laid dedans), peut être parce qu’il se délabrait de lui-même.
Pour couronner le tout, son magnifique donjon, fut malheureusement la cible de la foudre en 1943 ce qui provoqua un incendie dévastateur. Et bien que certains endroits furent épargnés, des pilleurs vinrent s’emparer de beaucoup de ce qui avait subsisté. Le château était tout simplement en ruine. Mais dès 1967, ses propriétaires, ainsi que les membres de l’association des amis de Flamarens, s’efforcèrent de rénover le château qui retrouva la grâce et la beauté qu’évoquait l’abbé François au XVII e siècle dans quelques vers débordants de véracité :
Le superbe chasteau de tous costés domine
Sur les plus hauts endroits de la terre voisine ;
Sa tour, dont l’édifice est fort laborieux,
Semble à peu près cacher sa pointe dans les cieux.
Quel plaisir n’est-ce pas de voir cette structure
Embellie au-dedans d’une riche peinture,
De voir ces beaux degrez (1), ces planchers azurez,
Ces statues de marbre et ces chenets dorez.
L’artifice nouveau de ses tapisseries
Représente à nos yeux des campagnes fleuries,
Des arbres qui plantez sur le bord de ruisseaux
Servent d’ombrages frais à divers animaux.
(1) En ancien français, "degrez" signifie "les escaliers, les marches de l'escalier"
VISITE
Lors des journées du patrimoine de Septembre 2009, en revisitant la cathédrale d’Auch une énième fois –et je ne m’en lasse vraiment pas-, j’ai trouvé un petit prospectus listant les monuments à visiter un peu partout dans le Gers à l’occasion des journées du Patrimoine. Je suis tombée sur le château de Flamarens, château que j’avais vu lors d’une balade à Flamarens même, mi-juillet 2008. A ce moment là, pour des raisons de santé, le propriétaire avait suspendu momentanément les visites de la belle propriété, je n’avais pas donc pu entrer à l’intérieur. Le guide m’a rappelé que je n’avais pas pu entrer dans ce château et c’était l’occasion de m’y rendre.
Départ 8h30 et arrivée 11h en bonne compagnie. Il faisait un temps gris, vacillant entre ciel très gris parsemé d’éclaircies, ciel orageux et pluie. Mais la chance nous a sourit puisqu’il ne pleuvait pratiquement pas une fois à Flamarens !
Arrivés devant la grille du château nous avons constaté que l’entrée était de 3 euros, il me semble que l’an dernier elle était de 6 euros, c’était surement réduit à l’occasion des journées du patrimoine. Ceci étant, comme je dis toujours, ça ne me dérange pas de payer une entrée, je sais qu’en général, l’argent est investi dans la rénovation des bâtiments et permet de conserver le beau patrimoine architectural gersois.
Nous avons donc franchi les grilles. J’étais toute excitée d’être dans le jardin du château, de pouvoir me retrouver au pied de la belle tour cylindrique crénelée. J’avais hâte d’entrer dans le château. Le propriétaire nous a accueillis chaleureusement. Je lui ai demandé si je pouvais prendre des photos. Il m’a répondu avec gentillesse : « Sans problème ! Vous savez, ce ne sont pas des objets d’origine, j’ai réaménagé le château avec des anciens objets trouvés dans des vides-greniers, peut être allez-vous être déçue ». Je savais que je ne serai pas déçue. En approchant l’escalier qui permettait de monter à l’étage, nous avons croisé le félin gardien du château.
Nous n’avons pas emprunté immédiatement les escaliers. Nous sommes entrés par une porte à droite qui menait dans un regroupement de plusieurs salles : cuisine, salle à manger avec entre autre table et chandeliers, four à pain, cheminée, ustensiles anciens.
Puis nous avons gravi les escaliers pour aller à l’étage. En découvrir la décoration de très bon goût, entre rustique et modernité. J’ai adoré !
A un moment, par un trou dans un mur, nous nous sommes amusés à prendre en photo la belle église qui surgit juste en face du château.
Un peu plus loin, nous avons découvert un dessin du château quand il avait encore son toit. En descendant l’escalier pour retourner à l’extérieur, j’ai entendu le propriétaire dire à quelqu’un qu’il lui faudrait 500 000 euros pour refaire la toiture…
Pour terminer la visite nous avons fureté dans le jardin au pied de la tour et tenté d’apercevoir l’un des flancs du château près duquel il était interdit de marcher en raison des chutes de pierres. Là, la tour paraissait encore plus imposante. Sur le haut du mur, une charmante petite fenêtre me plaisait beaucoup. Et dans le jardin, un bel arbre annonçait par la décoloration sporadique de quelques-unes de ses feuilles l'arrivée de l'automne…
De l'autre côté, le chat du château se reposait dans l'herbe ...