Le plan de rigueur énoncé par George Osborne, en Angleterre, est un plan d'une austérité historique. La politique de Miss Thatcher, qui à l'époque lui avait valu le sobriquet de 'Dame de fer', a un goût de sucrerie douce-amère en comparaison des mesures et des coupes que l'actuel gouvernement se prépare à mettre en oeuvre :
- augmentation de la TVA de plus de 2 points
- gel du salaire des fonctionnaires pour au moins 2 ans
- coupes sombres dans les allocations familiales
- réduction de 25% des budgets dans certains ministères
- qui se traduira par des licenciements massifs dans la fonction publique
- etc etc...
Et pourtant personne dans la rue. Nos voisins britanniques seraient ils résignés ou fatalistes ?
La grande différence entre la politique d'austérité anglaise et la manière dont nos dirigeants cocardés conduisent leurs réformes est que, en Angleterre, tout le monde est mis à contribution. Il y a une volonté réelle d'équité dans les réformes, pas seulement dans le discours. Les classes moyennes vont certes payer un lourd tribut social et financier à l'autel de la rigueur, mais elles ne seront pas les seules. La finance, le capital, les riches sont également priés de participer :
- très forte augmentation de l'impot sur les revenus du capital
- taxation des banques
- relèvement du seuil de l'impot afin de ne pas pénaliser les plus pauvres (au moins 800 000 personnes supplémentaires pourraient se retrouver exemptées d'impot)
- etc etc...
On est loin du système à la Française, un système où se sont toujours les classes moyennes qui trinquent, où le revenu du capital et des banques est un territoire sacré totalement inviolable, un système dans lequel on veut nous faire croire que des situations de blocage comme celles que nous connaissons actuellement vont porter un coup fatal à la reprise naissante...
...mais de quelle reprise parle t'on ? La seule reprise économique que l'on puisse observer concerne justement les revenus du capital, des banques et de certaines industries directement liées à ces revenus ! Alors, effectivement, quel intérêt avons nous à défendre la reprise de ce système qui ne contribue d'aucune façon que ce soit au bien être de la majorité d'entre nous ?
Pangloss [lien], dans un commentaire récent, a cité Vincent Auriol. Je ne résiste pas au plaisir de remonter cette phrase ici. Vincent Auriol était alors, en 1936, ministre des finances du Front Populaire. La Banque de France était à cette époque une entreprise privée, dirigée par les 200 plus grandes fortunes de France. Auriol décida d'en modifier les statut afin de la mettre au service de l'Etat. Tollé général dans le petit club de la finance d'alors, auquel Vincent Auriol répondit :
"Les banques, je les ferme. Les banquiers, je les enferme"
Il n'y aujourd'hui malheureusement plus en France
un seul dirigeant politique
qui ne soit inféodé jusqu'à la moëlle au monde la finance...
on vit une époque formidappp