Prenons l’exemple du Centre de santé Pierre-Boucher de Longueuil (ici). Malgré le manque ahurissant de personnel, 73 postes ont été affichés pour du travail 4 jours sur 15. Les employés qui acceptent ces postes, mais qui désirent un nombre d’heures de travail plus élevé doivent accepter d’être des bouche-trous.
Un bouche-trou c’est quelqu’un que l’hôpital utilise pour remplacer une personne absente. Alors, la tâche d’un bouche-trou varie de jour en jour et ses horaires sont aléatoires.
Pourquoi les infirmières préfèrent-elles travailler pour une agence privée? Relisez le paragraphe ci-haut.
Mais qu’est-ce qui explique une aberrance aussi invraisemblable? Écoutons Philippe Benoît, directeur des ressources humaines :
« La réponse est dans le fait que l'établissement est forcé de titulariser tous ses employés. En terme simple, pour travailler dans l'établissement, un employé doit occuper un titre en particulier. »Vous y comprenez quelque chose? Ne vous en faites pas vous n’êtes pas les seuls.
En théorie, la convention collective protège les conditions de travail des syndiqués. Dans un monopole public, elle sert plutôt à entraver la productivité au profit des bureaucrates et des syndicats au détriment des travailleurs et des patients. Les pertes d’efficacité font gonfler les budgets des bureaucrates et le nombre de cotisants des syndicats.
Si demain matin les gestionnaires de l’hôpital Pierre-Boucher pouvaient négocier une convention collective unique à l’établissement et si son budget respectait le principe « l’argent suit le patient », je parie que l’efficacité de l’établissement augmenterait d’au moins 20 %, voire 30 %.
Cette situation n’est pas unique au système de santé. Le système d’éducation, les CPE, l’industrie de la construction, Hydro-Québec, la SAQ, etc. font tous face aux mêmes embûches quoiqu’à des degrés divers.